Plusieurs personnes s’interrogent sur mes « capacités » dont je parle parfois dans mes Stories sur Instagram. Disons-le d’emblée, je déteste le mot medium, qui me rappelle la série éponyme dans laquelle Allison DuBois (Patricia Arquette) se réveille en sursaut dans son lit, terrifiée par les visions de meurtres ou encore la caricature de Mme Irma dans une caravane avec sa chouette et sa boule de cristal.
Cela fait de plus ou moins bons scénarios de films mais je trouve tout ce folklore ridicule, personnellement.
Revenons en octobre 2015, quand, de retour d’un mois aux USA et au Canada pour des raisons professionnelles, maman m’a annoncé qu’elle avait le cancer, déclaré 5 mois après la mort de papa. J’ai tout de suite compris qu’elle n’avait plus que quelques mois à vivre et il était important pour moi de lui ouvrir complètement mon cœur. Je voulais qu’elle sache tout de moi avant de partir. Au diable les apparences et les faux semblants, nous étions dans l’urgence.
Quand maman m’a dit que son plus grand regret était « de n’avoir pas su nous maintenir dans la religion (catholique), mon frère et moi », je lui ai répondu que je ne croyais pas en rien mais que j’avais du mal avec les doctrines de l’Eglise. Mes propos n’engagent que moi et je ne veux offenser personne mais permettez-moi de douter de l’amour du prochain, de la compassion et de la charité quand on lit les pages relatant le commerce des indulgences, l’inquisition espagnole et le massacre de la Saint-Barthélémy dans les livres d’histoire.
J’ai grandi dans un environnement ultra catholique. Grand-papa Georges s’est vu décoré d’une médaille Bene Merenti pontificale pour services exceptionnels rendus à l’Eglise Catholique Romaine, mon oncle Gérard était un Chanoine du Grand-Saint-Bernard ordonné à Rome, j’ai fait toute ma scolarité dans un institut de jeunes filles catholiques à Lausanne dirigé par les sœurs de la Présentation de Marie, papa et maman allaient à la messe tous les dimanches et j’ai reçu quatre sacrements sur sept : le baptême, la pénitence et la réconciliation, l’eucharistie et la confirmation, je fais une croix sur l’ordre et le mariage et j’espère que l’onction des malades se fera le plus tard possible. Ah oui, j’ai été scout aussi, Oh My God ! :o)
Ma famille coréenne d’origine est protestante, donc de ce côté-là non plus, il n’y a pas vraiment de « sorcières » :o)
Depuis toute petite, j’ai toujours perçu des choses étranges mais comme c’était naturel pour moi, je ne me suis jamais posé de questions. Je sortais de mon corps (j’ai arrêté plus ou moins de le faire car j’ai eu du mal à y retourner un jour, mon Frangin en est témoin. J’en ai toujours envie cependant parce que cela m’agace prodigieusement de me sentir enfermée dans une boîte), je ressentais des « présences » comme Mamie Schnoggoug au chalet :o), j’étais solitaire et je m’évadais beaucoup en esprit, j’avais hâte de grandir parce que je détestais être une enfant et je n’ai jamais vraiment su quoi faire de mon corps, encore maintenant.
Ceci ne représente pas forcément des signes de médiumnité. Je ne suis pas une spécialiste dans ce domaine qui, paradoxalement, ne m’intéresse pas.
Les événements « spéciaux » sont trop longs à énumérer mais la première fois où j’ai dû m’en ouvrir à quelqu’un a été à l’occasion d’un message que j’ai reçu d’une amie décédée de mon oncle Gérard (le Chanoine du Grand-Saint-Bernard) que je connaissais très peu pour l’avoir vue une ou deux fois et qui me priait de lui dire qu’elle allait bien et qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète. J’ai mis deux ans avant de réussir à lui en parler parce qu’en tant que prêtre, j’ignorais comment il allait réagir et je ne voulais pas qu’il me lance : « Au bûcher, sorcière ! » ou « Vade Retro Satanas ! » :o) Pour information, mon oncle a non seulement très bien réagi mais m’a expliqué pourquoi son amie était passée par moi.
Validation d’un homme d’Eglise : check.
La deuxième fois qui m’a confirmée dans ce que j’étais s’est passée à un dîner au restaurant avec des amateurs de golf. J’ai demandé à mon voisin de table qui était l’homme en face de moi qui me dévisageait depuis un long moment avec insistance au point où cela commençait à devenir gênant. Mon voisin m’a répondu qu’il était un druide (ah), qu’il avait d’incroyables pouvoirs (bon) et qu’il pouvait lire dans les gens (okay). Je me suis enhardie et j’ai été discuter avec M. le Druide qui m’a dit : « Je te regarde depuis un moment parce que tu es très forte, tu as beaucoup plus de pouvoirs que moi et j’aimerais t’apprendre les secrets » (secrets = guérison des brûlures, des hémorragies, etc., ce n’est pas une blague, le très sérieux CHUV, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, possède une liste de faiseurs de secrets). Pour l’anecdote, j’ai le numéro de téléphone de M. le Druide mais je ne suis pas encore allée me former. Je préfère tâtonner et apprendre par moi-même. Il me semble que je connais le secret du feu, mais je n’ai pas eu l’occasion de le tester.
Validation d’un druide : check.
La troisième fois m’a prouvé que j’étais medium de naissance. Je me suis inscrite au cours de médiumnité de Nina Montangero, hypnothérapeute à Montreux, et me suis retrouvée au milieu d’une quinzaine de participants me demandant ce que je faisais là. Ce que j’ai apprécié dans cette formation d’une journée, c’est qu’elle était constituée essentiellement d’exercices pratiques. Nous avons d’abord pratiqué la lecture psychique (se mettre par deux face à face et sortir des choses sur l’autre sans connaître la personne), puis la transe et la communication avec les défunts (oui, ça fait bizarre dit comme ça) en captant des images, des sons, des odeurs, etc., et en les retranscrivant pour la personne dans la salle à qui le message était destiné. Je n’ai pas eu besoin que Nina me mette en état d’hypnose pour arriver à décrire rapidement et sans aucune hésitation tout ce que je voyais et ce que je ressentais. Nina a confié qu’elle n’avait jamais vu un cas comme moi en 20 ans de formation parce que je suis medium de naissance, c’est-à-dire que je canalise naturellement sans effort ni besoin de me concentrer.
Validation d’une hypnothérapeute, professeur en médiumnité : check.
Avant de mourir, maman m’a incité à utiliser mes capacités pour aider les gens. Je parle de capacités et pas de dons, ni de pouvoirs, car je pense que tout le monde un peu sensible et empathique, psychopathes exceptés, possède un minimum d’intuition. Par ailleurs, je ne vois rien de magique dans mes ressentis. Après avoir étudié la tribu des Yanomami dans mes cours de sémiologie à l’ECAL (Ecole Cantonale d’Art de Lausanne), j’ai remarqué que les peuplades primitives recourraient souvent à la communication non-verbale, par exemple lorsque les hommes partent chasser à l’arc pour se nourrir dans le respect de « l’esprit de la forêt », laissant les femmes et les enfants seuls au foyer pendant plusieurs semaines. Dans le cas des Yanomami, les ethnologues se sont interrogés sur le calme et la décontraction des femmes des chasseurs et leur ont demandé si elles n’étaient pas inquiètes que leur homme soit blessé ou tué lors des expéditions qui les amenaient très loin du campement. Elles répondaient invariablement qu’elles « savaient » s’ils étaient sur le chemin du retour, si l’un d’entre-eux était mort, etc. A mon avis, ceci prouve que nous avons tous des facultés enfouies en nous mais que nous ne les utilisons plus parce que c’est plus facile de prendre son smartphone et de s’appeler ou de s’envoyer des textos de nos jours.
Je pense aussi que dans le monde occidental cartésien et analytique, nous avons tendance à privilégier le mental qui est très utile pour travailler, pour conduire une voiture et pour nouer ses lacets mais qui est inefficace pour percevoir des émotions, des sensations et des perceptions qui ne sont pas de l’ordre de la raison.
Qu’est-ce que je fais de tout ça, aujourd’hui ?
Hé bien, rien ! Je n’ai aucune envie d’ouvrir un cabinet où des gens viendraient me consulter pour parler à leurs proches ou à leurs animaux défunts, car, à mon sens, il faut les laisser là où ils sont même si le deuil est difficile. Il y a suffisamment à faire de toute une vie pour perdre son temps avec des regrets ou avec des fantômes du passé. J’ai bien sûr mon idée sur la question mais je trouve important que chacun se fasse son propre avis.
En revanche, ma famille et mes amis savent qu’ils peuvent à tout moment faire appel à moi pour les accompagner dans un moment critique (le suicide n’est JAMAIS une solution) ou moins critique (trouver l’amour ou les motiver pour chercher un appartement :o)), pour les aider à retrouver un animal disparu, pour les conseiller sur des mouvements de Taekwondo, un sport dont je ne connais rien (je l’ai fait pour mon champion de Frangin, c’était très drôle parce que je ne comprenais rien de ce que je lui disais :o)), pour leur révéler qui ils sont (je vois quand les gens sont mediums, s’ils peuvent communiquer avec les animaux ou s’ils vont mourir mais ça, je ne le dirai jamais) et pour les encourager sur leur chemin de vie.
Voilà, j’espère avoir un peu démystifié la médiumnité qui est avant tout de l’accompagnement. Prétendre le contraire est soit de la malhonnêteté ou de la manipulation et il est important de garder son libre-arbitre en toutes circonstances !

Toutes ces choses existent et les gens d’église le savent très très bien! (Les modernes ne comprennent rien à rien) Je comprends très bien tes expériences, sortie du corps, communication à distance etc. Mais le monde invisible peut être extrêmement effrayant et dangereux… sois prudente 💗 et n’oublie pas ton baptême. Le notre père est avant tout une prière de délivrance des forces mauvaises, une prière de tendresse aussi.
PS j’ai oublié de te dire que ma pièce « removal » – voir sur Instagram ou sur mon site – a gagné le « best of show » prize pour l’exposition « totems » a Boston. Le sujet était précisément celui dont tu parles même si je l’ai volontairement traité de façon matérialiste!
Je vois qu’il y a une suite à notre conversation ! C’est très intéressant et j’imagine que tu n’as pas encore fait le tour de toutes tes capacités. Cela me fait repenser que quand j’étais petite je me voyais souvent d’en haut (cela arrivait souvent en classe), je pensais que c’était des moments de rêverie. Il y a quelques années, je ne sais pas comment le sujet est arrivé sur la table lors d’un repas en famille, j’en ai parlé et j’ai été étonnée que mon père et mon frère ne se moquent pas de moi mais pensent que j’arrivais à séparer le corps de l’esprit. Je ne sais toujours pas si ce n’était pas tout simplement de la rêverie.
Les chamanes ont toujours existé et dans toutes les sociétés, cela ne peut-être un hasard ! Cela donne envie d’en savoir plus !
Comme c’est intéressant! Merci d’avoir partagé tes expériences 🙂 Mes arrières grand-parents du coté de ma maman appartenaient au « spiritualist church ». Je trouve le monde spirituel vraiment fascinant et l’année dernière je suis allée à une expo au College of Psychic Studies à Kensignton afin d’en apprendre plus. Ma maman a déjà eu quelques expériences spirituelles intéressantes mais moi non. On dit que les dons sautent une génération dans ma famille donc je ne pense pas que je sois douée de ce côté là 🙂 Bises!
Coucou Koyangi ! Merci beaucoup pour cet article, je l’ai trouvé très intéressant.
Pour tout ce qui est « coupeur de feu », c’est effectivement reconnu par l’hôpital, il y a eu de belles avancées de ce côté là et c’est chouette.
Effectivement j’avais une vision étriquée ; j’imaginais que le médium était une sorte de médiateur / « réceptacle » entre les morts et les vivants. Tu pourrais ouvrir une agence matrimoniale sinon ? 😛
Passionnant ! Je suis en pleine réflexion sur le sujet de l’intuition, ou tout ce qu’on perçoit sans le filtre culturel de la rationalité. Tes aptitudes sont rares je pense, question : y a-t-il des occasions où elles t’ont servi, à toi, dans ta vie quotidienne ? J’ai eu un débat avec une amie sur les messages des défunts envoyés en rêve. Les nôtres allaient bien ;). Moi je « sens » les gens. Parfois après coup je me dis que je les ai mal jugés, mais à un moment donné l’impression de départ se confirme toujours. Un nouveau collègue il y a 4 ans, au bout de trois secondes j’étais fixée. Et l’avenir a prouvé que oui, c’est un bon gros pervers narcissique comme on n’en fait plus. Mais j’ai peut-être juste perçu des données corporelles pas du tout spirituelles. Mon problème : je connais qqun que je sens comme très bon, une autre que je n’ai jamais senti du tout, or ils sont ensemble à présent. Ça me paraît aussi plausible que le mariage de la chèvre et de l’alligator. Espérons que je n’aie aucune intuition et qu’ils vivent heureux !