Un mois après Pâques que j’ai fêté à Lyon, il est grand temps que je vous livre le compte-rendu de mon Carême 2017 ! Pour rappel, l’idée était de cuisiner les recettes de Dominique Loreau (DL) tirées de son livre « L’art de la frugalité et de la volupté »
J’ai été trop vague dans l’énoncé de mon Carême 2017. Si le principe de cuisiner les recettes de DL était simple, j’ai oublié de préciser le contexte : Une recette par jour de Carême ? Me nourrir comme DL à chaque repas ? Suivre sa diète et la règle des trois « un féculent, une protéine et un légume » ? Le bilan est aussi biaisé parce que j’ai accepté toutes les sorties au restaurant et les invitations à dîner avec les amis, sans compter un week-end à Paris qui n’avait rien d’une pénitence.
A propos de pénitence et de Carême comme le conçoit la religion catholique, j’ai été une fois à l’église pour la « messe d’anniversaire » correspondant à une année après la mort de maman, plus parce que cela lui aurait fait plaisir que par conviction intime, conviction renforcée par le film Silence de Martin Scorsese, génial réalisateur de Shutter Island et du Loup de Wall Street, qui pose des questions fondamentales et tristement d’actualité sur l’humanité, la foi, le martyre et l’inquisition, le paradis « parasio » et l’enfer, le christianisme vs le bouddhisme/shintoïsme, le sacrifice et la représentation de Dieu au travers de deux jeunes missionnaires portugais Spiderman et Kylo Ren partis à la recherche du Père Qui-Gon Jinn Ferreira, leur mentor jésuite qui, dit-on, aurait apostasié. Sans dévoiler toute l’histoire, j’aurais agi comme le Père Sebastião Rodrigues joué par Andrew Garfield mais sans tergiverser (je ne suis pas héroïque) et suis soulagée de n’avoir aucun combat spirituel à mener.
J’aurais également voulu participer à la soupe de Carême le vendredi avec ma tante mais nous y avons pensé trop tard et je n’ai pas réussi à libérer une date dans mon calendrier. Ce sera pour l’année prochaine.
Laissons de côté ces considérations religieuses troublantes et revenons-en à notre chère DL ! Autant cela m’a plu de jouer à la dînette avec des proportions ridicules (une demi-carotte, une tranche de saumon fumé, une feuille de chou par personne, hum…), autant le manque d’inventivité et de gourmandise de chacune des recettes m’a vite lassée ! En gros, tout tourne autour de produits jetés à la va-vite dans une poêle, de mayonnaise et de lardons. DL n’aime pas manger ni recevoir des amis chez elle, c’est certain. Voyons pourquoi :

C’est une bonne idée de ne pas gâcher un restant de salade mais une fois cuite, la salade se révèle plutôt amère. C’est peut-être pour ça qu’on ne la cuit pas d’ailleurs :o)

Ouééé, magie, si tu ne sais pas quoi faire de tes légumes, cuis-les à la vapeur ou dans une poêle et ajoute des pignons de pin ! Merci DL !

Moui, et des épices et des condiments, ce serait pas mal aussi. Quant aux champignons en conserve, mous et gluants, personne ne me les fera avaler à moins d’une catastrophe naturelle ou nucléaire !

Je n’appelle pas ça des poireaux en salade mais du poireau bouilli ! Avait-on vraiment besoin d’une recette pour obtenir ce résultat ? Je m’interroge.

Ma variante : j’ai d’abord commencé par laver le poivron, puis l’ai épluché avec un économe pour le rendre plus digeste et aussi parce que je déteste la peau du poivron et l’ai découpé en fines lanières pour une cuisson homogène. Il faut bichonner les petits légumes car « les légumes sont nos amis et il faut les aimer aussi ». Oui, je suis très inspirée aujourd’hui.

C’est dingue, ça, remplacer le vinaigre par du citron, je n’y aurais jamais pensé ! ;o) Sinon, j’ai remplacé les raisins secs par des canneberges, n’étant pas friande de raisins secs dans la salade.

J’aurais volontiers rajouté un peu de sucre, du miel ou, soyons fous, du sucre vanillé ! Mais DL n’aime pas, elle préfère quand c’est fade : « En n’ajoutant ni sel ni épices, vous découvrirez peu à peu des saveurs plus subtiles ; vous commencerez aussi à perdre le goût pour certains aliments et à en découvrir pour d’autres. »
Après expérience, je dirais que j’ai surtout perdu le goût de manger une nourriture aussi insipide et que je me suis découvert une envie irrépressible de Brie aux truffes, de frites de patate douce croustillantes, de mille-feuilles craquant sur une crème onctueuse, de filet de boeuf Wellington…

Trois façons de préparer des épinards mais je cherche toujours l’omelette dans la recette de l’omelette blanche ? DL parle d’oeuf brouillé et de boulettes de blancs d’oeufs et pouf, comme par magie, on devrait obtenir une omelette ?!

Je ne raffole pas des carottes cuites mais il fallait bien utiliser la demi-carotte en trop (cf. salade de carotte). Maman avait une recette de carotte en sauce absolument délicieuse. J’espère que je la retrouverais dans son livre de cuisine que j’ai gardé.

Si cuisiner pour DL signifie couper une tomate et un peu d’oignon en lamelles, je cuisine tous les jours ! ;o) Pour le saumon fumé, j’ai choisi du Sockeye sauvage d’Alaska à la chair rouge vif.

Pas de surprise pour la salade de pois chiches très basique mais j’ai apprécié la sauce des branches de brocoli qui ressemble à une sauce coréenne traditionnelle. En revanche, j’ai dû louper quelque chose avec les branches de brocoli car la tige est particulièrement ligneuse et coriace ! Il fallait peut-être détacher les branches des têtes, les découper en tronçons de 3 mm et les poêler ? Va savoir.
En conclusion, si vous voulez perdre rapidement 5 kilos avant l’été et vous sculpter un bikini body, je ne saurai que vous recommander d’oublier les régimes à la mode et de manger DL ! Vous perdrez du poids sans vous ruiner car non seulement ses plats ne contiennent ni gras, ni sel, ni sucre mais en plus, les quantités indiquées sont idéales pour vous préparer à vivre sur The Island © M6 où l’on vous débarquera sans eau et sans nourriture, livré au bon vouloir de « Mère Nature » qui parfois se révèle peu maternelle voire franchement hostile ! :o)

Finalement, c’était bien pour moi de continuer à manger normalement en dehors de mes repas DL. Je crois bien que j’aurais fini par perdre un os et je comprends mieux pourquoi j’avais une addiction pour le délice au beurre, un petit pain suisse au goût de Bretzel largement garni de beurre pendant toute la durée de Carême ! Tout n’est pas à jeter chez DL mais je vais sagement garder ses recettes pour mes déjeuners sur le pouce au bureau quand je n’ai pas très faim et que j’ai la flemme de sortir.