Neemic. Made in China

La mode est un domaine dans lequel je n’ai aucune expertise et que j’observe de loin. Bien que les apparences semblent parfois trompeuses (cf. Marciano/Guess), je prête plus d’attention aux détails de la confection et aux conditions dans lesquelles mes vêtements sont produits qu’à la marque, qu’elle soit prestigieuse comme Hermès (non, je n’achèterai pas de sacs ni d’accessoires en python ou en crocodile, de toute façon, je n’aime pas le cuir de reptile) ou bon marché comme H&M chez qui je ne vais toujours pas sans savoir pourquoi.

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Je passe ainsi pas mal de temps à me documenter en étant consciente toutefois que l’information est fragmentaire et qu’il est illusoire de vouloir consommer 100 % local, bio et éthique à moins de produire soi-même tout ce dont on a besoin. Mon collègue me disait l’autre jour avec humour que oui, sa pizza était « maison » si l’on considérait qu’il n’avait pas récolté le sel, ni fait pousser les tomates, ni élevé la bufflonne pour fabriquer de la mozzarella, ni moissonné le blé pour le réduire en farine, etc.

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J’aime aussi tordre le cou à mes préjugés de bobo bourge cagole gâtée et il n’y a pas mieux que les voyages pour appréhender la vie d’une manière différente et apprendre que « l’autre » n’est pas toujours le monstre que l’on veut nous faire croire.

Cette digression (habituelle, soupir) pour vous parler du « Made in China » que tout le monde associe trop souvent à du toc, du bon marché, de la mauvaise qualité, etc. En 2015, c’est oublier trop vite que ce n’est ni le savoir-faire chinois ni la qualification de la main d’œuvre qui sont en cause, comme le démontre le projet Made in China Diary mené par les designers suisses d’Anaïde Gregory Studio mais bien la volonté de certains chefs d’entreprise occidentaux de chercher à faire des économies sur la production de masse. Il est à noter également qu’aucun Asiatique qui en a les moyens n’achètera de contrefaçons ; au contraire, il est prêt à payer plus cher qu’un Européen pour obtenir des objets de luxe et sait les apprécier à leur juste valeur.

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Ceci n’occulte pas le fait qu’il y a de graves abus en Chine, comme partout ailleurs dans le monde, mais la violence de certaines vidéos à charge, volontaire ou non, ne doit pas faire oublier que la Chine est un pays immense d’une richesse culturelle millénaire phénoménale qui prend des mesures pour protéger la faune et la flore du pays en créant des zones naturelles protégées afin de sauver de l’extinction des espèces rares comme le panda géant, le rhinopithèque doré, le yak sauvage, le tigre de Mandchourie ou le cerf de Thorold, qu’ils ont adopté le principe du recyclage des déchets et des ordures ménagères et que le cliché du Chinois mangeur de chien ne s’applique pas à toute la Chine (des associations locales ont également critiqué l’abattage massif des chiens au festival de Yulin, puis, qui sommes-nous pour condamner ce massacre alors que nous tolérons que des chiens et des chats soient euthanasiés tous les jours dans nos chenils et nos refuges surpeuplés ? Par ailleurs, il est tout à fait légal en Suisse de manger son chien ou son chat et personne ne trouve rien à redire).

Au lieu de pointer du doigt des saloperies de psychopathes qui ne sont malheureusement pas l’apanage des seuls Chinois, je reconnais que je n’ai aucune supériorité morale pour dénoncer les autres sans prendre en considération mes propres agissements et je préfère de loin mettre en avant les belles réalisations humaines, sources d’échanges, de collaboration et de compréhension mutuelle.

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Dans cet état d’esprit, on obtient le meilleur quand deux designers suisses, Amihan Zemp et Hans Martin Galliker, s’installent à Beijing pour créer la marque Neemic, dont les vêtements sont de purs joyaux réalisés à partir d’étoffes recyclées de l’industrie du textile naturel et biologique chinois ou de tissus produits dans le respect de l’environnement, à savoir sans engrais chimiques, ni pesticides, ni insecticides sous les labels The Hong Kong Organic Textile Association et AgraChina.

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Je sais que la saison ne se prête guère à vous montrer des images de gros manteaux en laine et de pulls oversize en mohair (ne me remerciez pas ;o)) mais je suis tombée sur ce site en cherchant des modèles de tricot que je suis en train de réaliser pour cet hiver. Je ne sais pas pour vous mais moi, je suis conquise !

Neemic / Beijing / People’s Republic of China / E-shop : http://neemic.asia/shop

Copyright All Photos (c) Neemic.com

Un achat par semaine 19 à 22

Je ne sais pas encore si j’admire ou non les personnes capables de suivre à la lettre leurs règles de conduite (est-ce de la maîtrise sur soi ou de la psychorigidité ?) mais le fait de m’en tenir à 52 achats par semaine, voire à 46 achats cette année si je prends en compte la période de Carême que j’ai complètement raté, m’a amenée à évoluer dans ma manière de consommer.

S’il y a bien longtemps que je ne fais plus les soldes (grave erreur, peut-être), que je profite rarement des bons plans du genre « 1 acheté, 2 offerts », et ne m’interroge pas vraiment sur la nécessité d’avoir telle ou telle pièce (il faut arrêter de se mentir, on a rarement BESOIN de quoique ce soit puisqu’on a déjà tout), je suis devenue plus pointilleuse dans mes choix, selon une logique qui m’est propre, et il est rare aujourd’hui que je regrette tel ou tel achat.

HUNTER_ORG_TALL_GLOSS_BLACK02Achat de la semaine 19. Hunter Wellies Gloss Black

Pour une fois, je peux dire que j’ai fait un achat utile. Comme vous le savez, je marche beaucoup et, lasse d’avoir les pieds mouillés après 3 jours de pluie continue au printemps, je me suis décidée à acheter les fameuses bottes de pluie Hunter au détriment de la marque suisse Elvetik que je trouve très sympa mais moins neutre – ce qui est un comble pour un produit suisse ;o) – et passe-partout que les Hunter que je peux mettre à la fois en ville et à la campagne. Seul inconvénient, elles ne sont pas faciles à retirer ;o)

Olivier et François Ausoni SA / Place Saint-François 5 / 1003 Lausanne / Suisse

peter-kaiser-nika-court-shoe-in-high-grade-black-chevro-leather-with-lightweight-rubber-sole-p87-372_imageAchat de la semaine 20. Nika Court Shoes Peter Kaiser

On ne peut pas marcher 10’000 pas par jour en moyenne juchée sur des escarpins vertigineux. Enfin, moi, je ne le peux pas. Ceci explique pourquoi je me balade dans des tue-l’amour que sont mes MBT, mes Birkenstock et mes KyBoot. Même si je n’ai pas de code vestimentaire professionnel à respecter, je me suis constitué une garde-robe adaptée pour les réunions importantes et ces escarpins en cuir Peter Kaiser, une marque allemande créée en 1838, sont exactement ce que je souhaitais en matière de sobriété et surtout de confort ! J’ai eu l’impression de chausser des pantoufles dès que je les ai essayées la première fois dans la boutique. Depuis, elles restent fidèlement dans mon armoire au bureau où je les enfile en lieu et place de mes chaussures moches dès que j’arrive au travail.

Même s’il y a plus glamour que les Peter Kaiser, je sais que ce n’est pas la dernière fois que j’achèterai des chaussures de cette marque.

Stora Shoes / Avenue de Rumine 7 / 1005 Lausanne / Suisse

prada-white-silver-bicolor-leather-tstrap-sandals-product-1-15019199-503650346Achat de la semaine 21. Prada Beige Bicolor Leather T-Strap Sandals

Je n’avais pas de raison particulière d’acquérir ces Prada sauf qu’elles me plaisaient et que je n’avais pas de sandales blanches. Un motif bien dérisoire mais faut-il une justification pour tout ? ;o) En revanche, ce n’était pas malin de les commander aux USA. J’aurais sans doute dû chercher un autre modèle disponible en Suisse. Je ferais attention la prochaine fois.

Saks Fifth Avenue / E-shop

1009753000_3_zoom Achat de la semaine 22. Balenciaga Ceinture Cut-Out Ankle Boots

Ces souliers mi-punk mi-ranger urbain de Nicolas Ghesquière, Directeur artistique de Balenciaga pendant 15 ans avant de rejoindre Louis Vuitton en 2013, ne font pas dans la demi-mesure. Souvent imitées, jamais égalées, on les aime ou on les déteste… comme Lui en particulier (pauvre Lui, obligé de sortir avec une cagole mal chaussée ;o)).

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Contrairement à ce que j’ai pu lire sur des forums où certaines filles se plaignaient d’avoir les pieds en sang après les avoir portées, je n’ai eu aucun souci à ce niveau, ayant pris la précaution de les acheter une demi pointure en plus de ma taille habituelle comme je le fais pour n’importe quelles bottes et bottines. Il faut cependant savoir qu’elles sont extrêmement lourdes, que le cuir est très rigide et qu’il faut avoir un cou-de-pied pas trop prononcé. Je recommanderais donc de les essayer plutôt que de les commander sur Internet même si elles sont « sold-out » la plupart du temps.

Pour l’anecdote, cela faisait deux semaines que je les avais lorsque Brenda m’a fait remarquer que je n’avais pas retiré les scotchs de protection sur les parties métalliques or et argent que je croyais être tout d’abord bronze et anthracite… Hum, je suis une vraie blonde à l’intérieur !

Balenciaga / 336, Rue Saint-Honoré / Paris / France

Copyright (c) photos : Balenciaga, Prada, Peter Kaiser, Hunter

Une action minimaliste par semaine

Le minimalisme, la simplicité volontaire, l’art de l’essentiel, de la simplicité, des listes, de la frugalité et de la volupté © Dominique Loreau, le Zero Waste Home © Béa Johnson, la vie sans impact © Colin Beavan, etc. n’ont plus autant d’attrait pour moi que par le passé. Non pas parce que je fais tout le contraire, bien entendu, mais parce que je n’ai plus envie d’appartenir à une mouvance quelconque dirigée par un « gourou » qui m’explique comment vivre.

Pratiquer la pleine conscience, créer un bel environnement partout où je suis, accomplir des choses qui m’apportent de la joie et qui me rendent meilleure, explorer le monde et ouvrir mon esprit, me nourrir d’aliments qui me font plaisir (graines germées, tofu, chips au paprika ou côte de bœuf, même combat), prendre soin de mon corps et l’aimer, découvrir de charmantes adresses où je me sens bien (cafés, librairies, épiceries, boutiques…), continuer à m’éduquer et à mettre en place des structures pour m’amener à la réussite, voilà ce qui m’importe vraiment aujourd’hui.

Pourquoi y a-t-il autant de variétés de formes, de couleurs et d’espèces d’animaux, d’oiseaux, de poissons, d’insectes, de plantes, de fruits et de légumes dans le monde pour se contenter d’un seul ? La nature, elle-même est abondante, généreuse, riche et variée. L’ascétisme est tout son contraire et je n’ai aucune envie de réprimer mon plaisir et de passer à côté de toutes ces merveilles.

On pourrait arguer du fait que la planète va mal, que l’homme est un loup pour l’homme, que c’était mieux « avant » (avant quoi ou plutôt quand ? La 1ère et la 2ème Guerre Mondiale ? La guerre froide ? L’apartheid ?), que nous courrons tous à notre perte, que le sol est acide, que l’air est pollué, que l’eau est gaspillée, que les abeilles meurent, que Monsanto est un fléau, etc., mais je pense que nous avons le choix de nos actions, du moins dans les pays qui ne sont pas soumis à un régime totalitaire. Chaque jour, nous décidons de lire les atrocités dans la presse de caniveau qui relèvent du fait divers et non de l’information, de remplir le frigidaire de malbouffe, de suivre les diktats de la mode et de la beauté physique, de suivre des diètes fantaisistes, de relayer des images de tortures infligées aux humains et aux animaux, de se complaire dans une attitude négative, de s’endetter. Ou pas.

Par défaut, je continue à intituler cette série d’articles « Une action minimaliste par semaine » même si je ne souhaite pas être confinée dans un mouvement précis avec des règles strictes que je suis incapable d’observer, comme expliqué plus haut.

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Conduire moins, marcher plus

Cela fait un moment que j’effectue plus de 10’000 pas par jour en moyenne même si, une fois de plus, on lit tout et son contraire sur le Net. Il est évident que ce chiffre de 10’000 est symbolique et je ne crois pas qu’une étude était nécessaire pour le démontrer. Cependant, cette recommandation aux origines nébuleuses m’a donné l’impulsion pour délaisser ma voiture au profit de la marche et de mes horribles chaussures thérapeutiques MBT et Kyboot. Je marche pratiquement en toute saison et par n’importe quel temps, sauf quand la chaussée est verglacée (Lausanne est située sur 3 collines, les routes sont donc escarpées. On dit d’ailleurs que les Lausannoises ont les plus belles jambes du pays, ce qui reste encore à prouver ;o)) et me fixe des objectifs pour me motiver : « monter en ville » pour chercher un hamburger ou un produit de beauté (aujourd’hui, c’était du démaquillant H20 Bioderma à la Pharmacie Plus du Flon) pendant la pause de midi, acheter des cerises au marché de Lausanne ou du jus d’orange pressé chez Manor le samedi, photographier les rues et les bâtiments de la ville, aller au travail à pied, rentrer à la maison en longeant le bord du lac, réfléchir à une question qui me turlupine, etc.

Le plus, c’est qu’il s’agit d’une activité gratuite que tout le monde ou presque peut pratiquer.

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Bacon Avocado Beef chez Holy Cow. Boeuf 100 % suisse, bacon, avocado mash, ketchup, confit d’oignons rouges, salade batavia

Consulter des spécialistes et faire fi des idées reçues

A en croire les naturopathes et les fitness gourous, il faudrait bannir à vie le lait, le gluten, le sucre, la caféine, l’alcool, la viande, etc., de son alimentation (il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent, dis-donc) pour être en pleine forme et plein d’énergie. Afin d’en avoir le cœur net et ne souhaitant pas faire n’importe quoi avec ma santé, j’ai consulté mon médecin spécialisé en nutrition (et pas un/e diététicien/ne) qui, après plusieurs tests et analyses, m’a confirmé que je ne souffrais d’aucune allergie et que je pouvais consommer ce que je voulais sans que cela ne me porte préjudice. J’ai ainsi recommencé à manger des hamburgers que j’évitais bêtement,  influencée que j’étais par les campagnes de lutte contre l’obésité qui sont loin de me concerner. En revanche, je n’ai toujours pas réussi à boire du Coca-Cola normal.

Attention, ce régime alimentaire n’est valable que pour moi et avec l’accord de mon médecin. Je ne fais pas l’apologie de la junkfood mais d’une alimentation équilibrée en fonction de son organisme et de son métabolisme. Ce qui est valable pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres !

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Blue Jean et Blue Lagoon sur les pieds et Popcorn sur les mains – Vernis Akyado, Suisse

Virer tous mes vernis et confier mes ongles à une manucure professionnelle

Disons-le tout de suite, je n’ai jamais été une NPA (Nail Polish Addict) ni une collectionneuse de vernis. Je n’aime pas non plus changer de couleur tous les jours ni passer des heures à appliquer (très mal) un base coat, 2 à 3 couches de vernis et un top coat toutes les semaines, voire deux fois par semaine. Dominique Loreau est bien gentille de conseiller de faire tout par soi-même mais je doute qu’elle soit une experte en manucure quand elle écrit d’appliquer la laque directement sur l’ongle, sans aucune couche protectrice.

Avant que la déferlante NPA débarque sur les blogs beauté, j’allais déjà chez Jessica d’Ongle Attitude pour la manucure au gel qui, après expérience personnelle, n’abime pas plus l’ongle qu’une manucure classique où quantité de produits pas toujours très nets à base de dissolvant et de sèche vite sont utilisés. Quand j’ai arrêté le gel, j’ai simplement attendu la repousse complète de mes ongles qui ont retrouvé leur qualité d’origine et qui n’ont jamais été mous ni cassants.

Après, on peut aimer ou pas la manucure au gel, c’est selon, mais ce que j’apprécie, c’est que mes ongles sont renforcés (ils n’ont jamais été aussi longs et solides que maintenant), que leur forme est parfaite et que la tenue de 4-5 semaines environ est idéale pour mes nombreux déplacements privés et professionnels. Last but not least, j’adore papoter de tout et de rien avec Jessica qui a toujours le sourire. Puis, à l’exception de la crème Dior à l’abricot pour les cuticules, je me suis débarrassée de tout mon kit de manucure (deux vernis OPI, un base coat, un top coat, un repousse cuticules, un stylo correcteur, un dotting tool, une bouteille de dissolvant…) que je ne pouvais plus voir en peinture ! Une bonne chose en moins.

Ongle Attitude / Avenue Villamont 17 / 1005 Lausanne / Suisse

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Me préparer un petit-déjeuner royal

Avec tout ce que j’aime. Des scones tout frais de chez Cuppin’s, une grosse cuillère de crème double de Gruyères pour remplacer le beurre et de la confiture de fraise de la ferme des Borboën à Denges. Rien que du local, du bio, du fait maison, de la qualité et de la gourmandise et pas un gramme de culpabilité !

De retour

IMG_1053Je reviens sur mon blog après une période de deuil due à la disparition d’un pilier important de ma famille. J’ai vécu un épisode douloureux de ma vie, certes, mais qui a été atténué par le soulagement d’avoir pu dire adieu à la personne aimée et de l’avoir vue relativement en bonne forme avant son départ rapide et sans souffrance selon le médecin qui a assisté, impuissant, à ses derniers instants.

Il y a plusieurs façons de surmonter son chagrin. Certains écrivent leurs sentiments dans leur journal intime ou sur une lettre qu’ils brûlent ensuite, trouvent un réconfort dans la méditation et la prière, appellent les amis ou la famille pour leur demander du soutien ou consultent un thérapeute s’ils se sentent couler. Quant à moi, j’ai accepté que la mort fasse partie intégrante du miracle de la vie au même titre que la naissance (on ne sait pas d’où on vient ni où on va et même s’il n’y a rien, ce n’est pas grave car on ne s’en rendra pas compte), compris que l’on est plus attristé pour soi-même que pour la personne décédée qui n’apprécierait sans doute pas que l’on se mette dans un tel état pour elle (en tout cas, c’est ce que j’éprouverais) et pensé que cela aurait été nettement plus chouette pour tout le monde s’il y avait des téléphones portables au paradis (Dis, Steve Jobs, tu passes tes journées à faire quoi là-bas ?) !

J’ai aussi :

  • Laissé les larmes couler, qui survenaient la plupart du temps quand j’étais seule et au moment où je m’y attendais le moins (pendant mes 10’000 pas quotidiens, derrière mon écran d’ordinateur au travail, à la piscine de l’EPIC SANA Algarve Hotel, lors d’un footing, sur le chemin de retour à la maison), sans les retenir
  • Fait face au deuil en réglant un maximum de tracas administratifs pour la cérémonie d’adieu, bien aidée il est vrai par l’employé des Pompes Funèbres : les fleurs, le faire-part de décès dans les journaux, la réception après la messe, les cartes de remerciement…
  • Gardé ma routine quotidienne même si le moral n’était pas toujours au beau fixe. Je suis ainsi allée travailler le lendemain de la terrible nouvelle. Je me réfugie toujours dans le travail en cas de problème ou de malheur, cela me permet d’oublier ma tristesse en m’occupant l’esprit
  • Marché le plus longtemps possible pour prendre du recul par rapport à la situation
  • Pris l’avion pour partir en vacances en Algarve, à Lisbonne et à Paço dos Arcos au Portugal. Changer d’endroit et de contexte est au final ce qu’il y avait de mieux pour moi
  • Pleuré encore et encore
  • Passé un weekend à Paris
  • Pris soin de ma santé en consultant mon médecin généraliste spécialiste en nutrition qui, après plusieurs tests et analyses, m’a conseillé d’intégrer plein de choses dans mon alimentation – déconseillées d’habitude mais nous avons tous un organisme et un métabolisme différents – que j’évitais comme la peste : le sel et la caféine, y compris le Coca-Cola normal que je peux boire sans conséquence pour mon poids, pour remonter ma toute petite pression et même un hamburger avec des frites si je veux ! ;o)
  • Prêté plus d’attention que d’habitude à la beauté autour de moi : la plage de São Rafael, les falaises de Ponta da Piedade, les forêts de pins parasol, les quartiers animés de Lisbonne, les rues de Paris, la très belle décoration d’intérieur de l’hôtel Thoumieux du Chef Jean-François Piège, les rayons du Bon Marché Rive Gauche, les roses d’Agave Fleurs à Lausanne, etc.
  • Eté entourée de personnes positives : mon Frangin qui m’a fait découvrir le Monaco (bière et sirop de grenadine) aux Brasseurs pendant le carnaval de Lausanne alors que nous venions de sortir, chamboulés, de la chambre funéraire, ma famille et mes amis avec une mention spéciale à Lobo qui a rédigé une très belle lettre pour nous qui étions dans la peine, mes collègues qui se sont montrés fantastiques avec moi avec une carte, une orchidée et un gâteau au chocolat maison, les belles et exquises Mélodie pour un déjeuner chez Paprika et Caroline pour un Odessa Pop au Café Odessa à Paris, Gwendy pour un hamburger chez Crazy Wolf à Fribourg, Cécile que je ne connais pas dans la vie réelle mais qui m’a envoyé une carte et à qui j’ai répondu hier et même ma prof de maths de mon école privée des bonnes soeurs qui est venue à l’enterrement !
  • Dormi de longues heures
  • Pleuré jusqu’à ce que je n’aie plus de larmes. Ca fait du bien !
  • Eté bonne avec moi-même et essayé d’être le plus souvent polie et aimable avec les autres qui me l’ont bien rendu : la gentille dame qui a placé sa valise entre les portes du métro à Paris pour me laisser entrer, le chauffeur de taxi qui s’est levé de son siège pour m’ouvrir la porte à Montparnasse, l’inconnu qui voulait me faire entrer gratuitement dans le métro, les vendeurs extrêmement attentifs et professionnels du Bon Marché et le serveur du Montreux Jazz Café à la Gare de Lyon
  • Eté fière de ne pas m’effondrer même s’il n’y avait aucun mal à ça. Je sais maintenant que je suis une vraie « barbare des steppes » ;o) et que je peux compter sur moi
  • Découvert que, loin du détachement prôné par le bouddhisme, je voulais plus que tout m’attacher aux êtres et aux choses, aimer avec fureur et passion même si ça doit faire mal
  • Pris le temps nécessaire pour me retrouver avant mon retour sur mon blog

La leçon que j’ai retenue de ce mois intense en émotions, c’est que mes jours sont comptés (un cliché que tout le monde connaît mais qu’on oublie trop vite jusqu’à ce que la mort d’un être cher agisse comme une piqûre de rappel et relègue toutes les préoccupations au second plan) et que je souhaite consacrer du temps pour définir qui je suis et ce qui est important pour moi, quitte à déplaire, pour aligner mon existence en fonction de ces deux interrogations. Sans oublier d’ajouter des éléments non-essentiels à ma vie de tous les jours, cela va de soi !

Miss you. Love ❤

Nirvana Villa

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Le Cocktal Mai Tai de bienvenue à la Nirvana Villa à base de Cointreau, sucre, citron vert et sirop d’orgeat. Exquis !

Je vous expliquais dans mon article post-minimalisme que j’ai vécu une illumination, au sens propre et figuré, dans la sublime Nirvana Villa à Koh Samui en Thaïlande en début d’année. Sans doute en raison de l’effet « kiss cool » de l’alcool des statues de Bouddha disséminées un peu partout dans la villa ;o)

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Certaines personnes se retirent dans la solitude et dans le silence d’un monastère ou se mettent à arpenter le Pacific Crest Trail pour donner un sens à leur existence, moi, c’est dans un endroit paradisiaque que je l’ai trouvé ou plus exactement commencé à le trouver car il me faudra bien toute une vie pour y parvenir. Ou pas, mais ce n’est pas grave.

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J’ai eu la chance de séjourner dans bien des établissements luxueux, comme The Ritz Carlton à Singapour, l’Aquapura dans la Vallée du Douro, The Shilla à Séoul ou encore The St Regis à Doha, mais je n’ai jamais ressenti un sentiment de bien-être et de paix avec moi-même aussi intense que dans la belle villa de DJ Igor B. (j’ai l’habitude de mettre des pseudos sur mon blog mais j’ai bien conscience que dans ce cas, c’est comme si j’écrivais la villa de DJ David G. ou de DJ Bob S. ;o) Je compte sur le Polonais pour voir avec DJ Igor B. sous quel nom il préfère que je le mentionne), perchée au sommet d’une jungle luxuriante sur l’île de Koh Samui.

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Boire un cocktail avec une paille en plastique, tu n’as pas honte, Koyangi ? Pense à l’environnement et à l’air que tu ingères en sirotant ton verre ! Cela m’est égal, je pollue beaucoup plus en écrivant sur mon blog qu’en utilisant 1’000’0000 de pailles en plastique, cela n’excuse rien mais c’est quelque chose que je tolère très bien à présent d’autant plus quand cela reste exceptionnel

Au départ, je ne voulais pas retourner en Thaïlande. J’ai aimé le premier voyage avec Lui à Phuket, adoré nos vacances avec Lobo et Moumoune à Cha-Am et détesté la troisième visite à Hua-Hin, où la grippe aviaire contractée à Hong-Kong ne m’avait pas aidée à apprécier cette station balnéaire à sa juste valeur. La quatrième fois à Koh Samui m’a réconciliée avec le Pays du Sourire et m’a permis de me libérer de certains principes absurdes érigés en dogmes par les Maîtres des prêts-à-porter de la pensée (Dominique Loreau, Bea Johnson, Inès de la Fressange, Colin Beavan, Kimberly Snyder, Nina Garcia, etc.) que je m’étais appropriés et que je suivais – plus ou moins à la lettre car je ne suis pas parfaite – sans arriver à m’en détacher :

  • Boire du Coca-Cola, c’est mal
  • Utiliser des pailles en plastique, c’est mal
  • Posséder plus d’un seul sac à main et deux paires de jeans, c’est mal
  • Avoir deux parapluies, c’est mal
  • Manger des Snickers, c’est mal
  • Respirer, c’est mal
  • Etc., c’est mal

Attention, je ne dis pas que tous ces auteurs écrivent des inepties, n’est-ce pas ? Certains conseils sont bons à prendre mais pas tous, surtout quand ils ne sont pas adaptés à notre façon de voir les choses.

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Cette assiette que May m’avait préparée pour mon déjeuner alors que j’avais décidé de rester seule à la Villa est symbolique : J’étais en train de verser quelques larmes en lisant les articles sur l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo tout en mangeant (c’est mal ;o)) quand May, inquiète, est venue me demander si elle avait mis trop de piment ;o) Les attentats à Paris m’ont soudain paru très lointains devant tant de bienveillance !

Je dois à la gentillesse de May et du personnel thaïlandais, toujours souriants, prévenants et attentionnés avec nous, ainsi qu’à la beauté lumineuse de la Villa, d’avoir compris que j’étais parfaitement à ma place là où j’étais, qu’il s’agissait moins de « faire » des efforts pour m’améliorer selon la sacro-sainte devise : « Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot and only in that order » (Chef, oui, Chef !) de Madame Béa que d’ « être » tout simplement, que je préférais ressentir des émotions plutôt que d’avoir des objectifs ou des chiffres à atteindre, qu’il était en mon pouvoir de décider du monde dans lequel je souhaitais vivre et qu’il m’appartenait de le créer selon mes aspirations.

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Et croyez-moi que j’étais très satisfaite du monde tel que je le voyais à la Nirvana Villa et que je n’aurais pas voulu l’échanger contre l’intérieur froid et aseptisé de Madame Béa plus proche d’une clinique que d’une maison !

Chaque jour, ce n’était que luxe, calme et volupté :

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De solides brunches le matin composés de toasts chauds beurrés, de fruits frais, de saucisses et de bacon grillés, de légumes savamment découpés, de pancakes à la banane (Aaaah, les pancakes de May, miam !) et de congee, la soupe de riz dont je raffole et que May préparait spécialement pour moi à ma demande. Cette femme est fantastique ! Je me rappellerais toujours comme elle m’a serrée avec tendresse dans ses bras au moment des adieux en nous disant que nous étions comme de la famille pour elle et pour le personnel.

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Des massages, des soins esthétiques, des baignades dans le jacuzzi ou dans la piscine à débordement donnant sur une vue imprenable, de la lecture, du farniente au soleil sur les transats et sur les « sunbeds », des jus de fruits frais précédant le déjeuner que l’on sautait le plus souvent pour grignoter des club-sandwiches ou des brochettes de poulet satay en buvant des cocktails et des bières locales dans l’après-midi, quand on ne partait pas se balader.

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De délicieux dîners très élaborés comprenant entrée, plats de résistance et dessert que nous prenions en contemplant le vol des chauve-souris géantes qui zébraient le ciel de leurs ailes de Batman (ou est-ce l’inverse ? ;o)) au son des tokay des geckos et des sifflements des lézards.

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Quelques pas de danse la nuit avec Lui au bord de la piscine sur les super compilations d’albums remixés par DJ Igor B, des parties de billard, des films dans la salle de cinéma vautrés avec les amis sur les matelas des canapés qui rappelaient le monde de l’enfance, tellement nous étions petits dans cet espace immense.

La Nirvana Villa m’a ouvert les yeux sur qui j’étais, sur ce que je souhaitais devenir et sur ce qui était vraiment important pour moi. J’ai découvert que je voulais une vie riche remplie de joie, de beauté et de non essentiel et que j’avais déjà tout ce qu’il faut pour me construire et m’épanouir au plus près de mes valeurs et de mes envies.

Nirvana Villa / Au sommet de la colline près de la Snake Farm / Koh Samui / Thaïlande