Il y a quelques jours, je me faisais la réflexion que je n’avais rien accompli depuis une année.
Puis, je me suis rappelé que j’avais liquidé la succession de papa et maman et avais trouvé le temps de travailler sur les plans de reconstruction du chalet de grand-papa Louis.
J’ai également rempli mes objectifs professionnels à la satisfaction de mon employeur mais cet aspect-là de ma vie est ce qui m’intéresse le moins en ce moment. Je suis bien plus qu’un titre sur une carte de visite.
Alors que les faits semblent me contredire, j’ai toujours l’impression de naviguer à vue dans le brouillard. J’exécute les choses car je dois les faire mais je n’arrive plus à rêver ni à me projeter dans le futur.
La mort de papa et maman m’a amenée à accepter une logique implacable : on naît, on vit et on meurt, point. Il n’y a rien de triste ni de dramatique dans cette constatation, c’est notre lot à tous. Même si je n’ai aucune idée de ce que je vais devenir et que cela m’est complètement égal, j’aime l’histoire de mes parents qui se termine comme dans les contes de fée : ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup… euh, plutôt, deux enfants ! ;o)
Mon Frangin et moi avons gardé très peu d’affaires de nos parents. Seulement ceux qui avaient de la valeur et/ou du sens à nos yeux :
- Une tête d’ange en bois provenant de la cure de la congrégation du Grand-Saint-Bernard (oui, l’ordre religieux qui élevait les chiens Saint-Bernard à l’hospice du même nom) que maman avait reçue d’un chanoine. Nous l’exposerons au-dessus de la porte d’entrée du nouveau chalet.
- Deux petites figurines représentant papa et maman que je leur avais apportées un jour en leur disant que je les aimais de tout mon cœur.
- Ma bougie de baptême dont je ne sais que faire mais qui était importante pour mes parents. Le seul regret de maman était de n’avoir pas su nous garder dans la religion catholique, mon Frangin et moi. Je lui ai expliqué que je ne croyais pas en rien, je ne pratique pas, c’est différent.
- Plusieurs médailles de papa dont on veut se débarrasser avec le Frangin, qui représentent le genre de « komono » (c) Marie Kondo qui ont suffisamment de valeur pour ne pas être jetées mais pas assez pour justifier le temps consacré à les vendre… On le donnera à une association caritative si personne ne veut les acheter.
- Les papiers officiels et les documents qui ont jalonné l’existence de papa et maman : passeports, livrets de notes, carnets de dépôt et livrets d’épargne obsolètes à la banque, lettres d’amour (papa et maman s’aimaient d’amour, le grand, le vrai, l’unique. Je pleure chaque fois que j’essaie de les lire, c’est tellement difficile émotionnellement pour moi que j’ai laissé tomber après 3 pages), des photos noir et blanc de leur jeunesse et de personnes que je ne connais pas, le voile de mariée de maman, la pipe de papa… Tous ces objets seront conservés avec leurs alliances dans une boîte spéciale dédiée à leur mémoire que j’amènerai au chalet.