
Je vous expliquais dans mon article post-minimalisme que j’ai vécu une illumination, au sens propre et figuré, dans la sublime Nirvana Villa à Koh Samui en Thaïlande en début d’année. Sans doute en raison de l’effet « kiss cool » de l’alcool des statues de Bouddha disséminées un peu partout dans la villa ;o)
Certaines personnes se retirent dans la solitude et dans le silence d’un monastère ou se mettent à arpenter le Pacific Crest Trail pour donner un sens à leur existence, moi, c’est dans un endroit paradisiaque que je l’ai trouvé ou plus exactement commencé à le trouver car il me faudra bien toute une vie pour y parvenir. Ou pas, mais ce n’est pas grave.
J’ai eu la chance de séjourner dans bien des établissements luxueux, comme The Ritz Carlton à Singapour, l’Aquapura dans la Vallée du Douro, The Shilla à Séoul ou encore The St Regis à Doha, mais je n’ai jamais ressenti un sentiment de bien-être et de paix avec moi-même aussi intense que dans la belle villa de DJ Igor B. (j’ai l’habitude de mettre des pseudos sur mon blog mais j’ai bien conscience que dans ce cas, c’est comme si j’écrivais la villa de DJ David G. ou de DJ Bob S. ;o) Je compte sur le Polonais pour voir avec DJ Igor B. sous quel nom il préfère que je le mentionne), perchée au sommet d’une jungle luxuriante sur l’île de Koh Samui.

Au départ, je ne voulais pas retourner en Thaïlande. J’ai aimé le premier voyage avec Lui à Phuket, adoré nos vacances avec Lobo et Moumoune à Cha-Am et détesté la troisième visite à Hua-Hin, où la grippe aviaire contractée à Hong-Kong ne m’avait pas aidée à apprécier cette station balnéaire à sa juste valeur. La quatrième fois à Koh Samui m’a réconciliée avec le Pays du Sourire et m’a permis de me libérer de certains principes absurdes érigés en dogmes par les Maîtres des prêts-à-porter de la pensée (Dominique Loreau, Bea Johnson, Inès de la Fressange, Colin Beavan, Kimberly Snyder, Nina Garcia, etc.) que je m’étais appropriés et que je suivais – plus ou moins à la lettre car je ne suis pas parfaite – sans arriver à m’en détacher :
- Boire du Coca-Cola, c’est mal
- Utiliser des pailles en plastique, c’est mal
- Posséder plus d’un seul sac à main et deux paires de jeans, c’est mal
- Avoir deux parapluies, c’est mal
- Manger des Snickers, c’est mal
- Respirer, c’est mal
- Etc., c’est mal
Attention, je ne dis pas que tous ces auteurs écrivent des inepties, n’est-ce pas ? Certains conseils sont bons à prendre mais pas tous, surtout quand ils ne sont pas adaptés à notre façon de voir les choses.

Je dois à la gentillesse de May et du personnel thaïlandais, toujours souriants, prévenants et attentionnés avec nous, ainsi qu’à la beauté lumineuse de la Villa, d’avoir compris que j’étais parfaitement à ma place là où j’étais, qu’il s’agissait moins de « faire » des efforts pour m’améliorer selon la sacro-sainte devise : « Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot and only in that order » (Chef, oui, Chef !) de Madame Béa que d’ « être » tout simplement, que je préférais ressentir des émotions plutôt que d’avoir des objectifs ou des chiffres à atteindre, qu’il était en mon pouvoir de décider du monde dans lequel je souhaitais vivre et qu’il m’appartenait de le créer selon mes aspirations.
Et croyez-moi que j’étais très satisfaite du monde tel que je le voyais à la Nirvana Villa et que je n’aurais pas voulu l’échanger contre l’intérieur froid et aseptisé de Madame Béa plus proche d’une clinique que d’une maison !
Chaque jour, ce n’était que luxe, calme et volupté :
De solides brunches le matin composés de toasts chauds beurrés, de fruits frais, de saucisses et de bacon grillés, de légumes savamment découpés, de pancakes à la banane (Aaaah, les pancakes de May, miam !) et de congee, la soupe de riz dont je raffole et que May préparait spécialement pour moi à ma demande. Cette femme est fantastique ! Je me rappellerais toujours comme elle m’a serrée avec tendresse dans ses bras au moment des adieux en nous disant que nous étions comme de la famille pour elle et pour le personnel.
Des massages, des soins esthétiques, des baignades dans le jacuzzi ou dans la piscine à débordement donnant sur une vue imprenable, de la lecture, du farniente au soleil sur les transats et sur les « sunbeds », des jus de fruits frais précédant le déjeuner que l’on sautait le plus souvent pour grignoter des club-sandwiches ou des brochettes de poulet satay en buvant des cocktails et des bières locales dans l’après-midi, quand on ne partait pas se balader.
De délicieux dîners très élaborés comprenant entrée, plats de résistance et dessert que nous prenions en contemplant le vol des chauve-souris géantes qui zébraient le ciel de leurs ailes de Batman (ou est-ce l’inverse ? ;o)) au son des tokay des geckos et des sifflements des lézards.
Quelques pas de danse la nuit avec Lui au bord de la piscine sur les super compilations d’albums remixés par DJ Igor B, des parties de billard, des films dans la salle de cinéma vautrés avec les amis sur les matelas des canapés qui rappelaient le monde de l’enfance, tellement nous étions petits dans cet espace immense.
La Nirvana Villa m’a ouvert les yeux sur qui j’étais, sur ce que je souhaitais devenir et sur ce qui était vraiment important pour moi. J’ai découvert que je voulais une vie riche remplie de joie, de beauté et de non essentiel et que j’avais déjà tout ce qu’il faut pour me construire et m’épanouir au plus près de mes valeurs et de mes envies.
Nirvana Villa / Au sommet de la colline près de la Snake Farm / Koh Samui / Thaïlande