Happy Me

C’est fou comme un petit programme de rien du tout démarré sur un coup de tête peut changer bien des perspectives. Mon esprit a moins tendance à s’éparpiller depuis que je me suis fixé des microdéfis à relever tous les jours, que je prends comme un jeu.

UNE BOISSON 

J’ai découvert le chocolat Balzac lors du brunch au Café Balzac à Morges avec la Polonaise. En fait, on trouve ce chocolat un peu partout à Lausanne : à la Brasserie de Montbenon, au Café Grancy, au Café Saint-Pierre, à l’Hôtel à la gare, au Café les Arches et au Citadin ainsi qu’à Nyon, à Genève et à Sion. Cette fois, j’ai choisi le chocolat Cusco à 65 % de cacao au Balzac Take Away du boulevard de Grancy mais il en reste une tonne à tester, enfin, façon de parler. Contrairement au Café éponyme de Morges, le service assuré à Lausanne par un gentil petit Monsieur était très bien et j’ai aimé le lieu, cosy et douillet, où l’on peut déjeuner pendant la pause de midi, même si je pense qu’une réservation est fortement recommandée au vu du peu de tables disponibles.


Un chocolat Cusco 65 % (CHF 7.20) servi dans un pot en porcelaine dans le joli café Balzac à Lausanne

Exercices au saut du lit : 15 squats, 24 fentes, 50 tours de corde à sauter, 24 levers de jambe.

Balzac Take Away, boulevard de Grancy 49, 1006 Lausanne

UN PRODUIT DE BEAUTE 

Un eyeliner Benefit They’re Real! Push-up liner (c) photo : Benefit

Pour éviter le stockage inutile, je termine un produit avant de le remplacer par un autre. J’apprécie cet eyeliner pour sa facilité d’application et son format qui prend peu de place dans la trousse de maquillage quand je pars en voyage. J’aime aussi les formules solides en pot à appliquer avec un pinceau et mes couleurs préférées sont le noir, le caviar ink chez Bobbi Brown et le bleu roi pour un effet sophistiqué. 

Manor, rue Pichard 3, 1003 Lausanne

UN PLAT

Oeuf de poule poché et champignons

Je ne peux pas appeler cette assiette une recette car elle est trop basique, même si c’est moi qui l’ai préparée. Je crains cependant d’avoir développé une obsession pour les œufs pochés que je souhaite de forme parfaite, soit lisses et ovoïdes sans les barbillons de blanc d’œuf qui se déploient comme des tentacules chaque fois que je les plonge dans la casserole. Je connais la technique : casser l’œuf dans un ramequin, porter l’eau à ébullition avec du vinaigre, réduire le feu, créer un tourbillon avec une cuillère, verser délicatement l’œuf dans l’eau frémissante et le retirer après 2 minutes à l’aide d’une écumoire avant de le déposer sur du papier de ménage. Pour l’instant, je suis satisfaite de la texture de l’œuf coulant à cœur mais pas de son esthétique. J’y arriverais à force d’entraînement, comme j’ai réussi à ouvrir mes premières huîtres il y a quelques années.

Exercice : 10’000 pas. Le but est d’arriver à remarcher au moins 10’000 pas par jour comme je le faisais avant mais j’y vais mollo pour tenir la distance.

UN OBJET EN MOINS

Fumio Sasaki, photo (c) Internet

J’ai réfléchi à cet objet du jeudi et me suis dit que présenter mon achat de la semaine dans mon programme Happy Me était redondant. J’ai aussi pensé au Japonais Fumio Sasaki qui s’est débarrassé de toutes ses affaires pour vivre avec le minimum. Bien que sa manière de vivre me travaille beaucoup (me lancerais-je un jour ? Dans un coin de ma tête, il y a toujours cette envie de tout brûler et de repartir de zéro), je préfère la méthode plus raisonnable qui consiste à me défaire d’un objet par semaine. C’est malin, Koyangi, tu achètes d’un côté pour retirer une chose de l’autre. Pas cohérent tout ça ! Sauf que j’ai l’impression qu’au fur et à mesure de mes délestages progressifs, il ne me reste plus grand-chose à jeter ou à donner… Je verrais bien. 

UN RESTAURANT

Avec les amis, nous nous sommes littéralement gavés de crabes royal (royaux ?), de homards, de crevettes géantes, de langoustines, de couteaux, de palourdes, de moules et de coquillages de toutes sortes préparés par Oscar, Chef de cuisine dans la vraie vie et qui donne un coup de main de temps en temps à sa maman, propriétaire du Centre espagnol asturiano à Renens. Cette soirée était exceptionnelle, d’abord parce que je n’ai jamais vu de plateaux de fruits de mer aussi énormes et ensuite parce que « la petite pauvre et grosse fille qui pue sous les bras en moi » (c) mon Frangin, s’émerveille toujours d’avoir la chance de vivre ces moments hors du commun où tout semble facile et à portée de main sans que j’en sois responsable ou ne le mérite plus qu’un autre. J’en profite et remercie ma bonne étoile, c’est certain.


Une orgie de fruits de mer (CHF 80.-). Merci Oscar d’avoir passé la journée à les préparer !

Exercices au saut du lit : 24 fentes, 50 mountain climbers, 15 sumo squats, 24 relevés des genoux.

UN DESSERT

Il faut croire que ma vie consiste à manger. J’ai été invitée à un somptueux brunch au Beau-Rivage Palace de Lausanne dont je vous parlerai prochainement car il mérite un article à lui tout seul.


Un Paris Brest et une coupe de fruits rouges qui ont conclu de belle manière mon brunch au Beau-Rivage Palace

Beau-Rivage Palace, chemin de Beau-Rivage 21, 1006 Lausanne

UN MOMENT

C’est la magie de la construction. Au départ, il y a des plans dessinés avec des cotes et un trou béant dans la terre et à l’arrivée, il y a une maison équippée en eau, électricité et tout le confort moderne, que j’aimerais toute ma vie et qui sent formidablement bon le pin de Rovaniemi, le village du Père Noël en Finlande. J’étais seule dans la nuit glaciale pour admirer le chalet et j’ai ressenti sa présence au plus profond de mes tripes. Il règne dans ce chalet une atmosphère sécurisante de chaleur, de calme et de sérénité que je ne pouvais pas imaginer sur le papier. Le chalet vit et respire, il a sa propre âme, c’est indéniable. Et il est « MAGNIFIQUE » ! ;o)

Un jour dans une interview, un journaliste de KBS, Korean Broadcasting System, m’a demandé où se trouvaient mes racines et j’ai été incapable de lui répondre. Maintenant, je sais.

LMD Services Sàrl, place de la Gare 1, 1964 Conthey

S’interroger sur la vie minimaliste de Fumio Sasaki

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Dans le dernier Matin Dimanche, journal dominical de Suisse Romande, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt un article consacré à Fumio Sasaki, un Japonais auteur de Goodbye Things, un énième livre sur le minimalisme.

Comme pour la méthode de Marie Kondo, j’ai résisté à la tentation de me ruer dans la première bibliothèque venue pour l’acheter (vous ai-je dit que je me suis débarrassée de tous mes Dominique Loreau à part un ou deux ?) au profit de quelques recherches sur Internet. Dès qu’on parle de minimalisme, je me doute bien que je vais trouver des conseils pour vivre avec un minimum d’objets, la fameuse liste « d’un caleçon, trois paires de chaussettes et deux T-shirts » et un environnement dépouillé et toujours blanc. Je caricature mais une fois de plus, je ne me suis pas trompée au vu des articles de presse et des photos de l’intérieur de M. Sasaki et de ses amis qui proclament tous combien ils sont plus heureux depuis qu’ils pratiquent l’art du vide. Comme si les soirées chips, bière et saucisson affalé sur le sofa devant GoT, c’était mal.

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Une salle de bain de prison… oups, non, une salle de bain minimaliste ! Sans rideau de douche, je ne vois pas comment on peut se doucher sans inonder toute la pièce mais peut-être Fumio Sasaki ne prend que des bains ?

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Le minimalisme, ça fait de très belles photos zen. Ce tiroir ressemble plus à celui d’un minimaliste occidental qu’asiatique. On y trouve un tire-bouchon, un couteau, une fourchette et des cuillères et pas de baguettes, étonnant !

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Le contenu du meuble de la salle de bain aperçu plus haut. Ca passe pour un homme ou pour une femme qui ne se maquille(nt) pas et qui ont la boule à zéro mais un pot de crème hydratante ne serait pas superflu. Quant à la brosse à dents et au dentifrice, j’espère qu’ils sont stockés quelque part ;o)

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Beaucoup d’Asiatiques vivent à même le sol mais pour le confort, c’est assez limite. Chez ma mère coréenne, on dort, on mange et on s’asseoit aussi par terre mais je n’ai jamais réussi à m’asseoir sur les talons ou à m’accroupir sans me tortiller dans tous les sens avec des fourmis plein les jambes. Ces positions ne sont donc pas génétiques et ma famille très compréhensive tolère que je m’asseois en tailleur ou allonge les jambes devant moi, ce qui est mal vu et plutôt vulgaire pour une fille en Asie !

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L’alliance du peu avec l’esthétique me parle beaucoup !

J’ai toujours beaucoup de plaisir à découvrir ces modes de vie monacales mais je m’interroge sur la réalité de leur application sur le terrain. Je ne peux pas croire que les enfants de Bea Johnson ne réclament pas du Coca, une PS4, un paquet d’Oreo et des Pokémon Go comme leurs copains ou alors ils sont brimés des mutants ; je me demande comment s’habille Fumio Sasaki en hiver quand les températures polaires s’abattent sur le Japon s’il n’a que « quatre T-shirts, quatre paires de chaussettes, trois chemises et cinq paires de chaussures » (j’espère pour lui qu’il a une veste chaude, un bonnet, une écharpe et des gants) ; je doute que tous ces gourous du « less is more » suivent leurs préceptes à la lettre sans jamais craquer, une fois l’exposition médiatique retombée et quand ils se retrouvent seuls derrière leurs murs nus qui ressemblent à une maison témoin au mieux ou à une cellule de prison au pire. Le savoir me rassurerait sur leur nature humaine, à savoir faillible, qui est plus intéressante pour moi que la perfection.

Puis, pourquoi ce blanc uniforme constant ? On ne peut pas être minimaliste et choisir une blouse à volants, porter des escarpins roses, prendre ses repas dans une unique assiette verte et lire à la lumière d’une lampe dorée ?

Urban Nomad Kit du designer mexicain Gerardo Osio. Ce kit est le genre d’achat que j’aurais fait spontanément à l’époque en me disant : « Il me le faut et tout de suite » ! C’est très beau mais il est rare que je débarque à un endroit où je n’ai pas de lit et j’aurais préféré une couverture ou un sac de couchage au lieu d’un tapis. Autant dormir au chaud sur un sol dur plutôt que de dormir sur un sol dur en ayant froid, non ? Par ailleurs, rien n’empêche de se préparer un paquetage identique et personnalisé si l’on en a envie !

J’étais minimaliste bien avant que cela ne devienne une mode, pour preuve j’ai débarqué chez lui avec mon chat Kimchi sous le bras, une valise de vêtements, un bureau dont je ne veux plus car trop massif et une chaise de designer alors que j’ai vécu longtemps seule dans un appartement vide de 2,5 pièces plus cuisine et salle de bain. Je n’étais pas heureuse pour autant, bien au contraire, et il me manquait ce que Lui m’a appris à aimer : le confort ! Quel bonheur de rêvasser dans un canapé large et profond, de dormir sur un matelas épais de Palace, de m’emmitoufler dans un gros plaid en laine quand il fait froid, de boire un Moscow Mule dans une tasse en cuivre et du champagne dans une flûte en cristal !

Je me réjouis pour tous ces auteurs minimalistes d’avoir trouvé leur voie qui n’est pas la mienne. Je n’aurais jamais « beaucoup » d’affaires (quoique… Tout est relatif, par rapport à quoi et à qui ?) comme je vous l’ai montré ici. Je ne suis pas attachée aux objets à part quelques-uns dont la bague de maman et ne crains pas de tout perdre pour recommencer à zéro – ça me plairait presque, c’est un scénario auquel je réfléchis souvent – mais j’ai du mal avec les discours et les comportements extrêmes. J’aime expérimenter, tâtonner, tourner en rond, me tromper beaucoup, revenir sur mes convictions et suis parfaitement incapable de suivre une ligne de conduite. Au final, le summum du minimalisme ne serait-il pas d’arrêter de donner de l’importance à ce qu’on a (ou pas) ?

(c) All photos: Internet.