Cela fait exactement 30 jours que je n’ai acheté aucun objet ni ne suis allée de moi-même au restaurant, même si j’ai été invitée par mon voisin du 2ème à déjeuner à La Brasserie J5, une très bonne adresse à Montreux, où j’ai commandé un bœuf bourguignon et une tarte à la fraise et à la rhubarbe.
J’ai plein d’envies et quelques followers, qui suivent mes Stories sur Instagram, s’amusent de mes demandes au Lapin de Pâques pour qu’il m’amène autre chose que des œufs et du chocolat le 9 avril. Cela va du dernier album de bandes dessinées de Thorgal, au jeu vidéo The Settlers pour la Playstation, un binyeo en jade (une pique à cheveux traditionnelle coréenne pour fixer les chignons), un manteau en loden ou des souliers babies carmin ou magenta fuchsia.
Je vis très bien la situation parce que je constate que mes envies ne répondent plus à des besoins. Ce serait sympa d’avoir toutes ces choses mais je peux très bien vivre sans, la preuve, je ne m’y intéressais pas il y a un mois.
Cette pause volontaire m’a amenée à prendre conscience que d’une part j’avais non seulement tout ce qu’il fallait pour vivre une belle vie (j’ai lu hier qu’un Français sur trois se privait de produits d’hygiène : savon, dentifrice, serviettes hygiéniques à cause de la flambée des prix et que des millions de Britanniques ne peuvent plus faire trois repas par jour, ce qui me paraît impensable en Europe !) mais aussi que j’avais la mentalité de riche nécessaire pour traverser cette période de crise économique et environnementale.
Avoir une mentalité de riche n’a rien à voir avec ce qu’on possède ou pas sur son compte en banque. Il y a des personnes pauvres en raison des circonstances mais avec une mentalité de riche, qui voient l’argent comme un moyen d’améliorer leurs vies en satisfaisant les besoins de base (nourriture, logement, santé) et qui misent ensuite sur l’éducation pour obtenir un meilleur travail qui permettra d’améliorer les conditions de vie de leurs enfants, etc., et des super riches qui ont une mentalité de pauvre et qui voient l’argent comme un moyen de se démarquer des autres en achetant toujours plus grand, plus gros et plus cher :
- Monsieur X, un soir dans un restaurant chic : « Stéphanie, choisis pour moi sur la carte, commande tout ce qu’il y a de plus cher ! »
- Moi : « Si tu veux, mais tu préfères des pâtes, des légumes, du bœuf, du poulet, du poisson, du canard… ? Dis-moi ce que tu souhaites ? »
- Monsieur X : « C’est égal, prends tout ce qu’il y a de plus cher ! C’est moi qui paie »
No comment.
L’inverse est aussi vrai : il y a des pauvres avec une mentalité de pauvre, qui passent leur temps à se plaindre que la vie est injuste (mais qui a dit que la vie était juste ?), qui ne peuvent/veulent pas sortir de leur mauvaise situation, qui reportent la faute sur les autres et qui jalousent leur réussite, et des super riches avec une mentalité de riche qui se rendent compte que l’argent apporte beaucoup de confort, de luxe et de plaisir mais pas l’amour ni le bonheur, ce qui n’est pas une figure de style sinon 90 % de la planète serait triste et déprimée, ce qui n’est heureusement pas le cas !
Je pense avoir une relation saine avec l’argent. Je ne suis pas conditionnée à croire que la richesse n’est réservée qu’à une minorité de privilégiés. A ce propos, il paraît que nos habitudes financières sont totalement formées à l’âge de 7 ans : si on a grandi dans le manque ou dans un foyer où les parents avaient de la peine à joindre les deux bouts tous les mois et se disputaient constamment à ce sujet, on aura tendance à penser que c’est une honte d’avoir de l’argent « le fric » ou qu’il est la cause de tous les malheurs (« tout ça, c’est de la faute des riches »), alors que dans un milieu aisé, on le percevra comme un moyen de construire sa fortune.
Je n’ai aucun conseil à donner pour gagner plus d’argent sauf qu’il faut régler ses dettes si l’on en a en priorité et vivre au-dessous de ses moyens si l’on peut, l’objectif premier étant d’avoir une situation financière stable. Il faut aussi oublier le fait « d’être tendance », surtout à l’époque des réseaux sociaux. La plupart des millionnaires et des milliardaires que je connais sont plus occupés à faire croître leurs actifs et leur patrimoine que de faire du shopping et de s’afficher avec plein de vêtements et d’accessoires de marque dans des hôtels de rêve sur Instagram. Attention, je ne dis pas que faire du shopping et avoir plein de vêtements de marque, c’est nul, je dis juste que cela ne signifie pas forcément qu’on est riche et qu’il y a peut-être des fragilités narcissiques derrière tout cet étalage.
De mon côté, je vais continuer à m’occuper sagement de mes investissements et prendre tout le temps nécessaire pour acquérir ce que je souhaite sur ma longue liste tout en sachant que mon vrai truc à moi, c’est les pantoufles, les chats, le tricot et la cuisine ! :o)