A la veille de Pâques, après 40 jours de ménage et de nettoyage qui m’ont permis d’absorber le trop plein d’émotions provoquées par les événements qui s’enchaînent à toute vitesse dans ma vie, je ne peux qu’abonder dans le sens de Bouddha : « Attendre tout de toi-même », de Jésus : « Aime toi toi-même comme tu aimes ton prochain » et de Zelda : « L’avenir vaut en tout cas la peine que vous découvriez ce qu’il vous réserve. »
En ce moment, le résultat m’importe peu, même si j’espère que tout va bien se passer, c’est le parcours qui m’a amenée à entreprendre toutes mes démarches qui est important. J’ai enfin compris que tout partait de moi et de mon attitude intérieure par rapport aux événements de la vie, bons ou mauvais.
J’ai vécu une sale période l’année passée où j’ai souvent pleuré dans les poils de Mizar jusqu’à ce qu’elle soit toute trempée, la pauvre, je ne savais pas quoi faire pour sortir de ma morosité, je tournais en rond, je n’avais envie de rien, tout me paraissait nul, creux, vide, c’est trop injuste © Calimero, même si j’ai continué à me distraire et à voir du monde. Puis, un jour, j’ai décidé de faire des exercices de pleine conscience (m’attarder sur la couleur bleue…) qui m’ont amenée à cuisiner et à préparer mes repas, puis à chercher des adresses pour trouver de bons produits pour mes recettes (fromage de la semaine), puis à faire du nettoyage, puis à apprendre à nettoyer les vitres, etc., etc. En ce moment, je m’intéresse aux plantes, aux arbres et aux écureuils obèses qui sont en fait des futures mamans, oups, je suis une biologiste du dimanche ! ;o)


Le point commun de toutes ces activités, c’est que je n’ai eu besoin de personne d’autre que moi-même pour les réaliser. Je me suis rendu compte que je savais faire plein de choses avec mes mains et que c’était extrêmement satisfaisant d’obtenir un résultat à partir de choses simples. Surtout, cela m’a permis de sortir de mon mal-être et de ma torpeur en me forçant à regarder le monde avec un regard neuf. J’ai aussi réalisé que je m’éclatais bien avec moi-même et que j’avais 95 ans dans ma tête car je suis plus excitée à l’idée de préparer une sauce hollandaise que d’acheter un sac Hermès avec mon bonus !
Comme je me sentais de mieux en mieux, j’ai passé à la loupe tous les aspects de ma vie, même si je n’en étais pas consciente la plupart du temps, l’idée principale étant de trouver ce qui me faisait vraiment plaisir à moi et pas en réaction par rapport aux jugements négatifs de certaines personnes de mon entourage :
- On ne peut pas tout avoir dans la vie (et pourquoi pas ?)
- Tu devrais faire des efforts (et si ça ne me plaît pas ?)
- Mais qu’est-ce qui t’arrive, Stéphanie ? (bah rien, j’en ai marre de faire semblant)
- Puisque tu réagis comme ça, c’est fini, je ne t’appellerai plus ! (si tu le prends comme ça, tant mieux ! Bon débarras)
- Je vois que tu ne réalises pas à quel point c’est grave ! (la guerre en Ukraine est grave, les séismes en Turquie sont graves mais rien de ce que je fais ou ne fais pas n’est grave, il ne faut pas exagérer !)
J’ai fait du ménage au sens propre et figuré et j’ai réussi petit à petit à me défaire de tous ces liens pourris qui m’empêchaient d’avancer sur mon chemin vers ce que je veux, MOI. Je me suis mise au centre de tout. Cela n’a rien à voir avec l’ego (encore un autre concept bien culpabilisant), au contraire, cela me permet de cerner de mieux en mieux ce que je veux vivre, de chercher ce qui me fait vraiment vibrer et de prendre la vie comme un immense terrain de jeux où tout est possible puisque, de toute façon, personne n’en connaît les règles sinon on naîtrait avec un mode d’emploi et un GPS.
J’ai aussi constaté que beaucoup de gens restent trop souvent dans la passivité par peur : peur de déplaire, peur d’échouer, peur d’être déçu et que ce soit moins bien après (par expérience, je sais que c’est complètement faux), peur de perdre une situation (tous les jours, on perd des milliers de choses : neurones, cellules, cheveux, alors un peu plus ou un peu moins…), peur du qu’en dira-t-on (mais on s’en f*che), peur de sortir de notre routine (si c’est pour mourir sans avoir vécu, cela n’en vaut pas la peine !).
Bien sûr, l’idée n’est pas de sauter dans le vide sans parachute (quoique) et c’est rare que je prenne des décisions sur un coup de tête sans avoir vérifié mes arrières mais je sais que si l’on n’accepte pas de se remettre de temps en temps profondément en question, on passe à côté de tout ce que la vie a de beau et de merveilleux à nous offrir !
En ce moment, je suis sur un boulevard avec un tapis rouge et je suis prête à explorer toutes les portes qui s’ouvrent à moi. Merci la vie et youpi !