L’amour est dans le pré, saison 16, les portraits 2/2

Alors là, on assiste à une année de vaches maigres : nous n’avons aucun candidat truculent de la trempe d’Eric le chevrier et sa petite Claudine ou de Didier en kilt à regarder cette saison. Ca ne va pas être l’éclate, quoique, attendons un peu avant de vendre la peau de l’ours qu’on n’a pas tué ! Les portraits sont toujours avantageux et on a souvent droit à quelques surprises lors des séjours à la ferme où la personnalité des uns et des autres se révèle. Puis, on ne va pas se plaindre, nous avons affaire pour une fois à des agriculteurs modernes qui s’expriment dans un langage châtié à mille lieues d’un blaireau de la téléréalité… ou presque parce que je suis désolée, il n’y a pas que des agriculteurs cette année mais du dresseur de chevaux, de la tenancière de buvette d’alpage et asinothérapeute, du bûcheron, du porteur funéraire et du maire-adjoint.

« C’est vrai que tu es un peu grosse » (c) Éric le chevrier

Franck le forestier est un personnage clivant. Les traumatisées de Bambi et les amies véganes ne vont pas aimer ! Sa présentation commence d’une manière bucolique : Franck fait du bateau tout seul dans 53 hectares de forêt et comme il est bûcheron, il porte une chemise de bûcheron. Normal. Dans cet océan d’arbres, on entendrait presque les copains de Sylvebarbe © Seigneur des anneaux pousser des cris « aoum, aoum » et les Hobbits chanter en cuisant des œufs au plat sur une poêle pour leur 3 heures. C’est joli. Karine Le Marchand et Franck se baladent un peu puis arrivent sur la maison de Franck qui ne se trouve sur aucun GPS. Les prétendantes vont galérer pour la localiser, moi, je dis. Et c’est là où on commence à flipper sérieusement : la maison est remplie de têtes de cerfs, de pattes d’animaux morts non identifiés, de bestioles empaillées à la mâchoire de travers et d’une belle-mère. Imagine-toi de nuit, tu es pris d’une envie pressante, l’orage fait rage, les éclairs sillonnent le ciel noir comme un trou, bah, noir, le bruit du tonnerre fait trembler les vitres, tu te lèves en te cognant l’orteil contre le pied du lit (aie), tu ouvres la porte qui grince, ta main tombe sur une belette blette (aaaaaahhh), soudain, résonne un cor de chasse joué par Franck qui sonne l’hallali ! So creepy O__O

Franck, le bûcheron jésuite défenseur de la cause animale et des vertus aristocratiques

Franck se présente comme le représentant de la morale et de la vertu selon la tradition jésuite, une congrégation catholique masculine dont le pape François est le premier pape jésuite, qui est toujours mieux que les jansénistes d’après ce que les bonnes sœurs me racontaient à l’école qui sont contre le pouvoir royal et qui ne rigolent pas beaucoup (j’en ai appris des trucs inutiles à l’école, dis-donc). Il explique qu’il est resté vierge jusqu’à 40 ans lorsqu’il a commis le péché de chair avec une femme hors des liens sacrés du mariage (doux Jésus) et tout ça devant sa maman qui l’écoute benoîtement et opine du chef alors que 5 minutes avant, il venait de dire qu’il avait reçu une éducation très stricte où coucher avant le mariage était interdit. Moi qui ai été élevée dans la religion, je peux te dire qu’il aurait fallu me passer à la question pour que je raconte ce que j’ai fait avec un homme devant maman !!! Sinon, il lit beaucoup : « La pêche à la mouche », « L’encyclopédie pratique de la chasse », « L’histoire de la chasse à courre », « La vénérie au XIIIe siècle », « Livre de coloriage de la chasse des hommes » (si, si, ça existe !), il cuisine et il fait des saucisses.

Prétendante idéale : « Hi Franckie, my name is Shirley, je aimer les guns, la NRA, Marie-Antouânette et les macaroons. XOXO »

Barbe taillée chaque semaine chez le barbier, tons neutres, ils ont la classe cette année, même avec un béret de berger !

Jean-François est l’archétype du berger traditionnel français comme on se l’imagine en Suisse, avec le béret, les échasses (je confonds un peu les régions), les moutons et un patou comme Belle dans « Belle et Sébastien » *__* En plus, il chante dans la montagne avec d’autres bergers coiffés d’un béret comme lui. C’est beau ! On se prend à rêver de pâtisser du Piquenchâgne (je vous ai dit que je confonds les régions) et d’être adoubée membre de la confrérie du même nom, de manger des petits-déjeuners composés de chocolatines, de pain et de roquefort que l’on trempe dans le café, de jouer aux quilles et aux boules (huhu), de tirer des quenouilles, chevillettes et bobinette cherra. Le seul hic, c’est la mère Michèle qui n’est pas chaude mais alors pas chaude du tout de perdre son fils de 48 ans (le chat, elle s’en f*ut) au profit d’une gourgandine qui risque de lui piquer sa place. Pensez-voir, lui qui vient déjeuner tous les midis chez elle ! Elle le vend d’ailleurs super bien : « Il fait rien à la maison. J’étais pas d’accord pour qu’il s’inscrive, je le vois pas avec quelqu’un ! ». Ambiance, ambiance. Bon, elle pourra toujours les surveiller depuis la fenêtre puisqu’elle habite à 20 mètres de Jean-François.

Prétendante idéale : « Cher Jean-François, mon papa, c’est le père Lustucru et j’aimerais vivre avec toi sur l’air du tra la la la, sur l’air du tra la la la, sur l’air du tra déridéra et tra la la. Par contre, chocolatine, ça va pas le faire, moi, c’est pain au chocolat »

« Mon type de femmes, c’est celles qui veulent » (c) Hervé le moustachu

Venons-en à présent à Saddam Mario Escobar aka Hervé le moustachu, ce qui n’est pas juste car contrairement à Vincent le Provençal et Hervé le Picard, lui, c’est Vincent le moustachu alors que la Moustache n’est pas un département français. Vincent achète d’adorables porcelets qu’il élève sur de la paille (rien que pour ça, c’est un gentil Monsieur, le Vincent) avant qu’ils finissent rôtis avec une pomme dans la bouche sur un plateau d’argent pour faire joli dans le livre de la grande cuisine française de Jean-François Piège. Vincent a plein d’amis qui l’encouragent et avec qui il joue aux boules. Rien de scabreux, tss, pas comme Karine Le Marchand qui sait comment mettre les gens à l’aise en leur posant des questions sur leur sexualité. Comme ça, à froid à la TV, sur une chaîne publique pendant une plage horaire à grande écoute. Elle veut savoir quoi, Karine, quand elle interroge Saddam Mario Escobar, 60 ans, séparé depuis trois ans de Princesse Peach, la mère de ses enfants sur sa vie intime ? S’il s’astique le poireau avec un champignon ?

Hervé ratisse large, il souhaite une femme brune, blonde ou rousse, rigolote, positive avec du caractère, un peu élégante et qui aime les moustaches.

Prétendante idéale : « Bonjour Hervé, t’es partant pour pour une partie de Donkey Kong ? »

J’aime voir une image moderne de l’agriculture

M6 est pour l’intégration et pour la reconnaissance du mouvement LGBT en la présence de Delphine qui a un profil complètement atypique : Elle est partie faire de l’humanitaire, a travaillé comme Postière puis s’est lancée dans l’arboriculture en autodidacte. J’admire ces personnes qui sont capables de tout faire et qui suivent leur chemin là où le vent et leur cœur les mènent. Delphine n’a pas besoin d’un homme pour bricoler, conduire une moto, faire du sport, tailler des arbres, ce qui est super motivant pour moi : je peux potentiellement le faire aussi ! Yay ! Je trouve terrible qu’elle ait eu à cacher son amour pour sa compagne Patricia, avec qui elle a vécu douze ans en la faisant passer pour sa cousine (mais bien sûr) avant de tomber amoureuse de sa voisine, une histoire qui n’a pas duré même si ça doit être drôlement pratique de trouver l’amour à côté de chez soi, comme Emily et Gabriel dans « Emily in Paris » (c’est toujours dans les films que le voisin est méga top canon de la mort qui tue ! Mes voisins sont tous retraités ou presque).

Je ne suis pas lesbienne mais j’aime l’image de femme forte, indépendante et fière que Delphine dégage et je pense que le monde a besoin de femmes comme elle. Je lui souhaite une merveilleuse histoire d’amour comme celle d’Alexandre et Mathieu l’année dernière qui m’a arraché des larmes tellement leur rencontre et leur couple étaient une évidence !

Prétendante idéale : « Chère Delphine, je te trouve belle et je veux vivre avec toi. Le regard des autres, on s’en fiche, à bientôt »

Un grand Viking et un pitit chat ❤

Passons à Valentin le Viking, le coup de coeur de cette saison, celui qui va recevoir une tonne de lettres parce qu’il est trop charmant du haut de ses 1,95 mètres avec son chat sur l’épaule ou sur ses genoux quand il conduit (dangereux, ça, il va perdre des points sur son permis, lui) ! Comme je vous l’expliquais dans mon post précédent, l’équation : grand gaillard tatoué + sensible + aimant les animaux et les petites fleurs, ça marche toujours ! Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les hommes cherchent autant à nous séduire en mettant en avant leur profession et leur grosse voiture, là où une photo avec un petit chat trop chou sur l’épaule suffit largement pour nous faire craquer. Après, il faut être réaliste, la taille de l’épaule en question compte ainsi que ce qu’il y a dans le ciboulot. Sinon, il faut se lancer dans la politique et devenir président, ça marche avec certaines.

Valentin s’est lancé dans l’agriculture pointue : la culture des fleurs comestibles dont certaines ont le goût de l’huître, du curry ou du camembert, ce qui est intéressant pour les vegans. Je pense que c’est vachement malin de se lancer dans un marché de niche pour éviter la concurrence et fournir les restaurants gastronomiques et les bobos comme moi en produits rares, le risque étant que l’engouement passe aussi vite qu’il a pris en fonction des tendances alimentaires : la rucola était super urf chez les New Yorkais dans les années 80 et je pense qu’on va vite se lasser des baies d’açai, de chia, de goji, etc., la mode étant actuellement à la bistronomie et aux plats roots de nos grands-mères qui n’ont jamais entendu parler de moringa ou de poudre de maca de leur vie.

Vincent n’a connu qu’une seule histoire d’amour à 18 ans avec une Mademoiselle très volage et ne s’est pas remis depuis. Comme beaucoup, il se dit timide mais passe à la TV (il y a là comme une légère contradiction) et cherche une femme gentille et sincère (tiens, pas de gros nichons).

Prétendante idéale : « Bonjour Vincent, je suis la rose à peine éclose qui vient chercher la rosée du matin (huhuhu) »

Paulette très coquette fait de la savonnette

Je garde toujours la Suisse pour la fin ! Cette fois, j’ai encore plus de raison de me réjouir car Paulette est non seulement Suissesse mais Valaisanne comme moi ! Valais gravé dans nos coeurs, hiiiiiiiii ! Pour faire honneur à nos origines (non, pas coréennes ! ;o)), je vais écrire sa présentation en utilisant les expressions du cru. Allez, c’est parti !

 Je ne sais pas à qui Paulette est la fille ni où elle a le chalet (à Grône, je crois), mais je me rappelle l’avoir vue dans l’émission de la RTS « Cuisine de chez nous » qui ressemble à « Un dîner presque parfait » avec l’accent sauf qu’en Suisse, on est plus gentils et qu’on ne note pas plus bas que 8/10, m’as-tu comprise ? Karine Le Marchand reçoit Paulette qui est partie en bricole drute en bas à Paris et lui demande comment y va ici. Elle lui reproche de ne pas lui avoir apporté de chocolats et Paulette la regarde comme si elle voulait en attraper une derrière le cotson. Paulette, c’est la savonnette qu’elle produit avec le lait de ses ânesses et elle en offre une à l’animatrice qui n’a pas l’air d’avoir la lumière à tous les étages.

Paulette a eu une vie compliquée et difficile. Elle a vécu avec un homme qui la battait (encore une :o( Espèce de lâche !). J’ignore s’il partait en piste ou quoi et s’il la frappait quand il avait une de ces toquées de douze mais un jour, elle lui a dit « T’arreutes ou cht’astik » et elle est partie en haut dessus ou en bas dessous, ça, c’est pas précisé, en lui lançant « Va caca la chotte, je ne suis pas une bedoum ! »

Paulette tient une buvette où elle prépare des assiettes valaisannes, la spécialité du Canton du Valais, beau pays pas sec (je ne suis pas objective du tout, tu vois comment) avec le fameux pain de seigle valaisan AOP, la viande séchée, le jambon cru, le lard aux herbes, les saucisses sèches et les fromages valaisans que l’on boit avec un ballon de Fendant ou une Petite Arvine. Paulette est végétarienne mais par respect pour les clients et parce qu’elle sait aussi faire la pichte, elle leur sert de la viande parce que moi, je te dis que la planchette valaisanne avec du tofu, tu restes pas plus d’une heure de temps avec et tu pars direct outre-ença. Elle a aussi toute une floppée d’ânes avec qui elle fait de l’asinothérapie, a les ongles peints au gel, aime le rock’n’roll et Johnny (ouch, c’est quoi tous ces Suisses qui aiment Johnny ?).

Quand Karine Le Marchand se risque à une plaisanterie graveleuse sur les hommes montés comme des ânes, Paulette la dévisage comme si elle avait le courant d’air entre les deux oreilles et la fusille du regard, limite si elle ne va pas lui foutre une claque avec une pelle à neige. Regarde voir aller celle-ci ! Paulette, elle n’en a rien à branler, elle verra bien quand il finira en bas les tzasses chez elle dans la montagne. T’cheeeuuuu, elle est pas comme celle qu’y a plus que le trax qui lui est pas passé par-dessus ou bien ? Ca va le chalet, ou quoi ?!

Paulette aime les ânes et est descendue en bas jusqu’à Paris pour tomber sur un homme. Ce n’est pas ça qui manque, des ânes, elle devrait trouver facilement :o)

Prétendant idéal : « Adjeu Paulette, t’as où les vignes ? Tu veux monter à Tchon 2000 avec moi ? On part en piste ou quoi ? Ciao bonne ! »

L’amour est dans le pré, saison 16, les portraits 1/2

OMG, cela fait 16 ans que je regarde l’amour est dans le pré ! Enfin, non, ce n’est pas vrai, je n’ai pas vu les premières saisons et j’ai loupé quelques émissions en cours de route.

« Il y a du level, dis-donc, cette année !», me suis-je dit en franglais en voyant la présentation des cinq candidats. Ils sont tous bien habillés, ont toutes leurs dents, s’expriment correctement et habitent tous dans des maisons rutilantes de propreté à la décoration moderne. Où sont passés les nappes en toile cirée à fleurs, les murs pas terminés en parpaing, les rubans attrape-mouches, la collection de vaches en peluche et les décorations en macramé ? Stéphane Plaza est passé faire du home staging ou quoi ? Wow !

Moi, je voulais du Didier en short !

Avant d’entamer les présentations, je tiens à souligner que je trouve tous les candidats très courageux ou très désespérés pour chercher l’amour à la TV et de s’exposer ainsi à nos regards. Je n’ose pas imaginer l’image que je pourrais donner avec ma maîtrise hasardeuse du français quand je dis, par exemple, à ma collègue en visioconférence : « Je cherche le mot français pour schedule, ah, oui, planning ! ». Euh, okay…

Jolies lunettes et joli polo rouge qui lui va bien au teint. Impeccable cette année !

Ca commence très fort avec Hervé le Picard. La production ne nous a pas gâtés cette année car il y a deux Hervé et deux Vincent. Déjà qu’on avait de la peine à se rappeler des prénoms d’une année à l’autre, je sens que ça va être galère cette saison. J’ai remarqué tout de suite le petit chien tout chou et trop mignon (= Kindschenschema, rappelez-vous) aux pieds d’Hervé et croyais qu’il lui appartenait, mais en fait, c’était la chienne de Karine Le Marchand qui s’appelait Rose et qui s’est fait renverser par une voiture, c’est trop affreux, pauvre petite boule de poils :o( Cela fait quand même un atout séduction de moins pour Hervé parce qu’un homme à torse nu qui tient dans ses bras un lapinou, un chiot, une loutre de mer ou un bébé phoque du Groenland, c’est tellement craquant ! Surtout si en plus, il est pompier ou rugbyman et qu’il pose pour un calendrier destiné à une association qui permet aux enfants malades de réaliser leur rêve ! *__*

Hervé est un homme qui semble très gentil, doux, affable et paraît socialement bien intégré puisqu’il est maire adjoint dans la jolie petite mairie dans la prairie de son village. Il parle de lui en utilisant le pronom indéfini neutre « on » et habite depuis 42 ans chez ses parents qui veulent se débarrasser au plus vite de leur Tanguy de fils :

Karine Le Marchand aux parents d’Hervé : Vous seriez tristes s’il devait partir un jour ?

Maman d’Hervé : Ah non, non, non ! On n’en peut plus

Papa d’Hervé : Ah non, surtout pas ! On est à bout

Sachant qu’Hervé n’a pas pipé mot pendant toute la longue discussion avec Karine Le Marchand et ses parents, je me dis que les déjeuners en famille du dimanche doivent être trop sympas.

Lors de ses confidences, Hervé explique qu’il est « blanc comme une feuille de papier ligné avec une marge à gauche avant la dictée » ou « neuf comme le canapé en cuir acheté en promo chez Ikéa » ou « intact comme un magasin de porcelaines où l’éléphant ne serait pas passé », bref, on est puceau, on assume et on en est fier. C’est tellement beau de se préserver ainsi pour celle qui sera la femme de sa vie, sa confiture sur la tartine et sa gourde dans le désert. A 42 ans, il est temps de lâcher la bête ! Hervé a bien connu quelques amourettes mais elles datent de l’école primaire…

Prétendante idéale : « Salut, je m’appelle Domina et j’aime le bondage et le latex ».

Le rose est tendance en 2021, Nathalie a donc tout juste… euh…

La deuxième candidate, c’est Rose Perle. Elle s’appelle Nathalie, dite « Nanou », a 49 ans et élève des veaux sous la mère avec sa fille Samantha. Elles mettent plein d’huiles essentielles dans l’étable pour que ça sente bon parce que tu vois les vaches et les veaux, ça fait caca quand même et ça fouette. Je n’ose pas trop plaisanter avec Nathalie parce qu’avant sa période rose comme Picasso (bah oui, lui aussi), elle a vécu comme Cosette sans Jean Valjean et ça, c’est très très triste. Imaginez, la pauvrette naît dans une fratrie de sept enfants, le pain est rare, l’argent aussi, elle se marie avec un Ténardier qui la bat pendant 18 ans, elle souffre mais l’aime quand même car elle a le cœur aussi rose que son corps est bleu (quel sale type de chez pauvre type !!!) jusqu’à ce que sa fille Samantha, n’en pouvant plus, la force à partir au plus vite dans un mobil-home sur un bout de terrain avec une poignée de vaches et quelques veaux. Rose Perle fait des ménages et nourrit ses enfants en faisant appel aux Restos du Cœur.

Cette femme a tout mon respect et elle mérite de vivre heureuse avec un homme qui saura l’aimer et qui aime le rose et les bottes blanches. Ce qui m’inquiète, c’est que sa fille Samantha semble protéger sa mère de la dépendance affective. C’est elle qui lui a dit de s’enfuir et c’est elle qui commente encore : « Ma mère est nulle en amour », ce qui ne présage rien de bon.

Prétendant idéal : « Chère Samantha, je m’appelle Sigmund F. et j’aimerais bien devenir votre beau-père avec votre autorisation ».

Si lui est agriculteur, moi, je suis oto-rhino-laryngologue (ça y est, je l’ai écrit !)

Poursuivons avec Vincent le Provençal, organisateur de spectacles équestres. Lui, c’est l’erreur de casting. On ne comprend pas trop pourquoi il participe à l’émission : il n’est pas agriculteur, possède une maison immense et un domaine gigantesque et sillonne toute l’Europe avec ses chevaux qui lui obéissent au doigt et à l’œil (comprendre qu’il n’est pas souvent là et que vous serez seules, Mesdames). C’est peut-être lui le beau gosse de la saison puisqu’il y en a toujours un – chacun ses goûts – ou alors, les spectacles étant annulés à cause de la pandémie, il a pointé chez Pole Emploi qui lui a proposé un stage dans l’amour est dans le pré. On ne s’étonnera donc pas de voir un candidat restaurateur, hôtelier ou stewart chez Air France la semaine prochaine. Tant qu’ils savent manier une fourche, c’est bon.

Vincent Gomina, divorcé depuis une année, est le profil type du quadra qui cherche une jeunette de 25 ans. Il est « un peu macho, un peu dominateur, un peu jaloux » et souhaite une femme féminine (comprendre avec une mini jupe et des gros seins, Mesdames) qui se maquille avant d’aller à l’écurie à 6h du matin. Après les prétendantes qui désinfectent les pis des vaches en talons de 12, voilà le candidat qui veut de la Nabilla avec une bouche effet kiss lips qui claque, un look nude soft glam et un regard charbonneux intense, preuve qu’il n’est pas plus agriculteur que moi !

Tout le monde a droit à l’amour, même un homme qui raconte que quand il est amoureux, il « fond comme du beurre au soleil » et qui se le met ensuite dans les cheveux, miam.

Prétendante idéale : « Salou, Vincent lé millionnairrrre, yé m’apelle Claudia, yé souis étoudiante, yé oun bo countouring et yé cherche oun Sugar Daddy por boucoup amor toua ».

Couleurs sobres, vêtements seyants, rien à redire !

Sébastien, lui, cultive de la lavande après avoir construit des machines à glaces (moi je dis que la glace à la lavande, c’est pas mal). Il est le gentil nounours de cette saison avec l’accent chantant de Maïté, la cuisinière qui fracassait la tête des anguilles vivantes avant que PETA existe, sensible, serviable qui participe aux tâches domestiques en faisant semblant de nettoyer la cuisine qui n’a jamais servi et en passant l’aspirateur tout juste sorti de son emballage sur un sol immaculé (pourquoi le cordon n’est pas branché ?). Il est papa d’un petit garçon de 10 ans qui l’a fait pleurer pendant trois semaines après sa naissance tellement il était ému (rrroooooh, homme costaud qui pleure + bébé + pull lavande = keur) et ne veut plus être papa (comprendre que non, il ne changera pas d’avis, Mesdames) parce que les Kleenex en plus des Pampers, ça coûte cher.

Sébastien a pris conscience qu’il n’y avait pas que le travail dans la vie et aimerait une femme cultivée, calme, tendre, grande, avec des gros nichons. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui quand il répond à Karine Le Marchand ce qu’il entend par « pulpeuse ».

Prétendante idéale : « Bonjour Sébastien, je suis basketteuse et je fais un bonnet D ».

Je vous ai dit qu’ils avaient du style les agriculteurs cette année !

Après Vincent le millionnaire, il y a Vincent le vigneron qui, on le sent, recevra un peu moins de courrier que Vincent Gomina. D’ailleurs, Karine Le Marchand avertit les téléspectatrices de ne pas se tromper de Vincent quand elles écrivent à M6, histoire de taper un peu plus sur le clou d’une vie qu’on imagine déjà pas facile. Et c’est le cas, hélas : une rupture d’anévrisme l’a plongé six semaines dans le coma, il fumait trop, pesait 162 kg et en a perdu 50 grâce à un bypass. On se croirait presque dans un spin-off de l’émission « Opération Renaissance ».    

Vincent le vigneron, c’est quand même l’homme qui réussit à dire que « quand il n’est pas joyeux, il y a un problème ». C’est un peu le concept, Vincent.

Sinon, il a vécu deux longues histoires avec une femme qui a fini par le quitter après 13 ans de vie commune et avec une mère de deux enfants, qui a connu elle-aussi des problèmes de santé. Je lui souhaite vivement de rencontrer une compagne qui saura mettre un peu de gaîté dans la maison de son grand-père où il vit avec sa maman qui semble être aussi enjouée que lui (« Je ne serai pas toujours là ») mais on ne peut pas dire qu’il sait très bien se vendre : Il recherche une femme sociable, joyeuse, indépendante, etc., et « pas pénible » comme lui (comprendre qu’il est vraiment pénible, Mesdames).  

Prétendante idéale : « Salou, Vincent lé millionnairrrre, yé m’apelle Claudia, ah zout, yé mé souis trrrrompée dou Vincent ! »

Jean-Daniel et Pacotte

J’ai gardé le meilleur pour la fin, hopp Schwiiiiz, hissez le drapeau rouge à croix blanche, sortez le chocolat, les cloches et les billets de banque, M6 a trouvé Jean-Daniel, un Helvète Underground ! (ceux qui ne connaissent pas Lou Reed, je ne peux rien faire pour vous). C’est la première fois que « l’amour est dans le pré » pose ses caméras en Suisse, d’ailleurs, les producteurs de l’émission n’y connaissent tellement rien à la Suisse qu’il n’y a pas d’autre mention que « Suisse » sur la carte, pas de cantons, pas de villes, juste la Suisse, quoi.

Jean-Daniel, qui vient de la Neuveville, située dans le canton de Berne entre les lacs de Bienne, de Neuchâtel et de Morat pour un cours de géographie accéléré de notre beau pays, débarque à Paris et fait un bisou du coude à Karine Le Marchand qui lui demande :

Karine Le Marchand : Tu es Suisse ? (comme si elle ne le savait pas, tiens !)

Jean-Da : Oui. Je suis viticulteur.

Karine Le Marchand : Ah, tu fais du vin !

Jean-Da, dépité, se met à chanter du Johnny et du Mike Brandt… Pour qu’un Suisse commence à chanter du Johnny et du Mike Brandt comme ça, sans raison, c’est parce qu’il est au fond du bac.

Après l’image désastreuse de la Suisse à l’étranger laissée par l’ancien Président Johann Schneider-Amman qui s’exprimait sur le « rire qui est bon pour la santé », j’avoue que j’ai frémi en voyant le portrait de Jean-Da. Il faut l’entendre philosopher dans ses vignes en chantant du Johnny et du Michel Sardou :

« Les femmes, c’est comme la vigne ou les bêtes, il faut leur parler » (on a dit parler, pas chanter)

« Je travaille beaucoup avec la sensibilité et le tactile, il faut être sensuel et doux, comme avec les bêtes » (voilà, voilà)

On assiste ensuite à un remake de « la vache et le prisonnier » dans les rues de La Neuveville avec Jean-Da ému aux larmes de promener sa vache Pacotte qui « le suit comme ça » (peut-être aussi parce qu’il tient la corde). Jean-Da souhaite échanger sa vache contre une femme pour se balader avec parce que « ça ne vit pas très longtemps une vache de compagnie » et se met à sangloter. Bah, dis-donc, s’il pleure en promenant une vache, imagine quand il trouvera l’amour ! Le physique n’est pas important pour lui mais il ne veut pas d’une taille supérieure à 42 (comprendre la taille des vêtements, pas des chaussures, Mesdames) et il aime la lingerie (« J’ai toujours aimé la lingerie, mais pas pour moi ». Ouf, on est rassuré !). Jean-Da, il est à fond dans la dentelle tandis que « Coquin de sort », c’était le léopard. La mode change.

Il confie ensuite à Karine Le Marchand que cela fait quatre ans qu’il n’a pas montré son coucou et quatre ans sans sortir le coucou pour un Suisse, c’est long.

Prétendante idéale : « Adjeu, Jean-Da, j’aime les vaches et la dentelle de Saint-Gall !»