Aujourd’hui, je vais vous parler de ma 2ème semaine de Carême (presque) zéro déchet sur le thème de l’alimentation.
En principe, je fais les courses le samedi pour remplir les placards et le frigidaire de la cuisine (foyer de deux adultes et un chat). S’il manque quelque chose dans le courant de la semaine, je pars chercher la marchandise pendant la pause de midi car je finis souvent mon travail après la clôture des magasins à 19h.
Même si j’ai renoncé à mon abonnement de paniers de fruits et de légumes aux Jardins d’Ouchy par manque de diversité, surtout en hiver, certaines habitudes de consommation sont bien ancrées à présent :

No 6. Emporter des cabas avec moi pour les courses. J’en ai toujours trois : un cabas en tissu léger Sézane pour le marché que l’on m’a offert et deux cabas en plastique plus résistants et plus étanches que le tissu si quelque chose vient à casser, comme des œufs ou un pot de yaourt par exemple (expérience vécue). J’ai également des pochettes en coton pour les aliments en vrac et toujours pas de bocaux, non ;o)

No 7. J’aime faire le marché à Lausanne. Comme on y trouve de tout, des olives à la noix de coco en passant par du jus de gingembre et des enchiladas chiliennes, je veille à acheter local et de saison pour ne pas me faire arnaquer. En effet, si c’est pour acheter des raisins au mois de mars (?) ou des fleurs importées, autant aller au supermarché. Mes adresses préférées, toutes situées dans un rayon inférieur à 14,2 km de Lausanne, sont la famille Henny du Mont-sur-Lausanne qui sont adorables et qui ont des pommes, des poires, des noix, des fruits rouges et des cerises à tomber en saison, Déméter, fournisseur du Restaurant du Castel de Bois-Genoud, qui cultive la terre en biodynamie à Crissier, le domaine de la Chocolatière à Echandens… et j’irais volontiers acheter des légumes frais chez la famille Pasche de Romanel devant Globus sur les conseils de @lol_zen que je remercie !

No 8. Je complète mes achats chez Terre Vaudoise à Pully, une très belle épicerie qui met en valeur les produits du terroir du Canton de Vaud. J’y vais surtout pour la viande de la boucherie Nardi à Cully, qui fournit les meilleurs restaurants de la région lausannoise. En trouver sur la carte d’un menu est un signe de qualité. Je m’approvisionne également à la boucherie Hermida à Montchoisi, la boucherie préférée de mes parents pour perpétuer les bonnes habitudes familiales ;o)

No 9. Il ne faut pas compter sur moi pour suivre un mouvement quelconque comme les campagnes « Januhairy » pour encourager les femmes à assumer leur pilosité (si cela leur fait plaisir, c’est très bien, mais exhiber ses aisselles et ses jambes velues sur Internet, ça intéresse qui en fait ?) ou « février sans supermarché » (il y a de très bons produits dans les supermarchés, l’important est de lire et de choisir ce que l’on veut consommer. Par ailleurs, l’origine des supermarchés part d’une très bonne idée : acheter collectivement des objets de première nécessité pour réduire les frais de consommation). Quant aux manifestations dans la rue pour le climat ou autre, je pense qu’il serait plus intelligent de mobiliser tout ce monde et toute cette énergie pour enlever les détritus dans les campagnes, dans les forêts, à la montagne ou au bord de la mer afin d’aboutir à quelque chose de concret plutôt que de s’asseoir par terre ou crier « pas content, pas content ». Je préfère agir au quotidien en achetant ce que je considère comme le meilleur pour moi et la planète si possible. Chez Migros, j’ai ainsi trouvé du miel suisse bio et du thon pêché à la canne, méthode de pêche reconnue comme étant la plus respectueuse des populations de poissons.

No 10. J’achète des œufs à mon collègue D. qui élève, entre autres, des poules, des canards et des dindes pendant son temps libre. Il a sauvé cinq poules pondeuses âgées de 1 an qui devaient finir comme nourriture pour les rapaces alors que leur espérance de vie est de 8 à 10 ans. Pourquoi une vie aussi courte ? Simplement parce qu’à partir de un an, elles ne sont plus rentables pour les éleveurs etant donné qu’elles ont dépassé leur pic de production de 300 œufs par année pour ne pondre plus que 90 à 120 œufs. On ne jette pas la pierre sur les éleveurs, ils seraient vite sur la paille s’ils les gardaient plus longtemps car à moins de 0.50 centime l’oeuf par paquet de 6, il ne faut pas espérer des miracles. Je consomme donc des œufs super bio de poules heureuses qui ont eu la chance de ne pas finir gazées au CO2 ou comme chair à pâté pour les animaux dans les zoos. Si je n’ai pas mon collègue D. sous la main, je me rabats sur les œufs avec le no 0 inscrit sur la coquille, qui est le code pour indiquer que la poule a été élevée en plein air selon le mode de production biologique.
No 11. Je cuisine de plus en plus et ne consomme pas tous les jours de la viande ni à tous les repas. Cette semaine, j’ai mangé une entrecôte de bœuf, une demi boîte de thon au naturel et des penne aux crevettes flambées à la vodka (miam), sinon, je me nourris de fruits et de légumes que je mixe en jus vert pour la journée de travail (1 banane, 1 pomme, 1-2 poire(s), 1 poignée d’épinards et/ou de chou kale avec un peu d’eau) ou que je prépare en soupe ou en salade froide ou chaude. Je ne raffole pas des céréales ni des légumineuses et mange du pain une fois par semaine, le dimanche au petit-déjeuner, par goût.

No 12. J’aime fréquenter les cafés et les restaurants. Dès que la commande arrive, j’ai pris l’habitude d’ôter systématiquement la serviette en papier que je mets de côté pour éviter de l’utiliser, même si j’ai des doutes qu’ils la récupèrent en raison de l’épidémie de Coronavirus qui sévit ces temps. Je la remplace par un mouchoir en tissu propre que j’emporte dans mon sac, un objet désuet mais pratique dans ce monde du tout jetable. Il est à remarquer que beaucoup de cafés lausannois proposent à présent du sucre en poudre ou en cubes dans un sucrier et non plus en sachets.


Pour terminer, il y a plein d’adresses bio et en vrac dans le Canton de Vaud, ce qui est une très bonne nouvelle : https://www.frc.ch/utile-au-quotidien/les-bonnes-adresses-vrac/ Je suis passée chez Bio c’ Bon et chez Topinambour à Lausanne sans rien acheter pour l’instant. En effet, j’ai trouvé que l’offre de produits locaux était limitée (un seul pot de miel suisse chez Topinambour contre une grande variété de miels français) et je n’avais pas envie d’acheter des courgettes et des aubergines espagnoles au mois de mars (Bio c’ Bon). Il me semble que c’est toujours mieux de privilégier les produits de saison dans le pays où l’on vit et de favoriser le circuit le plus court et le plus direct du producteur au consommateur plutôt que d’acheter du quinoa de Bolivie ou des lentilles corail d’Inde en vrac même si le magasin est éco responsable. De même, quel est l’intérêt de remplir ma bouteille en verre de vin étranger en vrac si je vis dans une région de vignobles classés au patrimoine mondial de l’UNESCO ? Autant soutenir les vignerons du cru, que leur vin soit conditionné dans des bouteilles ou non, que je peux de toute façon recycler !
En matière de (presque) zéro déchet concernant mon alimentation, mes quatre règles d’or par ordre d’importance sont les suivantes :
- Acheter local et privilégier la vente directe du producteur au consommateur.
- Favoriser les petits commerces quand c’est possible.
- Acheter en vrac les produits non produits en Suisse comme l’huile d’olive, le vinaigre balsamique, certains riz, etc.
- Continuer à m’approvisionner au supermarché en lisant les étiquettes.

Je ne vous cache pas que cela demande un temps fou pour faire ses courses à plusieurs endroits, parfois juste pour un seul produit. Honnêtement, je ne sais pas comment fait Mme Béa pour tenir ses engagements sans jamais craquer avec un mari et deux enfants, plus des conférences qui l’éloignent de son foyer. J’ai beau chercher, je ne comprends pas.