A partir du 19 avril, la Suisse assouplit ses mesures contre le coronavirus et autorise la réouverture des terrasses des bars et des restaurants jusqu’à 23h (il faudra s’habiller chaudement, sortir ses moon boots et commander de la fondue car les températures annoncées la nuit à Lausanne sont comprises entre 4 à 6 degrés), les établissements de loisir et de culture (les musées et les magasins sont ouverts depuis le 1er mars), les salles de sport et de fitness, les cinémas, etc., avec des restrictions concernant le nombre de personnes au cas par cas.
Depuis le 13 mars 2020, hormis quelques repas sur les terrasses des restaurants l’été passé, je n’ai pas voyagé ni ne suis allée dans aucun de ces espaces récréatifs. J’attends que la situation retourne à la normale. On peut se plaindre légitimement des privations et des restrictions à la liberté individuelle (un concept qui n’existe pas en Asie), mais j’ai profité de ce moment historique pour réfléchir sur les activités que j’aimais faire pour me distraire à la maison.
Pour commencer, j’ai peut-être moins souffert du confinement que bon nombre de personnes car j’avoue qu’avant la pandémie, je n’en pouvais plus de la fréquence de mes voyages autour du monde, que ce soit pour le travail ou pour les vacances. Mon rêve était de passer mes vacances chez moi, un vœu qui a été largement exaucé ! :o)
J’ai enfin pu prendre le temps de me poser – quoique ce n’est pas tout à fait exact, puisque je prépare mon deuxième déménagement en moins d’une année – pour profiter de mon « petit » Kumba que j’ai vu grandir de 1,2 kg à 5,5 kg et pour découvrir que j’aimais tricoter en regardant des films et des séries à la TV, cuisiner pour moi et pour mes proches, m’inventer n’importe quel prétexte pour marcher et me balader même dans le froid, discuter pendant des heures à deux, être plus complice avec ma famille et mes amis en passant des instants privilégiés avec eux, faire des grasses matinées, mettre de la musique et danser sans me préoccuper de savoir si je suis en rythme ou pas (surtout ou pas), écouter des podcasts dont je ne me rappelle jamais avant de m’endormir parce que je suis trop fatiguée, manger des gâteaux et boire des bulles de champagne ou de Coca Zéro.
En revanche, je n’arrive toujours pas à me concentrer suffisamment pour lire et je n’ai pas repris mes jeux vidéos.
J’aime aussi me préparer un chocolat chaud et un jus de fruits frais le matin, prendre un long bain en pensant à rien, rêvasser en me disant que je n’ai plus rien à jeter, ni à ranger ni à acheter, réaliser des tutos de maquillage et rigoler, déjeuner et bruncher dans le jardin quand le temps le permet.
Je ne serais pas tout à fait moi si je ne m’inventais pas toute sorte de projets mais j’ai réalisé que je pouvais être profondément heureuse toute seule. Je ressens parfois ce que j’appelle des shoots de bonheur pur : je suis assise tranquillement à ne rien faire et je suis envahie tout à coup d’un sentiment profond de bien-être et de gratitude, qui ne dépend ni des circonstances ni de l’endroit où je vis (oui, c’est de la bonne ! ;o)).
Ce qui est bien, c’est que toutes ces activités sont gratuites ou presque. Je me réjouis bien sûr de pouvoir faire la fête en troupeau et « de me lâcher » bientôt mais je sais aussi que ces moments de joie simple et de tranquillité d’esprit sont importants pour moi.



En fait en Asie, ou plutôt à Hong Kong… je ne sais pas comment c’est ailleurs…, c’est en acceptant de restreindre ses libertés individuelles… qu’on augmente les libertés de tous… et les siennes en même temps.
Paradoxal mais hyper efficace !