Un achat par semaine nos. 1 à 7

Je reprends mon blog après une longue absence avec une catégorie que je ne voulais plus alimenter : Un achat par semaine. Je n’ai pas cédé à la fièvre acheteuse, non, mais apparemment, c’est une rubrique qui plaît.

Aujourd’hui, je pars du principe que l’objet le moins cher, le plus local et le plus écologique est celui que l’on n’achète pas. Je ne considère plus le shopping comme un loisir et je réfléchis beaucoup avant toute nouvelle acquisition.

Achat de la semaine no. 1. Des vacances en Thaïlande

En janvier, j’ai passé deux merveilleuses semaines de vacances à Bangkok puis à Phuket en Thaïlande où il faisait 30 degrés. On ne peut pas dire que j’ai choisi les vacances les moins chères, les plus locales ni les plus écologiques mais c’est difficile de se déplacer de Suisse en Thaïlande en train ou en bateau quand on a 5 semaines et 3 jours de vacances par année.

Achat de la semaine no. 2. Des produits de beauté thaïlandais

J’hésite toujours à compter les produits de consommation comme les cosmétiques dans la liste de mes achats par semaine car je me débarrasse des contenants vides une fois que j’ai fini de les utiliser. J’ai acheté de la poudre translucide Srichand Gen 1 qui contient du thanaka, une substance végétale pour la protection de la peau contre le soleil, un tube d’aloe vera à appliquer comme après soleil, un flacon de talc Snake Brand Prickly Heat qui contient de l’huile essentielle rafraîchissante et un savon aux herbes naturelles de Mme Heng contre les boutons, les taches solaires et les points noirs.

Achat de la semaine no. 3. Un eyeliner Too Faced Better than Sex

J’adorais l’eyeliner They Are Real de Benefit qui ressemblait à un stylo mais ils ne le font plus à mon désespoir et je suis à la recherche d’un eyeliner qui pourrait le remplacer. Celui de Too Faced n’est pas « better than sex » (quel nom débile) à mes yeux, au sens propre et figuré, son tracé est fin et précis mais je ne le rachèterai pas car il n’est pas mon Nirvana.

Achat de la semaine no. 4. La cuisine du 6ème étage de Nathalie George

L’histoire de cette grande Dame de la Bourgeoisie parisienne, passée des salons chics de sa grand-mère Gilberte « Gigi » à une puis deux minuscules chambres de bonne de 6,5 m2 chacune en raison d’un redressement fiscal, m’a touchée par son élégance, son optimisme et son savoir-vivre. Les recettes sont soit basiques (un oeuf coque, une omelette) soit difficiles à réaliser (désosser l’arrière-train d’un lapin sans lui trouer la peau) mais il y a énormément de beurre et de tendresse derrière chaque ligne.

Nathalie George est devenue une vraie source d’inspiration et de motivation pour moi : « Vous vous sentez un peu isolé parce que la vie est plus difficile, parce que c’est un peu la merde, plutôt que d’acheter des antidépresseurs, il vaut mieux aller au marché discuter avec le chaland et bien manger et  partager une bonne salade de patate avec des amis avec une boîte de sardines. » Tout est dit.

Achat de la semaine no. 5. Un mini compresseur 12V Kraftwerk

J’envoie du rêve avec mes achats ! :o) Il n’empêche qu’après avoir réussi à dégonfler un pneu sur ma voiture avec un compresseur d’une station-service en plein hiver alors que je voulais corriger la pression, j’ai préféré plus prudent d’acheter un mini compresseur simple d’utilisation qui se branche sur l’allume-cigare.

Achat de la semaine no. 6. Des charentaises « Cattelle » Le Slip Français

Toujours dans la catégorie « J’envoie du rêve avec mes achats », j’ai acheté des charentaises que j’aime d’amour, preuve que j’ai des goûts vraiment douteux. En cette période de crise énergétique où le Conseil Fédéral (gouvernement suisse) recommande de mettre un couvercle sur la casserole pour faire bouillir l’eau des pâtes (sic), je n’ai trouvé rien de mieux que ces chaussons tout doux, souples, légers, doublés de laine de mouton et qui ne font aucun bruit quand je marche pour garder mes pieds au chaud.

Moi qui pensais que les charentaises étaient un mot d’argot pour désigner des pantoufles, j’ai appris que leur nom provenaient de la Charente où elles sont fabriquées.

Achat de la semaine no. 7. Des escarpins JEAN Högl

Après avoir souffert le martyre toute une journée au travail sur des talons de 12 cm, je me suis jurée que l’on ne m’y reprendrait plus et j’ai choisi ces escarpins en cuir de la marque autrichienne Högl qui sont d’un confort inégalé pour des chaussures de ville. Je trouve que c’est compliqué de trouver des marques à la fois éthiques et esthétiques de confection européenne et dans des gammes de prix raisonnables.

Un achat par semaine. La fin.

Mes followers sur Instagram savent que j’ai raté le challenge que je me suis fixé le 25 octobre dernier de vivre avec CHF 500.- en Suisse, soit le budget qui reste à une famille de quatre personnes (deux adultes et deux enfants) après avoir payé le loyer, les assurances maladie obligatoires en Suisse, l’eau, l’électricité, le téléphone, etc., dont j’ai entendu parler.

J’ai tout et même plus que ce qu’il me faut pour vivre : un travail avec un salaire de cadre très confortable, une résidence principale, une résidence secondaire, une voiture, des vêtements, des chaussures et des sacs de luxe, des meubles de designers et des assurances pour couvrir le tout en cas de vol, dégâts, etc. J’ai vraiment TOUT, sauf un égouttoir pour la salade et un effaceur d’encre Super Pirat M :o)

J’en suis arrivée à un stade où je n’éprouve plus aucun plaisir à acheter ni à tenir une liste de « mes achats par semaine ». Au contraire, cela m’ennuie. Je n’ai plus envie de « faire les magasins » ni de passer des commandes sur Internet à part pour la litière des chats et des bouteilles de Coca Zéro parce que c’est lourd à transporter.

Il y a un moment où la perspective de posséder un sac Kelly d’Hermès ne représente plus un objectif à atteindre ni même un rêve. Assez, c’est assez.

C’est fou ce les objets peuvent représenter en terme de charge mentale ! Je l’ai constaté samedi passé en me réveillant et en constatant que j’avais le week-end entier devant moi pour passer du bon temps et faire ce que je voulais : aucun carton d’affaires à trier, aucun souci pour trouver les timbres, les épingles, la paire de ciseaux, le bonnet, l’écharpe et les gants ni même pour savoir quelle quantité de beurre de cacahuète il restait dans le pot puisque tout était déjà propre, rangé et organisé.

J’ai cessé de me définir par rapport à mes possessions. J’ai appliqué à la lettre les conseils de Dominique Loreau et plié en petits carrés les T-shirts qui « procurent l’étincelle de la joie » selon la méthode de Marie Kondo et il est temps pour moi de passer à autre chose.

Je vous montre aujourd’hui quelques objets que j’ai achetés cette année et je clos ce chapitre. Cela ne signifie pas que je ne parlerai plus d’objets ni d’achats sur mon blog mais ce ne sera plus systématique. En fait, j’ai beaucoup mieux à faire dans ma vie que du shopping ! :o)

Stiletto Peony. Luis Onofre.
Samsung TV 75 » QE75Q900T, le jeu vidéo « Monster Hunter » pour la Playstation et un abonnement à Netflix.
Un plumeau en plumes d’autruche. Mizar adore !

Un achat par semaine nos 9, 10 et 11. Kärcher et moi

Mes activités ménagères consistent à faire tourner un lave-vaisselle et un lave-linge et à programmer des robots aspirateur et serpillière. Il est révolu le temps de l’esclavage domestique quand les femmes astiquaient les parquets en s’abimant les genoux et vidaient les pots de chambre dans la rue à travers la fenêtre (je remonte loin dans le temps, même mes grands-mères n’ont pas connu cette époque ! :o)), vive la robotique et l’intelligence artificielle !

Pour compléter ma parfaite panoplie de ménagère 2.0, j’ai acheté trois Kärcher, une marque dont je suis fan pour la facilité d’utilisation et la grande performance de ses produits pour un minimum d’efforts ! J’adore aller au Kärcher Center à Crissier pour discuter avec les vendeurs – tous des hommes – de la meilleure machine qu’il me faut en fonction de mes besoins.

Kärcher WV 5 Premium Versatility ou un nettoyeur de vitres en français

Au chalet, il y a un robot nettoyeur de vitres pour les grandes surfaces et un Kärcher WV 5 pour les petites fenêtres, les miroirs et les cabines de douche que j’ai trouvé tellement efficace que j’en ai acheté un autre pour mon appartement à Montreux. Autant je pourrais me passer du spray et de la lingette qui n’apportent pas grand-chose – un spray normal du commerce suffit – autant l’aspirateur d’eau sale mérite largement son prix ! Ma cousine Mumu disait qu’elle n’était pas convaincue par le Kärcher vitres parce que cela laissait des marques mais je n’ai rien constaté de tel avec ce modèle qui permet de nettoyer 25 fenêtres en une seule charge. Par ailleurs, il se démonte facilement et les pièces sont lavables dans le lave-vaisselle.

Kärcher SE 6.100 ou un nettoyeur à haute pression, injecteur/extracteur en français

Les heureux propriétaires d’animaux savent qu’ils sont adorables et affectueux mais peuvent aussi vomir, faire caca et pipi, de préférence sur le lit, le tapis et le canapé mais jamais sur le carrelage ou sur des surfaces faciles à laver. Jamais. Kumba est passé du stade de chaton mignon à ado prépubère avec des boutons d’acné (si, si, les chats ont de l’acné comme me l’a montré la vétérinaire) à jeune matou plein de testostérone prêt à trousser la minette et à défendre son territoire en le marquant au jet d’urine, son territoire étant bien entendu le duvet dans la chambre et mon canapé Long Island Roche Bobois. J’ai lavé le canapé comme je le pouvais à l’éponge et au savon, l’ai vaporisé de vinaigre blanc censé être un répulsif pour les chats (mon œil) mais cela n’a pas empêché Kumba de le marquer encore et encore. De guerre lasse, j’ai consulté l’ami Google pour savoir s’il existait un appareil pour nettoyer les pipis de chat et je suis tombée sur cette merveille de nettoyeur à haute pression Kärcher ! Pour moi, cela a été la révolution ! On peut l’utiliser comme un aspirateur lambda avec un sac à poussière classique mais le top du top qui justifie son achat, c’est qu’il injecte du produit nettoyant à travers un suceur d’injection (un grand pour le tapis et un petit pour le fauteuil) au cœur de la matière et en extrait l’eau sale pour laisser la surface lavée pratiquement sèche ! C’est aussi jouissif de voir la saleté sortir des meubles que de regarder un épisode de Dr Pimple Popper (oui, c’est dégueulasse mais tellement satisfaisant :oP). Après avoir lavé mon canapé, mon tapis et mon matelas de fond en comble, j’étais presque déçue de n’avoir rien d’autre à nettoyer.

On peut certes louer des injecteurs/extracteurs mais j’ai préféré l’acheter parce que j’ai vraiment du plaisir à l’utiliser et parce que je ne supporte plus l’idée de m’asseoir sur un canapé ou de dormir sur un matelas sales après avoir vu l’eau noire qui en sortait ! Par ailleurs, le nettoyage d’un canapé par des professionnels coûtant CHF 450.-, j’ai rentabilisé l’achat du Kärcher SE 6.100 (CHF 499.-) depuis longtemps.

PS : Les Kärcher blancs sont les modèles professionnels et comprennent plus d’accessoires que les Kärcher jaunes.

Kärcher EDI 4 ou un grattoir à glace électrique en français

Là, je ne peux pas vous faire de compte-rendu car j’ai acheté ce grattoir à glace en janvier de cette année et ne l’ai jamais utilisé à ce jour par manque de neige ou parce que la glace avait fondu au soleil. Il n’empêche qu’il participe à ma vision de la loi du moindre effort. Je me passe volontiers des longues minutes au petit matin en hiver à gratter le givre des pare-brises avec une spatule en plastique sous la neige et dans le froid avant d’arriver stressée au travail parce que je me suis réveillée à l’arrache, une phrase qui pour moi n’a plus vraiment de sens puisque je suis en télétravail depuis une année et demi…

Pour l’instant, je ne compte pas acheter d’autres appareils électriques mais je rêve qu’un ingénieur conçoive un jour le robot ménager ultime, le Terminator de la crasse, qui saurait tout faire : le ménage, le repassage, le bricolage, les courses et la cuisine !  *__*

Un achat par semaine nos 5, 6, 7 et 8. Les accessoires pour chats

Comme je l’écrivais dans un de mes articles précédents, j’aime échanger avec ma petite communauté sur mon blog et sur Instagram qui peuvent servir à autre chose que de « montrer ses boobs » comme je plaisantais avec Andreia récemment et je profite d’une question qui m’a été posée sur la gamelle de Kumba en photo dans une mes Stories pour en faire le sujet de mon article du jour. Merci @sop_r !

Aujourd’hui, je vais donc vous parler des accessoires pour chats. Mine de rien, ces petites créatures pelucheuses de moins de 10 kilos ont besoin de pas mal de matériels quand on les garde à l’intérieur : un arbre à chat, un bac à litière par chat au minimum, un bac +1 par chat étant le must (non, je ne parle pas du baccalauréat français ;o)), une caisse de transport, des gamelles, quelques jouets même s’ils préféreront toujours un morceau de ficelle ou un bout de plastique – va comprendre ce qui se passe dans leur petite tête, soupir… – et de beaux meubles bien fragiles sur lesquels ils aiment faire leurs griffes : pour Kumba, un tapis est un griffoir géant… oui, mais non ! Bon, fais ce que tu veux.

J’essaie de m’entourer d’objets à mon goût et je dois dire que trouver un bac à litière pas trop moche est aussi compliqué que de dénicher une tenue de cycliste sobre sans inscriptions aux couleurs criardes dessus. Le bac à litière standard est un rectangle en plastique avec un couvercle rabattable, disponible en gris, en rose ou en bleu, point. De toute façon, le chat a une vue quasi-dichromatique et ne perçoit pratiquement que le jaune et le bleu, donc la couleur lui est complètement égal.

Après bien des recherches, j’ai commandé la maison de toilette Poopoopeedo, conçue par les Français de SinDesign et fabriquée en Europe dans du plastique durable, 100 % recyclable et traité anti-UV. Disponible en noir, blanc, rouge, orange et vert, elle est adaptée aux chats de grands gabarits type Maine Coon, Norvégien ou Ragdoll, ce qui est important avec Kumba, et comprend une pelle et un support pour pastilles anti-odeurs.

J’en suis très satisfaite et j’aime la poignée en forme de patte de chat sur le couvercle. Je compte également acheter la boîte à litière Mimi Show et/ou Eco-Friendly Curver quand je serai à Montreux (pour l’instant, j’ai la Poopoopeedo à l’intérieur et une caisse à litière résistante à la pluie dans le jardin) et/ou une litière automatique mais je ne sais pas ce que ça vaut.

Izzi adorait se faire brosser et Kumba aussi. Je me suis débarrassée de la Furminator qui n’a jamais fonctionné avec Izzi et que je trouvais lourde à manipuler et l’ai remplacée par la brosse Freezack en bambou pour chien. Kumba a une fourrure qui ne s’emmêle pas mais j’ai l’impression que nos séances de brossage fonctionnent comme un massage pour lui en plus d’enlever les poils morts.

Au rayon gamelles de nos chers amis les bêtes, ce n’est pas la joie non plus si on n’aime pas les matières plastiques ni les motifs et les couleurs pétantes. Ayant constaté que Kumba avait tendance à régurgiter ses croquettes, ce qui arrive aux chats de grande taille, j’ai choisi le set de bols Trixie surélevé en céramique et en bois. Depuis, Kumba ne vomit plus. Puis, c’est du dernier chic de lui servir la nourriture sur un plateau ! ;o)

Si rien ne me plaît dans les magasins spécialisés pour animaux, je détourne des articles pour les humains de leur fonction originelle. Ainsi, je stocke les croquettes de Kumba dans une bonbonnière en verre que j’ai achetée chez Coop (il y en a de très jolies chez Magasins du Monde si jamais). On me dira que je pourrais laisser les croquettes dans leur sachet mais j’attache beaucoup d’importance aux détails et j’aime que tout soit en harmonie chez moi.

En plus du bac à litière supplémentaire pour Montreux, je vais acheter bientôt une nouvelle caisse de transport pour Kumba. J’avais pris la plus grande qui existait pour chat, mais il m’en faut une pour chien car Kumba ne peut déjà plus se tenir debout à l’intérieur. J’en aimerais une à roulettes si possible car j’arriverai difficilement à la porter quand Kumba pèsera 9-10 kilos en plus du poids de la caisse et en coque dure car il sait très bien ouvrir les fermetures éclair et ce, depuis tout petit.

No. 5 – Maison de toilette Poopoopeedo by SinDesign
No 6 – Brosse Freezack en bambou
No 7 – Set de bols Trixie en bois et en céramique
No 8 – Bonbonnière Coop

Un achat par semaine no 4. A Monk’s Guide to a Clean House and Mind

Les possibilités de se divertir étant limitées en période de pandémie comme je l’écrivais dans mon article précédent, je me suis retrouvée assez vite à court de choses à faire à la maison. J’avais déjà réduit bon nombre de mes achats (un achat par semaine) et de mes possessions, mes vêtements étaient triés et pliés au carré, mes komono étaient stockés dans des boîtes façon ©Konmari, j’avais brossé mon corps, bu du thé en regardant la pluie tomber ;o) et pris un bain chaud comme Dominique Loreau, dans quelle autre activité pouvais-je donc bien me lancer ?

« Stéphanie, tu pourrais peut-être arrêter de t’agiter et prendre le temps de profiter de la vie » me conseillait maman. Je suis sûre qu’elle avait raison mais je n’ai toujours pas compris ce qu’elle entendait par « profiter de la vie. » J’ai l’impression que je profite de la vie tous les jours en m’accordant mes petits et mes grands plaisirs. Apprendre, expérimenter et avancer font partie de mon ADN, je crois.

Après le tri, le rangement et le brossage du corps, il était temps que je découvre les « joies » du nettoyage, une activité que j’ai longtemps sous-traitée à la femme de ménage quand j’habitais à Pully. Je me suis demandé s’il était possible d’aimer exécuter les tâches ménagères comme de faire du sport et de courir un marathon, synonymes pour moi de nécessité (sauf pour le marathon) et de beaucoup de souffrance.

J’ai donc acheté le livre « A Monk’s Guide to a Clean House and Mind” (en anglais uniquement. Je lis indifféremment en français ou en anglais) du moine bouddhiste Shin japonais Shoukei Matsumoto (je n’ai pas trouvé de titre similaire écrit par une mère au foyer ou un moine trappiste de l’Ordre des Cisterciens). Les moines japonais passent environ 2h chaque jour à nettoyer, ce qui garantit une sacrée expérience dans le domaine. Ce qui m’a intéressée, c’est leur rituel de nettoyage et le lien entre la concentration nécessaire pour effectuer la plus infime de leur tâche – la plus importante étant le nettoyage des toilettes – afin d’arriver à une purification de l’âme et à une tranquillité de l’esprit. Autrement dit, plus tu manies ta panosse (= serpillière en vf), plus ton intérieur reluit et plus tu es content !

Il y a des éléments que je ne vais pas retenir comme par exemple, l’achat d’un costume Samue en coton, d’une serviette Tenugui à nouer sur la tête et des sandales Setta fabriquées en iguesa, matière utilisée pour la confection des tatamis, parce que je ne suis ni nonne ni japonaise. Je ne vais pas me raser la tête non plus ni me nourrir dans un set de six bols Orioky. Je vais également garder mon armée de petits robots et continuer à utiliser mes produits d’entretien habituels (Jemako, mon amour) même si les moines bouddhistes n’utilisent que de l’eau, du bicarbonate de soude et un peu de savon pour nettoyer leurs temples.

En revanche, il y a plein de conseils qui me parlent, comme par exemple :

  • Nettoyer et ranger chaque jour ce que j’ai utilisé dans la journée (bon, maman me disait ça aussi).
  • Garder les jours contenant les chiffres 4 et 9, appelés Shikunichi, pour réparer ce qui est cassé et ceux finissant en 3 ou en 8 pour nettoyer les endroits auxquels on ne pense pas ou qui sont difficiles d’accès comme les lampes ou le haut des armoires. Pourquoi ces chiffres, je l’ignore.
  • Ouvrir les fenêtres avant de commencer chaque session de nettoyage qui est un bon moyen pour se connecter à la nature. Les jours de pluie, on nettoie l’intérieur de la maison et on s’occupe de l’extérieur (balcon, terrasse, jardin, allées) quand la météo le permet, ce qui est d’une logique imparable.
  • Célébrer les saisons en changeant de garde-robe deux fois par année le 1er juin et le 1er octobre, le mot garde-robe n’étant pas tout à fait approprié pour un moine puisqu’ils reçoivent trois tenues en tout et pour tout, une d’été et une d’hiver : une pour le ménage, une pour la vie de tous les jours et une pour les cérémonies. Je peux me plier à cette coutume en observant la date des soldes en Suisse, par exemple, solde d’été (23 juin – 20 juillet) et solde d’hiver (12 janvier – 8 février) :o) Oui, je suis bassement matérialiste.
  • Porter des vêtements blancs par-dessus des sous-vêtements blancs pour une sensation de fraîcheur et de netteté comme si « le vent frais soufflait sur le corps » (sic), ce qui oblige les moines à faire la lessive tous les jours, ce qui ne sera pas mon cas (vive les machines à laver le linge !). Je n’exclus pas la possibilité de porter des sous-vêtements en dentelle noire ou colorée pour élever mon degré de sexytude mais il est évident que les moines n’en portent pas.
  • Pratiquer la pleine conscience quand je me brosse les dents et fais ma toilette, prépare mes repas en lavant et en rangeant les ustensiles au fur et à mesure que je les utilise, fais pipi-caca en m’émerveillant sur les extraordinaires fonctionnalités de la machine merveilleuse qu’est mon corps qui s’auto-nettoie tout seul (je ne plaisante pas, il y a un chapitre sur le sujet ;o)).
  • Dédier une place pour chaque objet que je possède. Le moine Shoukei Matsumoto préconise aussi « d’écouter les objets » comme Mari Kondo « parce qu’ils savent ce qui est bon pour eux » (oui, oui, l’étincelle de la joie, tout ça). L’animisme doit être un concept très japonais. Je pense que si on doit communiquer avec les objets après la communication avec les humains, les esprits et les animaux, on n’est pas rendu ! ;o)
  • Être plus attentive à la nature et à mon environnement en humant l’air qui change en fonction des saisons, en écoutant le chant des insectes et des oiseaux qui nous indiquent quelle heure il est dans la journée (attendez, il est rouge-gorge moins le quart), en ressentant sur ma peau les bienfaits du froid et de la chaleur, en me nourrissant en fonction de ce que la terre veut bien nous donner et en ne gaspillant pas les ressources.
  • Procéder à un nettoyage de printemps une fois par année (les moines japonais le font en décembre). Pour cela, j’aime beaucoup le rituel du grand nettoyage de la maison avant Pessah, la Pâque juive, où on met tout sens dessus dessous, rien ne reste à sa place, on vide tous les placards de la cuisine de tous les aliments et on nettoie tout jusqu’à la moindre petite poussière !

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce petit guide, joliment illustré, qui expose la vie quotidienne dans un monastère bouddhiste avec simplicité et humilité. J’ai aussi enfin compris pourquoi ma mère coréenne versait de l’eau dans son bol de riz avant de le boire après avoir terminé son repas, ce que je trouvais déroutant ! Cela vient d’un rituel bouddhiste qui consiste à gratter avec une spatule les miettes des récipients qui ont servi à se nourrir, du plus grand contenant au plus petit contenant, pour les boire ensuite en y versant de l’eau ou du thé. Rien n’est gaspillé et on peut ensuite essuyer le bol avec un linge propre avant de le ranger.