Vivre une vie ordinaire

Je reviens de deux semaines de vacances où j’ai tout oublié, même mes rendez-vous au salon de coiffure Red Room à Lausanne et au salon de toilettage pour Izzi (nous avons chacune nos soins de beauté ;o)), ce qui est une honte !

C’était parmi les plus belles vacances de ma vie. Je ne suis pas partie loin pourtant. Je suis « montée » au chalet une semaine en solo, puis suis retournée en ville avant de m’envoler pour un week-end de trois jours à Londres.

La fièvre de mes foirées (faire la foire + soirées) de janvier passée, j’ai éprouvé une forte envie de m’isoler à l’instar des célébrités de l’émission coréenne « Three Meals a Day: Mountain Village » que j’ai découverte à Tokyo en septembre 2019. Cette émission montre le quotidien de trois actrices, dont Park So-dam du film Parasite récemment oscarisé, qui doivent lâcher leur vie tumultueuse à Séoul pour se débrouiller avec la nourriture qu’elles trouvent autour de leur petite maison rudimentaire perdue dans la montagne pour cuisiner trois repas par jour sur un feu de bois.

Les actrices Yeom Jung-ah, Yoon Se-ah et Park So-dam (Parasite) toutes pimpantes avant l’émission.
Les actrices pendant l’émission : plus de maquillage et zéro style mais tellement plus vivantes !

Il n’y avait rien de plus réconfortant pour moi que de suivre cette émission tout en travaillant tard dans la nuit dans ma chambre d’hôtel située au 17ème étage d’une tour en béton tokyoïte. Pendant que je calculais des statistiques, j’entendais les trois célébrités se réjouir d’avoir trouvé des œufs pour le dîner dans le poulailler, couper des légumes, protéger le feu contre la pluie et se régaler d’une marmite remplie de nouilles et de tofu fumants en s’exclamant combien c’était délicieux !

Little House in the Mountain reprend le concept de l’émission Three Meals a Day sauf que la personnalité doit se débrouiller toute seule pendant trois jours. Contrairement aux émissions avec les célébrités sur les chaînes françaises, il n’y a rien à gagner. Pas d’épreuves ni de jeux concons de confort ou d’immunité.

C’est fou, je mène une vie de femme moderne qui travaille dur un peu partout sur la planète et ce qui m’éclate le plus en ce moment, c’est la vie de femme au foyer : m’occuper de mon intérieur et faire la cuisine ainsi que le ménage et le repassage, dans une certaine mesure toutefois puisque la majorité de ces tâches est assurée par une femme de ménage à la maison et par des robots au chalet.

On a toujours envie de ce que l’on n’a pas.

Publier un tel article le lendemain de la journée mondiale des femmes est presque scandaleux mais je revendique le droit de m’intéresser aux activités domestiques dites ingrates. Bien sûr, c’est plus facile pour moi car je n’ai pas une famille à nourrir ni à élever. J’ai plein de temps pour jouer à la dînette et à me demander si j’ai envie de ranger ou pas mes affaires car je n’ai aucune contrainte matérielle ni d’horaire à respecter : dîner à 19h ou à 22h relève uniquement de mon choix.

C’est justement cette liberté de vivre selon mon rythme qui m’a plu au chalet ! Pour une fois, j’ai pu écouter mon corps, suivre mon biorythme qui ne correspond pas aux journées de travail de 8h à 17h (je me lève spontanément vers 10h-11h, ai faim à 16h, et suis performante de 18h à 2h du matin), prendre le temps de me préparer à manger selon mon envie (l’idéal pour moi est de faire un repas par jour) et nettoyer et ranger ce que j’utilise au fur et à mesure. J’ai aussi aimé m’habiller comme je le voulais, les habitants du petit village où se trouve le chalet n’ayant cure de l’apparence physique ni des conseils de Cristina Cordula pour être stylé ou tendance à la montagne, me taire et ne pas avoir d’avis sur tout (que c’est reposant !) et éprouver une joie profonde en constatant que le fromage Lourtier de Bagnes que j’avais acheté au hasard fondait parfaitement sur le confit d’oignon de mon croque-olympe !

Même si on est seul(e), un repas devrait être une fête ! Ce jour-là au chalet, c’était soupe de légumes, croque-olympe et compote de pommes maison avec un verre d’eau.

Finalement, c’est moins la liste des tâches à faire qui constitue une corvée que ma disposition mentale. Il n’y a aucun plaisir à quitter le travail en vitesse, se ruer au supermarché avant la fermeture, oublier la moitié des ingrédients et réchauffer une boîte de raviolis industrielle faute de mieux avant de l’engloutir avachie sur le canapé (quoique, certains aiment ça et c’est tant mieux pour eux ! Pour info, la conserve de raviolis est une image car même à la bourre, je n’en mange pas). J’ai découvert de mon côté que l’on peut être créatif en prenant soin de son intérieur au sens propre et au figuré. Quel plaisir de déguster un chocolat chaud la nuit au calme dans un intérieur propre qui sent bon le bois à la lueur d’une bougie ! Il y a une jubilation secrète et un plaisir esthétique certain à vivre dans un endroit où tout est à sa place.

Ambiance 100 % hygge !

Il y a une tendance de Vlogs en Corée qui va dans ce sens, dont la Youtubeuse Nyangsoop que j’ai découverte grâce à @yaod sur Instagram : https://www.youtube.com/channel/UCrailkufB1aKrKc6l1osRgw Ses journées n’ont rien de « transcendant » (à la Youtubeuse, pas à @yaod :o)) selon les critères de nos sociétés occidentales mais c’est un régal de découvrir ses petits bonheurs comme le chat qui s’étire après une sieste, la pose de rideaux fleuris qu’elle a commandés ou le bruit du couteau sur une planche à découper, le son de la radio ou de piano en fond sonore. J’adorerais être l’auteur de telles bulles de douceur.

Depuis que je suis revenue en plaine, j’essaie d’appliquer ce que j’ai compris au chalet mais c’est compliqué : trop de monde, trop de sorties, trop de regards extérieurs, trop d’impatience, trop de possibilités, trop d’obligations… Je procède donc par découpages : préparer mon chocolat et un jus vert le matin avant de partir travailler, marcher sans but ou découvrir une nouvelle adresse pendant la pause de midi, chercher un gâteau dans une excellente boulangerie et le savourer avec une tasse de thé bien chaud entre deux gros dossiers à traiter l’après-midi, ranger l’appartement le mercredi, mettre de l’argent de côté jusqu’à avoir le montant exact de mon prochain achat juste pour retarder le moment où j’irais le chercher, me réjouir de cuisiner des kogos (hot-dogs coréens) le week-end ou de me préparer un barbecue d’anthologie pour moi toute seule devant mon émission TV préférée : Queer Eye, L’amour est dans le pré, Pékin Express, Top Chef, Outlander, la clinique du Dr Pol, etc.

Pas besoin de TV quand on vit dans un environnement aussi beau !

La bonne nouvelle, c’est que je peux vivre ces plaisirs simples toute l’année et je ne vais pas m’en priver ! :o)

Happy Me

C’est fou comme un petit programme de rien du tout démarré sur un coup de tête peut changer bien des perspectives. Mon esprit a moins tendance à s’éparpiller depuis que je me suis fixé des microdéfis à relever tous les jours, que je prends comme un jeu.

UNE BOISSON 

J’ai découvert le chocolat Balzac lors du brunch au Café Balzac à Morges avec la Polonaise. En fait, on trouve ce chocolat un peu partout à Lausanne : à la Brasserie de Montbenon, au Café Grancy, au Café Saint-Pierre, à l’Hôtel à la gare, au Café les Arches et au Citadin ainsi qu’à Nyon, à Genève et à Sion. Cette fois, j’ai choisi le chocolat Cusco à 65 % de cacao au Balzac Take Away du boulevard de Grancy mais il en reste une tonne à tester, enfin, façon de parler. Contrairement au Café éponyme de Morges, le service assuré à Lausanne par un gentil petit Monsieur était très bien et j’ai aimé le lieu, cosy et douillet, où l’on peut déjeuner pendant la pause de midi, même si je pense qu’une réservation est fortement recommandée au vu du peu de tables disponibles.


Un chocolat Cusco 65 % (CHF 7.20) servi dans un pot en porcelaine dans le joli café Balzac à Lausanne

Exercices au saut du lit : 15 squats, 24 fentes, 50 tours de corde à sauter, 24 levers de jambe.

Balzac Take Away, boulevard de Grancy 49, 1006 Lausanne

UN PRODUIT DE BEAUTE 

Un eyeliner Benefit They’re Real! Push-up liner (c) photo : Benefit

Pour éviter le stockage inutile, je termine un produit avant de le remplacer par un autre. J’apprécie cet eyeliner pour sa facilité d’application et son format qui prend peu de place dans la trousse de maquillage quand je pars en voyage. J’aime aussi les formules solides en pot à appliquer avec un pinceau et mes couleurs préférées sont le noir, le caviar ink chez Bobbi Brown et le bleu roi pour un effet sophistiqué. 

Manor, rue Pichard 3, 1003 Lausanne

UN PLAT

Oeuf de poule poché et champignons

Je ne peux pas appeler cette assiette une recette car elle est trop basique, même si c’est moi qui l’ai préparée. Je crains cependant d’avoir développé une obsession pour les œufs pochés que je souhaite de forme parfaite, soit lisses et ovoïdes sans les barbillons de blanc d’œuf qui se déploient comme des tentacules chaque fois que je les plonge dans la casserole. Je connais la technique : casser l’œuf dans un ramequin, porter l’eau à ébullition avec du vinaigre, réduire le feu, créer un tourbillon avec une cuillère, verser délicatement l’œuf dans l’eau frémissante et le retirer après 2 minutes à l’aide d’une écumoire avant de le déposer sur du papier de ménage. Pour l’instant, je suis satisfaite de la texture de l’œuf coulant à cœur mais pas de son esthétique. J’y arriverais à force d’entraînement, comme j’ai réussi à ouvrir mes premières huîtres il y a quelques années.

Exercice : 10’000 pas. Le but est d’arriver à remarcher au moins 10’000 pas par jour comme je le faisais avant mais j’y vais mollo pour tenir la distance.

UN OBJET EN MOINS

Fumio Sasaki, photo (c) Internet

J’ai réfléchi à cet objet du jeudi et me suis dit que présenter mon achat de la semaine dans mon programme Happy Me était redondant. J’ai aussi pensé au Japonais Fumio Sasaki qui s’est débarrassé de toutes ses affaires pour vivre avec le minimum. Bien que sa manière de vivre me travaille beaucoup (me lancerais-je un jour ? Dans un coin de ma tête, il y a toujours cette envie de tout brûler et de repartir de zéro), je préfère la méthode plus raisonnable qui consiste à me défaire d’un objet par semaine. C’est malin, Koyangi, tu achètes d’un côté pour retirer une chose de l’autre. Pas cohérent tout ça ! Sauf que j’ai l’impression qu’au fur et à mesure de mes délestages progressifs, il ne me reste plus grand-chose à jeter ou à donner… Je verrais bien. 

UN RESTAURANT

Avec les amis, nous nous sommes littéralement gavés de crabes royal (royaux ?), de homards, de crevettes géantes, de langoustines, de couteaux, de palourdes, de moules et de coquillages de toutes sortes préparés par Oscar, Chef de cuisine dans la vraie vie et qui donne un coup de main de temps en temps à sa maman, propriétaire du Centre espagnol asturiano à Renens. Cette soirée était exceptionnelle, d’abord parce que je n’ai jamais vu de plateaux de fruits de mer aussi énormes et ensuite parce que « la petite pauvre et grosse fille qui pue sous les bras en moi » (c) mon Frangin, s’émerveille toujours d’avoir la chance de vivre ces moments hors du commun où tout semble facile et à portée de main sans que j’en sois responsable ou ne le mérite plus qu’un autre. J’en profite et remercie ma bonne étoile, c’est certain.


Une orgie de fruits de mer (CHF 80.-). Merci Oscar d’avoir passé la journée à les préparer !

Exercices au saut du lit : 24 fentes, 50 mountain climbers, 15 sumo squats, 24 relevés des genoux.

UN DESSERT

Il faut croire que ma vie consiste à manger. J’ai été invitée à un somptueux brunch au Beau-Rivage Palace de Lausanne dont je vous parlerai prochainement car il mérite un article à lui tout seul.


Un Paris Brest et une coupe de fruits rouges qui ont conclu de belle manière mon brunch au Beau-Rivage Palace

Beau-Rivage Palace, chemin de Beau-Rivage 21, 1006 Lausanne

UN MOMENT

C’est la magie de la construction. Au départ, il y a des plans dessinés avec des cotes et un trou béant dans la terre et à l’arrivée, il y a une maison équippée en eau, électricité et tout le confort moderne, que j’aimerais toute ma vie et qui sent formidablement bon le pin de Rovaniemi, le village du Père Noël en Finlande. J’étais seule dans la nuit glaciale pour admirer le chalet et j’ai ressenti sa présence au plus profond de mes tripes. Il règne dans ce chalet une atmosphère sécurisante de chaleur, de calme et de sérénité que je ne pouvais pas imaginer sur le papier. Le chalet vit et respire, il a sa propre âme, c’est indéniable. Et il est « MAGNIFIQUE » ! ;o)

Un jour dans une interview, un journaliste de KBS, Korean Broadcasting System, m’a demandé où se trouvaient mes racines et j’ai été incapable de lui répondre. Maintenant, je sais.

LMD Services Sàrl, place de la Gare 1, 1964 Conthey

Un achat par semaine no 9

Turn

Studio Schweiger & Viererbl

Skantherm

*****

Les « ceusses » ;o) qui me suivent depuis un moment savent que je me suis limitée à un seul achat par semaine, une idée ridicule puisque je ne sais pas pourquoi je le fais. En tout cas pas pour économiser puisque mes achats peuvent être un rouge à lèvres ou des meubles de designers hors de prix, ce qui n’a rien à voir en terme de coûts.

Le seul avantage de cette méthode, c’est que je n’ai plus du tout envie de faire les magasins (quoique The Madame Wife m’a motivée pour dénicher de belles pièces aux puces ou pour acheter une jupe plissée pour cet automne ;o)) et que je pense plus à investir dans des objets qui vont durer dans le temps plutôt qu’à satisfaire des envies immédiates comme le sac à main Cult Gaia à EUR 247 qui est très beau mais que l’on voit partout, ce qui explique pourquoi je ne l’ai pas :o)

Puis, il y a le chalet. Comment suivre ma règle d’un achat par semaine quand mon frère, qui participe à moitié pour les frais (merci Frangin) et moi, devons prendre en charge les coûts du matériel de construction : pin finlandais de Rovaniemi, le village du Père Noël, blocs de béton ytong, pompe à chaleur, etc., etc. ? Je ne vais pas consacrer un article à vous parler de carrelage ou de cuvettes de WC, même si ce sont des cuvettes coréennes spéciales qui lavent le cucul et le bonbon des filles, sèchent le fondement en émettant de l’air chaud et éclairent la nuit avec un système de leds intégrés, si ? :oP

J’ai donc décidé qu’il y aura un achat par semaine numéro je-ne-sais-pas-combien qui sera dédié au chalet dans sa globalité. Il y a cependant des éléments que j’ai dû acheter seule car le Frangin, qui est super cool en me laissant décider de l’aspect esthétique du chalet, n’est pas d’accord de me suivre dans tous mes délires comme, par exemple, ce poêle à bois Turn pivotant à 360 degrés du studio allemand Schweiger & Viererbl.

Mon Frangin (qui est un gars pratique) : On n’a pas besoin d’une cheminée puisqu’on a une pompe à chaleur.

Moi : Oui, mais un chalet sans cheminée, n’est pas un chalet ! Pense aux longues soirées d’hiver quand tu rentreras frigorifié d’une journée de ski et qu’un beau feu de cheminée rougeoyant dans l’âtre t’attendra pour réchauffer tes doigts gourds et au bonheur que tu éprouveras d’étirer tes jambes chaussées de grosses pantoufles en laine sur la peau d’ours (vas-y, aligne les clichés) !

Mon Frangin : On n’en a pas besoin, je te dis.

Moi : Et comment tu feras pour griller les cervelas, les châtaignes et les marshmallows, hein ?

Mon Frangin : Bof.

Moi (les yeux pleins d’étoiles) : Dis oui, c’est tellement romantiiiiique !

Mon Frangin : Non.

Moi (essayant le chantage) : Si tu acceptes, je participerais à l’achat du jacuzzi !

Mon Frangin : Toujours pas.

Moi (à bout d’arguments) : Bon, bah, puisque c’est comme ça, je l’achèterai toute seule la cheminée, na !

Je dois admettre que mon Frangin a raison, ce poêle à bois ne servira à rien si ce n’est à faire joli dans le chalet. Il constitue toutefois une pièce maîtresse forte grâce à son design carré très germanique, ses proportions équilibrées et son aspect résolument moderne. Il est au chalet ce que des escarpins vertigineux sont à une chute de rein moulée dans une robe fourreau : une touche d’élégance et de classe.

Ce poêle a aussi provoqué des dialogues de sourds et nombre de fou-rires au téléphone avec le patron de LMD Services Sàrl en raison de l’ambiguïté des mots poêle et poil :

Moi : J’ai trouvé le poêle/poil qu’il me faut : un poêle/poil allemand, hihihi !

Patron de LMD : Avez-vous aussi regardé des poêles français ou italiens ?

Moi : Oui, mais je préfère le poêle/poil allemand. Il est plus design. Je n’aime pas les poêles/poils classiques, hahaha !

Patron de LMD (qui se dit que je suis grave barrée mais reste poli) : Je peux essayer de trouver ce poêle en Suisse si vous voulez. Il faut s’assurer que ce soit un poêle homologué ;o)

Moi : Oui, bonne idée, c’est toujours mieux de consommer local. Mouahahahaha !!!

La construction, ça peut être très… poilant ! ;o)

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(c) All photos: Skantherm.

Fêter le 1er août, jour national de la Suisse

(Je reprends mon blog après une longue interruption. Merci à tous de me suivre encore et d’être aussi fidèles !)

Dans l’avion qui me ramenait de Séoul qui est en Corée du Sud et pas en Corée du Nord comme certains me le demandent parfois (Corée du Sud = Kpop, cosmétiques trop mignons, barbecue, drama, Samsung, LG, Hyundai, Daewoo, hommes coiffés comme des Playmobil ; Corée du Nord = Kim Jong Un), je me demandais pourquoi je rentrais en Suisse puisque ma véritable raison d’y être n’y étaient plus : papa et maman. Sans eux, je n’aurais pas de passeport rouge à croix blanche ni de prénom et de nom helvétiques.

Je me disais que je n’étais pas tout à fait coréenne non plus. Bien qu’il me reste une mère et mon deuxième petit frère ainsi que de la famille à Séoul, je me sens étrangère à mon pays d’origine malgré des liens profonds et sentimentaux. Je n’ai pas la même vie ni les mêmes préoccupations que mes anciens compatriotes qui n’aiment pas réfléchir aux questions existentielles et qui sont dans une logique de développement et de progression économique, de (sur)consommation et de réussite sociale à tout prix, ce qui s’explique par leur histoire tourmentée : la colonisation japonaise de 1910 à 1945 et la guerre de Corée de 1950 à 1953 qui a transformé le pays en champ de ruines. Il faut rappeler que la Corée faisait partie des pays les plus pauvres du monde à cette époque.

Toutefois, mes réflexions sur mon identité ont été stoppées net quand mon Frangin qui n’en rate jamais une, m’a dit que j’étais une « banane » : jaune dehors et blanche dedans ! :o)

En tant que banane, j’ai été très fière de présenter le chalet 2.0 en chantier à tante Williamine et à mes cousines hier, jour de la fête nationale suisse. Papa et maman ne sont plus là mais je suis heureuse de voir les réactions positives de ma famille quand ils le visitent pour la première fois, de les entendre s’exprimer sur la beauté du mur en pierre et sur l’effet « wow » du salon et de la salle à manger à l’étage, d’écouter les souvenirs des uns et des autres (à ce sujet, cousine C. a eu une super idée : demander à chaque membre de la famille d’amener une photo ou un objet qui lui rappelle une histoire au chalet de grand-papa lors de la pendaison de crémaillère) et de constater qu’ils s’y projettent déjà pour jouer à la pétanque ou pour aider à constituer une cave digne de ce nom avec des vins valaisans :o)

Le chalet n’est pas et ne sera jamais ma maison mais il symbolise mon point d’ancrage en Suisse, mon pays d’adoption et mon pays tout court. C’est un endroit que je souhaite rassembleur, ouvert sur le monde, où la famille et nos amis auront du plaisir à se retrouver pour passer plein de bons moments dans la joie, les rires, la bonne nourriture et un peu (beaucoup ?) d’alcool ;o)

Vive la Suisse et vive le chalet des bananes !

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Le chalet 2.0 est réalisé par LMD Services Sàrl. Nous n’aurions pas pu trouver mieux !

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(c) photo : Dana

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