A part les produits consommables (nourriture, cosmétiques, produits de soins et d’hygiène), je suis auto-interdite de shopping comme « punition » pour n’avoir pas su me modérer à Lisbonne et pour avoir déjà acheté plus d’une vingtaine d’objets alors que je n’en ai droit qu’à 52 par année, voire 46, si je compte les semaines de Carême où je ne devais rien dépenser.
J’aime bien me compliquer la vie, oui, mais c’est ma manière à moi de réfléchir – ou d’essayer de réfléchir parce que je fais aussi des erreurs d’achats – à ce que je souhaite vraiment acquérir, même si en tant que personne privilégiée et plus que gâtée, rien n’est vraiment indispensable (non, je ne culpabilise pas même si ce n’est pas toujours évident). Par ailleurs, j’attache moins d’importance à la valeur de l’objet qu’à ce qu’il représente pour moi, ce qui explique que je peux aussi bien m’enthousiasmer pour une boîte à repas en métal bon marché que pour un sac Céline hors de prix.
Pas « d’achats » donc (hum hum) pour les semaines 9 à 14 consacrées à Carême, passons donc directement à la semaine 15.
Achat de la semaine 15. Leaf Tie Cable Organisers Lufdesign*
Lufdesign est une marque créée en 2002 par le designer coréen Tsunho Wang que j’avais repérée à la librairie Kyobo l’année passée à Séoul. Ayant largement dépassé mon quota de nouveaux objets dans ma ville d’origine, je n’avais rien acheté chez eux, me disant que je me rattraperai lors d’un prochain voyage en Corée du Sud pour voir ma famille.
Alors que je déambulais avec ma copine Madame dans les jolies rues de la ville de Vevey, je suis tombée par hasard sur ces attaches câbles Lufdesign en forme de feuilles à la boutique Balthazar spécialisée dans les gadgets inventifs, la décoration, les cartes postales et les cadeaux. Je ne sais pas pour vous mais à la maison, on est envahi par les câbles électriques pour la télévision, l’ordinateur, l’imprimante, les chargeurs pour iPhone, le Wifi, la machine à café, la console de jeux, etc., rarement esthétiques. Ces liens poétiques, rappelant la nature, permettent de mettre un peu de discipline et d’organisation dans tout ce fatras technologique. On peut s’en servir également pour marquer les bagages ou pour fixer les plantes grimpantes aux tiges de support, ce qui est bien pratique.
Balthazar / rue du Lac 32 / 1800 Vevey / Suisse
Achat de la semaine 16. Cali Mini Dress Marciano*
Je ne reviendrai pas sur mon manque de goût dont je m’étais expliquée ici. Je comprends toutefois qu’on puisse s’interroger sur ma garde-robe composée de pièces qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, contrairement à ce qui est préconisé dans les ouvrages consacrés à la mode et au style qui conseillent de s’habiller selon une méthode fonctionnelle ou garde-robe capsule, selon sa morphologie (en X, en H, en O, en V ou en W, J, Z pour ce que je m’y connais), selon l’âge du capitaine et son signe astrologique, ou encore selon Cristina Cordula que j’ai de plus en plus de mal à supporter. « Ma chérie, ma chériiiie, ça ne va pas dou tout dou tout, tou fais n’importe quoi ! »
Si cela ne tenait qu’à moi, je vivrais toute l’année avec un T-shirt XXL et des KyBoots aux pieds, c’est dire combien le sujet m’intéresse. Il se trouve cependant que j’habite en milieu urbain sous un climat changeant avec des saisons bien marquées, que j’exerce une profession qui n’a pas de « dress code » particulier hormis une sobriété certaine et l’obligation de « se déguiser en pingouin » pour les réunions et les réceptions importantes (dans ce cas précis, j’enfile ce que j’appelle « mon uniforme »), que je ne m’habille pas de la même manière pour passer un weekend au chalet, pour manger des Ferrero Rocher chez Son Excellence l’Ambassadeur qui ne m’en a jamais offerts (so bad) ou pour dîner dans un restaurant chic avec les femmes canons des amis de Lui, toutes juchées sur des stilettos vertigineux de créateurs et féminines jusqu’au bout des ongles parfaitement manucurés.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il me manquait quelques robes sexy – ou vulgaires, c’est selon – pour parader, telle la cagole de base, sur mes talons de 12 cm. Parfois, je pousse même la provocation à prendre rendez-vous chez Danijela au salon Red Room pour une coiffure éphémère de soirée, c’est dire comme je me la pète ! ;o)
Centre Colombo / Av. Lusiada / 1500-392 Lisbonne / Portugal
Achat de la semaine 17. Viivi Ankle Boots Marciano
Lui est ma meilleure copine de shopping ! Il a l’œil pour dénicher ce qui me va à coup sûr et fait preuve d’une patience infinie dans les magasins, ce qui est suffisamment rare chez un homme pour être souligné. Nous avons passé deux heures chez Marciano/Guess au centre Colombo de Lisbonne, moi, enfermée dans la cabine d’essayage, tandis que Lui et la super vendeuse qui s’occupait de moi s’affairaient à choisir ce qui pourrait potentiellement m’aller. J’ai rarement connu un service pareil ! Toutes les vendeuses étaient adorables et l’une d’elles est venue échanger quelques mots en français avec moi, se réjouissant de retrouver sa famille établie dans le Sud-Ouest de la France pendant les vacances.
Pour l’anecdote, Lui a remarqué ces bottines quand il a vu « une bonnasse », selon ses termes, entrer dans la boutique et repartir avec… Chassez le mâle et il revient au galop ! Incorrigible, tss, tss ! ;o) Quant à « la bonnasse » en question, on l’a revue le lendemain au petit-déjeuner de notre hôtel, l’EPIC SANA Lisboa. Le monde est petit…
Centre Colombo / Av. Lusiada / 1500-392 Lisbonne / Portugal
Achat de la semaine 18. Pochette en cuir JEBEL Inaden Design
J’ai profité d’être au superbe Musée du Quai Branly à Paris pour l’exposition temporaire « Tatoueurs, Tatoués » (jusqu’au 18 octobre 2015) qui m’a plus intéressée par son contenu que par sa scénographie trop classique à mon goût, pour faire un tour à la librairie du Musée où je me suis attardée longuement sur cette pochette disponible en plusieurs couleurs et des plats tressés en fil de téléphone d’Afrique du Sud.
Ne sachant pas sur le moment quel usage je pouvais faire des plats tressés (zut, ils auraient pu servir de panière. On n’en a plus à la maison), j’ai opté pour cette très belle pochette réalisée à la main dans un atelier familial des hauts plateaux abyssins d’Ethiopie. J’ai été séduite par sa forme simple et épurée ainsi que par la souplesse et la douceur du cuir et je compte l’utiliser pour y mettre mes indispensables de voyage : petit porte-monnaie de Nanjing, carte de crédit, baume pour les lèvres, bonbons Ricola Bergminze (menthe des montagnes) « de la Suisse, naturellement » ;o), etc.
J’aime également beaucoup l’idée de soutenir des produits « made in Africa » et regrette qu’ils soient aussi rares chez nous.
Musée du Quai Branly / Librairie / 37, Quai Branly / Paris / France
*Copyright (c) photos : Lufdesign, Marciano/Guess
« Parfois, je pousse même la provocation à prendre rendez-vous chez Danijela au salon Red Room pour une coiffure éphémère de soirée »… mais tu es une OUF DE LA LIFE ! 😉 Encore heureux que tu t’accordes ce plaisir… j’aime beaucoup cette robe. Si j’étais plus mince, j’aurai craqué sans hésiter ! Et la pochette noire… bon sang elle est magnifique !!
Et tu as bien raison de ne pas culpabiliser, trop se priver nuit complètement au fait d’essayer de rester simple puisqu’on se frustre ! Enfin ce n’est que mon humble avis…
J’adore le OUF DE LA LIFE !!! 🙂 Je suis dingue, wow !!! Et on est d’accord que se frustrer ne sert à rien mais se modérer (hum, oui… Je peux parler, moi), ce n’est pas si mal !
Oui c’est sûr se modérer fait aussi en sorte qu’on apprécie plus les choses lorsqu’elles restent exceptionnelles.
J’aime bien les jolis liens pour attacher les câbles, si pratiques et poétiques.
Je ne supporte pas Cristina Cordula. Elle n’a rien de naturel. Je la trouve extrêmement agaçante et avec trop de préjugés. J’admire les gens qui ont du style sans conseils, juste parce qu’ils ont un goût bien à eux et qui craquent pour le vêtement en lui-même et pas pour la marque.
J’aimais bien Cristina Cordula à ses débuts mais je pense que c’est comme pour n’importe quels animateurs ou émissions à la TV, on finit par se lasser au bout d’un moment. J’aimerais beaucoup moi-aussi à arriver à me passer du regard de l’autre mais si je le faisais vraiment, je ne vivrais qu’en T-shirt oversize et en tongs ! 😉