Chercher l’inspiration chez Nancy Singleton Hachisu

Et maintenant, je fais quoi ?

Cette question me trotte depuis une année dans la tête, à présent que la succession de papa et de maman est liquidée et que le projet de reconstruction du chalet de grand-papa Louis arrive bientôt à son terme.

J’entends encore maman me dire que je ne suis pas obligée de courir sans cesse après un but et que je peux simplement « me reposer et profiter de la vie » mais j’ai besoin de m’occuper les mains et l’esprit.

J’ai passé ces derniers mois à réfléchir sur ma situation. Il y a des choses dont je n’ai plus envie comme la vacuité de certaines relations, le paraître et les faux-semblants, les soirées mornes que je préfère passer seule à la maison plutôt qu’en compagnie d’ivrognes et, plus globalement, le trop plein de tout : la gloutonnerie et les émotions négatives qui m’amènent à vider le frigo, les voyages qui ne me font plus rêver mais que j’accepte pour accompagner Lui qui ne tient pas en place (je suis incapable de dire en quelle année je suis partie à Goa, à Hong-Kong, à New York ou à Singapour), les objets dont je n’ai pas besoin et qui s’entassent, les dossiers qui s’empilent sur mon bureau…

Si cela ne tenait qu’à moi (mais justement, cela ne tient qu’à moi !), je mettrais le feu à toutes mes affaires et partirais sur la route avec Izzi sous le bras. Pour aller où ? Sans doute une semaine ou deux à Gravetye Manor dans le West Sussex en Angleterre pour réfléchir avant de rentrer en Suisse où je chercherais un endroit où me poser quelque part à la campagne.

Je crois que j’adorerais vivre comme Mimi Thorisson qu’on ne présente plus, partie s’installer dans le Médoc avec son mari, ses sept enfants et ses 20 chiens, un pari loin d’être gagné d’avance, ou comme Nancy Singleton Hachisu, une Américaine qui a quitté sa Californie natale pour étudier le japonais au Japon (bah oui, c’est mieux ;o)) et qui n’en est plus repartie par amour pour Tadaaki, son fermier de mari. J’aime ces trajectoires de vie où, par la magie des rencontres et une bonne dose de courage et de volonté, on se retrouve à sublimer le quotidien dans des endroits inattendus et improbables.

Je ne connais pas Nancy Singleton Hachisu mais je m’extasie devant son intérieur qui mêle l’architecture traditionnelle japonaise et le confort des meubles occidentaux, la beauté rustique de sa vaisselle et de ses théières en terre cuite dépareillées, la cuisine chaleureuse, pas très bien rangée, où l’on sent qu’elle prend du plaisir à confectionner des plats simples et goûteux avec les produits issus de la terre cultivée par son mari.

Bien entendu, la réalité ne doit pas être rose tous les jours et on sent qu’il y a énormément de travail derrière toutes ces photos mais j’aimerais, moi-aussi, mener une existence plus simple et plus lente, au rythme de la nature et des saisons, une liberté essentielle à laquelle j’aspire au fond de moi.

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