Ce n’est certainement pas à mes parents, suisses et coréens confondus, que je dois mon « minimalisme chic » selon les propos de la belle @carolinekae avec qui j’ai eu le plaisir de partager un verre l’année passée sur sa terrasse favorite à Paris.
Je suis la seule de la famille à posséder un minimum de choses et la seule aussi à boire du lait mais ça, c’est hors sujet :o)
Avec ma tante et mon Frangin, on passe nos nuits et une partie de nos week-ends à trier les affaires de mes parents qui gardaient tout (des factures de 1960 au collier en plastique jaune tout cassé que j’ai jeté à la poubelle et qui était, en fait, le premier cadeau offert à maman par mon Frangin, oups) et il nous arrive souvent de pester devant la montagne de travail qui reste à faire. Parfois, aussi, las et découragés, nous avons envie de tout envoyer à la déchèterie mais notre tante est là pour veiller au grain et nous empêcher de nous débarrasser des objets de valeur…

Qu’est-ce qu’un objet de valeur au juste ? La question est intéressante. Selon l’avis de deux experts que nous avons consultés, très peu de choses matérielles ont de la valeur. En résumé, il y a la haute joaillerie, la haute horlogerie, les meubles anciens en bois précieux ou ceux des grands noms du design (Eames, Van der Rohe, Le Corbusier), les œuvres d’art correspondant à un mouvement spécifique de l’histoire de l’art (impressionnisme, cubisme, etc.), les appareils de photo mythiques (Leica et Hasselblad) et une quantité minimale de vêtements et de sacs de luxe (Hermès oui, Alexander Wang non). Pour le reste, on oublie, ils n’ont d’intérêt que ce qu’on veut bien leur en donner.
Forte de cette connaissance et persuadée plus que jamais que moins et mieux, c’est plus, je vais continuer à réfléchir à ma consommation et essayer de trouver un équilibre entre ce dont j’ai besoin, ce qui me donne du plaisir et ce qui en vaut vraiment la peine.
Achat de la semaine 6. UGG Australia Zea Wedges
Je n’ai aucun avis sur les UGG, moches ou pas moches, surtout pas après mes kyBoots et mes MBT ! ;o) UGG Australia s’est pas mal diversifié ces dernières années et a sorti une gamme de bottes qui ne ressemblent plus à des UGG mais presque à des chaussures, à la fois chaudes et confortables (les caractéristiques qui ont fait le succès de la marque) mais aussi imperméables et résistantes aux intempéries. Je porte mes Zea Wedges avec des slims, des leggings ou des jupes en hiver.
UGG / Grand Rue 32 / 1820 Montreux / Suisse
Achat de la semaine 7. Un bonnet en cachemire Maddison
Quand je vous dis que je n’ai quasi rien, c’est vrai puisque ce bonnet est mon premier bonnet. J’ai bien une chapka en fausse fourrure achetée au marché de Noël de Montreux mais elle est grande et ne va pas avec tout. Un jour où je rentrais à pied à la maison et où j’ai failli perdre mes oreilles à cause du froid intense, je me suis décidée à chercher d’urgence un bonnet qui ne prenne pas de place et que je puisse emporter partout avec moi. Chose faite avec ce bonnet aussi léger qu’une plume que maman a trouvé très joli (je t’aime, maman). En plus, comme c’était les soldes, je l’ai payé CHF 20.- au lieu de CHF 79.90.
Manor / Rue Pichard 3 / 1002 Lausanne / Suisse
Achat de la semaine 8. Midnight Wool Lyle Midi Skirt Isabel Marant Etoile*
J’ai profité d’être en avance à un rendez-vous en ville pour découvrir la boutique Camille que je connaissais de nom. Située dans l’un des escaliers les plus anciens de Lausanne, cette enseigne est spécialisée dans les marques de créateurs internationaux comme Dries Van Noten, Isabel Marant, Paul Smith, etc. J’ai adoré l’accueil et les conseils prodigués par l’équipe de vente qui tranchent avec l’indifférence anonyme des grandes surfaces et ai décidé de m’approvisionner chez eux désormais pour acquérir tel ou tel vêtement de mes marques fétiches plutôt que de les commander sur Internet, les prix étant les mêmes avec le service en plus.
J’ai choisi cette jupe noire en laine pour sa coupe en biais mais aussi pour sa polyvalence qui me permet de la porter d’une manière casual comme sur la photo ci-dessus ou, plus chic, comme une robe avec une jolie ceinture et des escarpins.
Camille / Rue Caroline 5 / 1003 Lausanne / Suisse
Achat de la semaine 9. Une veste matelassée Trussardi
Marie Kondo, auteur de la méthode Konmari, suggére de dire adieu aux objets dont on veut se séparer et de les remercier pour leurs bons et loyaux services (sic). On ne doit pas être triste pour eux car ils reviendront dans notre vie sous une autre forme. Okay, admettons (elle fume quoi, Marie Kondo ?).
Il y a quelques années, j’ai lâchement abandonné une veste noire chaude et légère à des œuvres de bienfaisance qui, telle la fidèle Lassie, est retournée vers moi sous la forme de cette veste Trussardi en tissu « sac poubelle », duvet et plumes qui prend un minimum de place quand elle est roulée. Tant d’amour, c’est beau, j’en suis tout émue, tiens !
Trussardi / E-shop
Achat de la semaine 10. Falcon Enamelware Bake Set*
Cette année est un peu différente des précédentes dans le sens où je n’ai quasi plus rien à acheter pour compléter ma garde-robe. A part des T-shirts pour remplacer ceux de Maison Standards unisexes (= informes) et trop grands pour moi, même en XS, deux slims, une marinière, un blazer noir, des escarpins nudes et des gants pour cet hiver, j’ai tout ce qu’il faut. Le reste ne sera que des caprices de bobo bourge cagole : un trench Burberry, un chemisier blanc en soie, un manteau en cachemire camel, les Tango Napa Leather Pump Valentino, des escarpins roses…
La vraie raison de ce désintérêt modesque vient de la petite sœur de Lui qui est arrivée un jour chez nous avec plein d’habits luxueux (Sonia Rykiel, Helmut Lang, Moschino, Alberta Ferretti, etc.) rien que pour moi ! J’avais l’impression d’être à Noël ou dans le roman « La petite princesse » quand Sara ouvre les colis remplis « d’élégants vêtements de qualité » qui lui sont adressés par un inconnu.
Ceci explique pourquoi je me concentre sur des objets moins glamour mais ô combien utiles du quotidien comme cet ensemble de cinq plats allant au four de la marque anglaise Falcon Enamelware, établie en 1920, reconnaissable à son blanc pur souligné d’un liseré bleu et qui est un classique du design.
The Merchant and Co. / 2000 Neuchâtel / Suisse
Achat de la semaine 11. Une casserole KNIndustrie, collection K7*
Lui ne pousse pas l’esthétisme jusqu’au moindre détail et râle un peu quand je veux remplacer les ustensiles de cuisine ordinaires par des créations de designers. Manque de chance pour lui, j’ai découvert par hasard le site suisse The Merchant & Co. qui propose des objets du quotidien sélectionnés avec grand soin pour leur qualité, la finesse de leur matériau et leur aspect classique et intemporel, bref, tout ce qui me plaît.
Je compte ajouter très vite à cette casserole en aluminium de la collection K7 de la compagnie italienne KNIndustrie la Glass Pot KNPro de Massimo Castagna, si belle qu’elle est en vente à la boutique en ligne du MOMA !
The Merchant and Co. / 2000 Neuchâtel / Suisse
Achat de la semaine 12. Sitaku Butter Case*
Après le design anglais et italien, passons au design japonais avec cette boîte à beurre épurée, fruit d’une collaboration entre le designer Makoto Koizumi et la fabrique traditionnelle de porcelaine Kihara qui existe depuis 400 ans !
Mes acquisitions relèvent du pur snobisme, certes, mais répondent à ma volonté d’acheter moins mais mieux selon mes critères.
The Merchant and Co. / 2000 Neuchâtel / Suisse
*Copyrights (c) Internet, The Merchand and Co.
Que de belles choses !!! Je pense maintenant n’avoir aucun objet de valeur. Et savoir que ce que je pensais pouvoir avoir de la valeur est faux donne à réfléchir. Pourquoi économiser pour des objets qui n’ont en fait qu’une valeur publicitaire. Le seul « beau » vêtement que je possède (une jupe Sonia Rykiel)m’a été donné sur une brocante par une dame russe à qui j’achetais un anorak de ski de très bonne qualité avec un porte-feuille d’une marque anglaise, inusable. Mon joli sac à main m’a aussi été donné par une vieille dame que j’aime beaucoup. En fait, mes plus beaux objets sont des cadeaux.
J’ai assisté à une vente aux enchères de sac à main de luxe cet été. C’était un autre monde. Je n’aurais jamais pensé que les prix de mise en vente seraient aussi élevés et flamberaient autant. Et effectivement, les sacs Hermès ont atteint des sommes énormes, pour certains. Je pense que ces sacs étaient des séries limitées. Un article après la vente expliquait que ces sacs étaient considérés comme des investissements en France.
Actuellement, je ne fais pas beaucoup d’achat. Mon armoire est remplie. Ma dernière acquisition est le jeu vidéo Assassin’s Creed Syndicate sur la PS4. Pour la première fois de ma vie, je passe des heures à jouer malgré un manque évident d’aptitude.
Il y a une sacrée différence entre les objets à valeur commerciale et les objets à valeur sentimentale qui, eux, n’ont pas de prix. Je n’ai gardé que très peu d’objets à valeur commerciale. Il faudra du reste que je vous les présente sur mon blog car pour moi, ce sont autant de souvenirs.
Quant aux sacs Hermès, bien que j’ai les moyens de m’en offrir, je n’ai toujours pas fait le pas. L’important est que l’objet me plaise aussi sinon, mieux vaut acheter de l’or si on veut faire des investissements :o)
Je ne peux pas dire que j’ai fait énormément d’achats ces derniers mois sauf le dernier achat en date qui est parfaitement déraisonnable à tous les niveaux mais s’il y a une chose que j’ai comprise de la mort de mes parents, c’est qu’il faut vivre car la vie est courte et qu’on n’emporte rien avec soi dans la tombe.
J’aimerais beaucoup passer des heures sur la PS4 mais je ne suis pas douée du tout, à tel point que ça en devient désespérant !
J’aime beaucoup ta façon de vivre la simplicité, c’est ça le luxe pour moi, posséder peu mais de qualité et beau. Chez moi j’ai peu de choses, mais des choses qui valent de l’or… que pour moi 😉
et puis la valeur des objets n’est pas la meme pour tout le monde, je me souviens de ma mère qui me demandait si je voulais une veste qui ne lui allait plus, elle me dit je l’ai payée chère c’était pour un mariage, elle valait 60 euros ! en fait c’est parce qu’elle ne mettait jamais ce prix dans les vetements habituellement car ce n’était pas dans son budget. Et elle l’avait bichonnée, lavée à la main en étant fière de posséder un vetement de (petite) marque. En fait la valeur sentimentale sera toujours supérieure à la valeur vénale et inversement un objet de valeur qu’on trouve laid sera déprécié.
Merci, c’est gentil mais beaucoup de personnes seraient choquées par ma « pseudo-simplicité », je pense :o) Tu as raison pour la valeur des choses qui n’est pas la même pour tout le monde (tant mieux, d’ailleurs !) et je ne jugerai jamais quelqu’un en fonction de ce qu’elle achète/possède ou pas. EUR 60 est une somme énorme pour la plupart des gens et les marques ne veulent rien dire à part pour quelques rares maisons qui ont fait leur preuve au fil du temps.
Mes parents nous ont toujours appris la valeur de l’argent et qu’il ne tombait pas du ciel et maman me reprochait souvent mon amour du luxe (ma mère coréenne aussi :o)). Bisous.
Que l’on ait ou non les moyens, je trouve que vivre « simplement » à la manière de Dominique L. n’est pas facile…pourtant j’y travaille car ce sont ses premiers livres qui m’ont « ouvert les yeux » sur l’inutilité et le mal être qu’engendrent trop de possessions (avec ou sans valeur) pas réellement choisies. Depuis quelques années, je me déleste de meubles, vaisselle, habits…au fil de mes déménagements. Si je suis honnête, j’en remplace quand même une partie à chaque fois mais je choisis avec plus de soin et je prends plus mon temps car je me suis rendue compte qu’un objet qui me paraissait parfois indispensable ne l’était plus après quelques semaines !
Quand je lis ce tout ce que tes parents ont accumulé et combien c’est long et difficile de trier, je comprends car chez les miens, c’est exactement pareil…je ne peux pas leur reprocher car ils se sentent bien parmi leurs meubles et objets (dont certains sont très simples et sans aucune valeur aux yeux des experts) mais qui pour la plupart proviennent de leurs familles respectives (arrière arrière grands parents).
La transmission et le souvenir des personnes passe aussi par les objets…c’est pour ça que je sais que je garderai moi aussi une petite partie de ce « patrimoine » qui représente toutes les personnes qui m’ont précédée, qu’elles soient aisées ou pauvres.
Merci pour ton blog que j’apprécie toujours autant…Bises et bonne journée
Mardi, le piano qui était le dernier objet qui restait de chez mes parents est parti et j’ai éprouvé un petit pincement au coeur car c’est toute mon enfance et adolescence ainsi que le monde de mes parents qui disparaissaient en même temps que lui. Je me console en me disant qu’il nous reste le chalet où leur mémoire sera conservée.
Ce débarras m’a fait du bien malgré tout. Cela me permet d’aller de l’avant, de me tourner vers le futur et d’être encore plus convaincue de l’inutilité des choses. Il y a cependant un équilibre que je dois trouver entre le superflu, le nécessaire, les coups de coeur et de folie mais je sais déjà avec trois mois de recul que j’ai perdu un peu de ma rigidité et de mon étroitesse d’esprit. Je ne veux plus être cataloguée dans une case spéciale, je ne veux plus suivre l’exemple de « gourous » :o), je veux mener ma propre vie, faire mes propres choix qu’ils soient judicieux ou non et je ne veux plus porter de jugement sur rien ni personne (ou du moins, je vais essayer :o)).
Je me dis que pour mes parents ou les tiens, c’est peut-être une question de génération ce besoin d’accumuler ? Bises et à bientôt !
J’espère que tout va bien pour toi !
Oui, je vais bien. Merci et bisous.