Investir

Moi à ma copine Madame : « J’ai envie d’acheter une bague en plastique. De toute façon, cela ne sert à rien de dépenser plus pour du toc. »

Ma copine Madame : « Tu sais, il faut savoir se faire plaisir ! »

Vous avez pu constater comme j’envoie du rêve ces temps sur Instagram mais aussi sur mon blog avec mes achats de la semaine : des verres à cocktails, des accessoires pour chat et bientôt des machines de nettoyage Kärcher que j’aime d’amour. Si, si, c’est sérieux :o)

Cela ne signifie pas que je ne craquerai plus jamais pour un sac ou des chaussures de luxe un jour ou l’autre (l’hiver passé, je voulais les bottes blanches Bottega Veneta que vous avez trouvées laides au possible, donc, pour envoyer du rêve, ce n’est toujours pas gagné ! ;o) Je ne les ai pas achetées finalement car ma copine Madame m’a convaincue que non seulement elles étaient moches mais qu’elles seraient aussi passées de mode l’hiver prochain. Elle est bien, ma copine Madame !) et j’ai d’autres priorités en ce moment, liées à mon emménagement dans mon appartement à Montreux.

Je souhaite, par exemple, créer un vestiaire dans l’alcôve située à côté de la porte d’entrée, installer un lave-linge même si la résidence abrite deux buanderies communes dont personne ne se sert (une colonne de lavage est-elle vraiment nécessaire dans ce cas ?), une nouvelle chatière et des parois de plexiglas pour sécuriser le balcon pour les chats, choisir des luminaires, une table basse légère, une essoreuse à salade, etc. Je voulais aussi remplacer la plaque de cuisson en vitrocéramique par de l’induction comme au chalet et le parquet mosaïque en damier par du carrelage ou un parquet en chevron, mais me suis ravisée quand j’ai appris que la plaque de cuisson était neuve et que le parquet en chêne massif, qui est de très grande qualité, venait d’être poncé et vitrifié.

Heureusement que j’ai des personnes autour de moi qui savent me raisonner. J’avais demandé à mon cousin Nico, ébéniste, prof de ski et de parapente (Nico sait tout faire !) s’il pouvait poncer le buffet Henri II de grand-maman pour le peindre en blanc ou en gris. Il m’a répondu que ce serait un sacrilège, le buffet étant réalisé avec beaucoup de talent dans du noyer, un bois noble extrêmement prisé en ébénisterie. Je suis contente de l’avoir écouté, il se fond merveilleusement bien dans le décor.

J’ai donc passablement de dépenses en vue, notamment la réfection totale du balcon dans deux-trois ans pour un coût de CHF 20’000.- (j’ai été informée avant l’achat, ce n’est pas une surprise). Après les centaines de milliers de francs suisses déjà versés pour construire le chalet et pour acquérir mon appartement et les factures à cinq chiffres qui s’accumulent dans ma boîte à lettres, j’en viens presque à considérer que tout objet en-dessous de CHF 1’000.- est « bon marché », oups -__-

Dépenser, c’est bien, mais il faut bien que l’argent rentre aussi !

Je vous ai parlé de la « confiture de pognon » de mon Frangin (trop sympa, j’ai vu qu’un contributeur a mentionné mon blog sur le site http://www.budget-serré.com), des méthodes « 52W Challenge » et « Boule de neige » pour épargner et/ou pour sortir des dettes, il est temps de passer à la phase supérieure avec l’acquisition d’un bien immobilier et la gestion de fortune, qui ne sont malheureusement pas à la portée de tout le monde, en tout cas en Suisse, même en travaillant dur et en se privant de tout, ce qui n’est pas le but non plus !

Comme je vous l’ai expliqué, j’ai toujours été plus fourmi que cigale et ne vis que sur mon salaire qui sert à couvrir mes frais mensuels plus les extras comme mes chaussures moches, mes voyages au bout du monde, mes meubles de designers qui font un tabac auprès des futurs locataires de mon appartement qui voulaient les reprendre en pensant sans doute qu’ils venaient de Conforama, etc. J’ai hérité du portefeuille de titres, composés de valeurs mobilières telles que des actions, obligations, etc., de papa et de maman mais n’ai pas fait n’importe quoi en le flambant dans une Lamborghini, dans des entrecôtes recouvertes d’or fin (oui, ça existe et ce n’est pas malin) ou dans des tanks qui tirent des bouteilles de champagne à Dubaï (oui, ça existe et ce n’est toujours pas malin). Au contraire, je l’ai laissé sagement entre les mains de leur gestionnaire de fortune et n’ai revendu qu’une petite partie des actions pour financer l’achat de mon appartement à Montreux, la grande majorité provenant de mes fonds personnels. Mon objectif est d’ailleurs de rembourser au plus vite ce que j’ai sorti des fonds de placement, ce qui devrait me prendre 5 ans environ.

Quand on parle d’actions cotées en bourse, on s’imagine des traders survoltés aux narines pleines de cocaïne qui hurlent dans tous les sens comme dans le « Loup de Wall Street. » Il y en a certainement mais moi, j’ai toujours eu affaire à un gentil Monsieur en costume-cravate qui m’explique l’évolution de mes actifs avec de nombreux graphiques à l’appui dans un salon feutré. On discute des risques que j’accepte de prendre (j’ai perdu CHF 30’000.- en 10 jours au début de la pandémie mais les ai récupérés depuis), de mes projets futurs (= l’achat d’une Lamborghini Reventón et d’une entrecôte à l’or fin arrosée d’une bouteille de champagne millésimée tirée par un tank à Dubaï ;o)) et des rendements de chaque titre. Je reçois également des documents à lire à la maison tout au long de l’année ainsi que des invitations à participer à des conférences données par des experts financiers. Rien que du sérieux, donc. On est plus proche de la stratégie à long terme de Warren Buffet que du pari insensé de Jérôme Kerviel.

(c) Chanel Cruise 2021. Une de mes connaissances possède une collection impressionnante de sacs Chanel et Louis Vuitton. Elle les achète en vendant quelques actions à la fin de l’année et ne touche ainsi jamais à son capital. C’est ce schéma économique qu’il faudrait viser si on arrive à mettre beaucoup d’argent de côté. Certaines banques, comme la BCV, acceptent de faire de la gestion de fortune à partir de CHF 250’000.- d’avoirs en cash, tandis que la firme du copain James et de sa famille n’accepte que les fortunes à partir de CHF 1’000’000.-.

C’est en découvrant cet aspect de la finance que j’ai compris l’intérêt de ne pas gaspiller l’argent dans des choses sans valeur. C’est également ce qui m’a décidé à acquérir mon logement à Montreux, grâce aux conseils de mon gestionnaire de fortune qui m’a contactée tous les jours pendant une semaine depuis que je lui ai envoyé le dossier de vente pour me dire que je faisais un excellent investissement. Je suis tombée sans le savoir sur une affaire en or : non seulement, j’ai fait une grosse plus-value en l’achetant mais je paierai un montant dérisoire pour rembourser ma dette hypothécaire par rapport aux prix des loyers en vigueur sur l’arc lémanique et je pourrai en plus déduire un montant conséquent de mes impôts. Par ailleurs, cet appartement est un des rares sur le sol suisse à pouvoir être vendu à des acheteurs habitant à l’étranger selon la Loi fédérale sur l’acquisition d’immeubles par des personnes à l’étranger (LFAIE).

Mon appartement est donc un coup de cœur mais surtout un investissement solide alors que les taux hypothécaires sont en train de remonter. Pour moi, il est important de prévoir le futur et de pouvoir le louer ou le revendre sans perte en tout temps. Je déconseillerai donc d’acheter un bien immobilier s’il est à la limite ou au-dessus de ses moyens juste parce qu’on « l’aime trop, on verra bien. » Investir est et doit rester une décision purement rationnelle. De toute façon, les banques veillent au grain et refusent tout financement s’ils estiment que les risques sont trop élevés.

Pour la petite histoire, j’ai trouvé mon appartement en sélectionnant les mots clés « appartement, Vaud, à partir de 3 pièces » (dans le canton de Vaud, la cuisine et les salles de bain ne sont pas considérées comme des pièces. Un 3 pièces en Suisse est donc un 5 pièces en France, je crois) sur le moteur de recherche d’Immostreet.ch parce que cela m’ennuyait de regarder une par une toutes les annonces à Lausanne et environs. Le hasard fait bien les choses, surtout quand on n’a pas d’attentes particulières ! :o)

Vue sur Montreux depuis la forêt au-dessus de chez moi. On peut y cueillir de l’ail des ours au printemps, organiser des barbecues en été et ramasser des châtaignes en automne.

Un achat par semaine no 2 et no 3. Verres Libbey

Les recommandations en matière de santé conseillent de boire de 1,5 litres à 2 litres d’eau par jour, soit huit verres d’eau par jour qui sont un mythe car chaque personne a des besoins en eau qui lui sont propres, si l’on tient compte de sa taille, de son activité physique, du climat où elle vit (je doute que les Touaregs boivent 2 litres d’eau par jour, il faut déjà les trouver dans le désert !) et de son mode de vie. Par ailleurs, l’alimentation fournit aussi le corps en eau avec les fruits et les légumes qui sont composés de 80 % d’eau pour la plupart, les jus, les soupes, les bouillons, les boissons chaudes ou froides comme le Coca Zéro :o)

J’aime commencer ma journée par un ou deux grands verres d’eau chaude au réveil, chaude parce que c’est une habitude que j’ai prise lors de mes deux voyages à Nanjing. Les Chinois boivent de l’eau chaude selon les recommandations de la médecine chinoise car l’organisme n’a pas besoin de la réchauffer avant de l’assimiler.

Il y a plein de théories en matière de nutrition et je suis toujours étonnée comme la plupart sont battus en brèche quand je discute avec mon médecin nutritionniste. Une fois de plus, tout dépend de notre état de santé et je ne vais pas suivre à la lettre les recommandations que l’on trouve dans les magazines féminins si je n’ai pas besoin de perdre des kilos avant l’été !

Je ne suis pas du tout minimaliste en matière de verres, même si je recherche une certaine unité et ne dépasse pas le chiffre de 6. J’ai des flûtes à champagne (5 car j’en ai cassé une…), des verres à vin blanc et à vin rouge en cristal de la collection PURE du label Schott Zwiesel. Pour les verres à eau, je me suis rappelé des verres à Long Drink (47 cl) contenant les cocktails au BAR du Beau-Rivage Palace qui sont inspirés des verres américains produits par Libbey entre 1876 et 1925 pour le côté Vintage Chic. J’ai donc acheté trois verres Libbey Hobstar et trois verres Libbey Radiant chez Globus à Lausanne.

En matière de verres, il me reste à racheter une flûte à champagne Schott Zwiesel pour remplacer celle que j’ai cassée. J’aimerais aussi des grands mugs en verre pour le thé et le chocolat ainsi que des tasses en cuivre pour préparer des Moscow Mules, un de mes cocktails préférés avec le Singapore Sling, mais je me tâte car je ne prépare pas des Moscow Mules tous les jours… Idem pour les chopes de bière (sont-elles vraiment nécessaires en dehors de l’Oktoberfest ? ;o)), des verres à liqueur, à whisky, à cognac, etc. C’est fou comme on peut se compliquer la vie et encombrer nos étagères !

Déménager

Il y a 8 mois, j’écrivais l’article Partir et en le relisant, je me suis dit que j’avais fait beaucoup de chemin. Non seulement mon appréhension de vivre seule après 14 ans de vie de couple était infondée, mais mon impression que je partais pour le meilleur s’est vérifiée. Comment pouvais-je envisager 8 mois plus tôt que j’allais trouver et acheter mon chez moi à Montreux en 15 jours ? Je savais que mon appartement lausannois était un lieu de transition mais je pensais y rester plus longtemps sinon, je n’aurais pas pris la peine d’investir dans un filet de sécurité ni dans une chatière pour Kumba !

8 mois plus tard, je m’apprête à nouveau à mettre des cartons dans les cartons pour déménager. Je pourrais reprendre exactement la même photo pour illustrer mon nouvel article, sauf que Kumba a grandi et s’intéresse désormais plus à trouver une femelle qu’à voler les emballages de viande dans le sac à ordures.

Je n’arrive pas encore à me réjouir d’être enfin chez moi, car j’ai du mal à réaliser ce qui s’est passé (c’est trop tard, ma petite !) et je n’arrive pas encore à me projeter dans les murs de mon appartement que je n’ai vu qu’une demi-heure. Je sais en revanche que le déménagement me barbe déjà parce que j’ai plein de choses à faire :

  • Faire trois appels d’offre à des entreprises de déménagement (je n’ai jamais fait appel aux amis parce que je trouve que ce travail est dur et ingrat et je serai gênée de le leur demander).
  • Etudier les devis d’entreprises de nettoyage. Danijela, la patronne du salon de coiffure Red Room, m’a proposé les services d’une ancienne diplômée de l’ECAL, l’école d’art que j’ai suivie, qui a besoin d’argent mais je vais quand même contacter des professionnels, ne serait-ce que pour connaître le montant de leur prestation.
  • Publier une annonce sur les sites dédiés à la location de biens immobiliers pour trouver au moins une personne solvable d’ici au 15 juin et assurer les visites. Si j’avais su, j’aurais fait une copie d’écran de l’annonce pour l’appartement afin de n’avoir pas à refaire le texte et les photos…
  • Contacter le copain assureur afin de savoir que faire avec les polices d’assurances que j’ai contractées et les adapter au besoin par rapport à ma nouvelle situation.
  • Me renseigner sur mon abonnement TV et Wifi pour savoir si je dois le résilier ou si je peux le conserver.
  • Annoncer mon départ à la Commune de Lausanne et mon arrivée à la Commune de Montreux.
  • Remettre mon appartement en état : reboucher les deux minuscules trous au mur où j’ai accroché les tableaux et contacter le vitrier et la société qui a installé le filet de sécurité dans le jardin si le nouveau locataire n’a pas de chat (je croise les doigts pour qu’il en ait un !).
  • Informer les services industriels de mon nouveau domicile (activation des services).
  • Procéder aux changements d’adresses. J’ai organisé la réexpédition de mon courrier auprès de La Poste depuis Pully à Lausanne mais je ne sais pas s’ils peuvent le faire depuis Pully, Lausanne et Montreux ?
  • Emballer mes affaires. Heureusement, je n’ai pas de tri à faire ! J’aimerais bien me débarrasser de ma table basse en bois et en cuir Natuzzi et de mon meuble TV (j’ai un pied à la cave, mais où ranger les boîtiers et les fils pour raccorder la TV et le Wifi ?) mais je préfère m’installer d’abord dans mon nouvel appartement et m’occuper ensuite de la décoration. De toute façon, j’ai besoin d’une table basse et j’aviserai pour le meuble TV. Je ne suis pas non plus attachée au tapis sous ma table en céramique Roche Bobois mais Kumba a décidé que c’était son griffoir géant… Autant qu’il l’use plutôt qu’il fasse ses griffes sur un tapis neuf acheté à grands frais.
  • Faire l’état des lieux de sortie avec la régie et rendre les clés et en finir à jamais avec le monde de la location !

J’espère que je vais rester plus de 8 mois dans mon nouveau chez moi cette fois mais je ne parierai sur rien parce que le changement est là ! :o)

Devenir propriétaire en Suisse

Cela fait une semaine tout juste que j’ai fait des offres pour deux appartements avec une demande de réduction de CHF 50’000.- pour l’un et CHF 20’000.- pour l’autre qui ont été acceptées, ce qui ne m’a pas aidée à prendre une décision :o)

Depuis, les événements se sont enchaînés à coups de téléphone et de courriels avec les courtiers, les banques (j’ai contacté trois banques dont une seule a réussi à me faire une offre ferme en 5 jours ouvrables dans un laps de temps aussi court ;o)) et le notaire chez qui je vais signer l’acte de vente jeudi prochain !

Ce ne sera pas mon premier bien immobilier puisque je possède déjà de la parcelle constructible ainsi que le chalet de grand-papa Louis en Valais, une résidence secondaire qui a été entièrement démolie (impossible de garder les fondations) et reconstruite en retrait de 8 mètres de la route selon les directives communales.

Cette fois, j’ajoute une résidence principale à mon patrimoine, un endroit où je vivrai la majeure partie de mon temps, quoique je peux faire ce que je veux et vivre où je veux, en fait, maintenant que j’y pense ! :o)

Les démarches pour acheter mon appartement ont été très rapides et je m’en étonne moi-même : L’idée d’acquérir ma résidence principale a trotté dans ma tête en décembre quand je suis montée un mois au chalet. J’étais tellement bien là-haut auprès de mes cousins, la vue était si belle, le paysage féerique et je soupirais à l’idée de retourner à Lausanne dans la grisaille hivernale ! Pour quoi faire, d’ailleurs ? J’étais en télétravail depuis le 13 mars, je n’avais plus aucune attache à Lausanne depuis la mort de mes parents à part ma tante que je voyais une fois par mois et je payais un loyer mensuel de CHF 1’850.- pour un 2,5 pièces de 60 m2 avec un jardin qui ne m’appartenait pas. Le choix d’habiter à Lausanne était celui de mes parents, pas le mien, et la pandémie a transformé durablement ma façon de travailler.

Le 1er janvier, j’ai donc décidé que l’année 2021 serait consacrée à l’achat d’un logement et que je prendrais le temps nécessaire pour éplucher les annonces ou plutôt pour surfer sur les sites spécialisés. Le mois de janvier a été bousculé par l’arrivée de Kaly, sa maladie et sa mort foudroyante (pauvre petite Kalypuce :o(). Le temps de me remettre de sa perte et le mois de février était passé ! Entretemps, j’ai reçu le dossier d’un bien avec un jardin sur plan au Mont-sur-Lausanne que j’ai refusé après avoir vu le lieu où le bâtiment devait être construit (il y a le joli Mont-sur-Lausanne et le moins joli Mont-sur-Lausanne à cheval avec les quartiers du haut de Lausanne).

Puis, il y a eu les deux annonces d’appartements à vendre dans deux lieux différents dont l’un parlait à ma raison et l’autre à mon cœur. J’ai passé quelques nuits sans sommeil (pas trop, puisque ça fait juste 8 jours tout ça ;o)) jusqu’à l’appel de mon banquier ce lundi qui a tout changé : je faisais une affaire en or en achetant le bien pour lequel j’avais eu un coup de cœur.

La raison rejoignant le cœur, il n’y avait plus aucune raison de douter !

Ecrit comme cela, ça a l’air très facile d’acheter un bien immobilier en Suisse mais c’est loin d’être le cas ! La Suisse est un peuple de locataires avec l’Espagne et la Lettonie en Europe : 9 habitants sur 10 sont locataires à Genève et à Lausanne. La faute à la rareté des logements à vendre dans ces deux villes où les prix flambent mais aussi aux restrictions à la propriété : Les acheteurs doivent disposer de fonds propres (= argent cash) à hauteur de 20 % du prix d’achat, ce qui devient compliqué pour les ménages de la classe moyenne.

Prenons par exemple l’achat d’une maison à CHF 1’000’000.-, un bien quasi illusoire à trouver à ce prix à Genève, à Lausanne ou à Zürich, les trois villes les plus chères de Suisse, sans prévoir de gros travaux de transformation/rénovation !

L’acheteur doit apporter 20 % de fonds propres, soit CHF 200’000.-, dont 10 % minimum de sa poche (= CHF 100’000.-) et CHF 100’000.- du 2ème pilier (assurance vieillesse) et prévoir du cash supplémentaire pour payer les frais de notaire qui s’élèvent à 5 % du prix d’achat environ, soit CHF 50’000.-.

Pour un bien de CHF 1’000’000.-, l’acheteur doit donc prévoir un budget de CHF 260’000.- cash minimum, si on compte les impôts qu’il devra payer sur le retrait des CHF 100’000.- de son assurance vieillesse, soit CHF 10’000.- (10 % environ).

Il reste ensuite à trouver une assurance ou une banque qui sera d’accord de faire une hypothèque pour CHF 800’000.-. L’acheteur sera alors confronté à une autre difficulté : son salaire qui doit respecter la règle d’or selon laquelle le coût du logement ne doit pas dépasser un tiers des revenus, le calcul devant être réalisé sur un taux élevé. Ainsi :

  • Taux bas de 1 % : CHF 8’000.- = CHF 666.- (le chiffre du diable ;o)) par mois + frais d’entretien de la maison à prévoir + amortissement ou pas selon les conditions.
  • Taux élevé de 5 % : CHF 40’000.- = CHF 3’333.- par mois + frais d’entretien de la maison + amortissement ou pas, ce qui signifie que l’acheteur doit gagner un salaire minimum de CHF 10’000.-/mois.

Le salaire moyen d’un Suisse étant de CHF 5669.- (EUR 5113.-), il est impossible pour un salarié suisse de la classe moyenne d’acheter un bien à CHF 1’000’000.- sauf s’il vit en couple, que les deux personnes travaillent et sont co-débiteurs, s’il apporte plus que 20 % de fonds propres et/ou s’il gagne plus de CHF 10’000.-/mois.

Dans mon cas, j’achète seule et j’ai la chance d’avoir les fonds propres et le salaire nécessaires pour pouvoir payer mon appartement ET le chalet si les taux hypothécaires devaient monter à 5 %. C’est pour ça qu’il n’y a aucune raison que les choses traînent si toutes les conditions sont réunies !

L’achat d’un logement est un acte raisonné qui répond à des calculs très précis : on peut ou on ne peut pas. Ce n’est certainement pas en « demandant à l’Univers », en « émettant des ondes positives » ou en « attendant que toutes les planètes soient alignées » ou je ne sais pas quelle théorie New Age qu’on va y arriver.

En tout cas, moi, je n’ai rien demandé, j’ai trouvé et je vais signer ! :o)

Partir

« Partir un jour sans retour, effacer notre amour, sans se retourner ne pas regretter, garder les instants qu’on a volés » (2 Be 3)

Je vous avais dit que j’écoutais des chansons de m… ! :o)

Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai pour les 2 Be 3… Je ne suis pas désespérée à ce point !

J’ai bien progressé depuis mon dernier article de blog, j’ai trouvé un appartement avec un jardin au cœur de Lausanne dans un quartier qui m’est inconnu et qui m’oblige à sortir de ma zone de confort et suis en train de préparer mes cartons pour le déménagement dans deux petites semaines.

Je ne pleure quasi plus, le plus éprouvant pour moi ayant été de faire mes adieux à la famille de Lui et à notre femme de ménage que je ne reverrais sans doute jamais.

J’ai pris la décision de partir mais j’ai l’impression que Lui le vit aussi bien que moi car nous en parlons depuis plus d’une année. J’ai de la peine à identifier ce qui m’a motivée à prendre cette décision mais elle était aussi claire pour moi que lorsque j’ai débarqué chez Lui il y a 14 ans avec ma valise et Kimchi le chat en lui expliquant que j’avais résilié mon appartement. Je « savais » que cela se passerait bien et qu’il ne me fermerait pas la porte au nez même si nous n’avions pas abordé le sujet d’une vie commune :o)

Je pense souvent à maman et je l’entends me dire, en soupirant « Tu sais, il y a bien des concessions à faire dans un ménage » et « De nos jours, les gens se quittent pour un rien, c’est malheureux. » Oui, maman avait peut-être raison mais c’était SA vision de la vie et SA manière de penser.

14 ans de vie de couple, ce n’est pas rien, et je comprends ce que maman voulait dire par rapport aux concessions à faire (se taper les meurtres de Crime District au lieu des Reines du Shopping, mais non, je rigole !). Savait-elle toutefois ce que ça signifie de s’éteindre à petit feu, de sentir sa joie et sa lumière intérieures décliner jusqu’à n’être plus qu’un pâle reflet de soi-même, alors que je suis censée être heureuse puisque j’ai « la chance de vivre à deux et de tout avoir » ?

Il est certain que c’est une décision égoïste et que « je pourrais faire des efforts » (même Lui n’a pas envie de les faire, alors, à quoi bon ?). Cependant, je « sais » que la vie m’entraîne ailleurs, où je n’en ai aucune idée, mais elle m’a toujours offert des cadeaux qui étaient mieux que dans mes rêves les plus fous : être adoptée par papa et maman qui m’ont tout donné, retrouver ma famille coréenne alors que je ne voulais pas la rechercher, travailler à l’international dans un job passionnant au lieu de m’ennuyer comme secrétaire dans un cabinet d’avocats (= mon tout premier entretien professionnel où je suis tombée des nues quand l’avocat m’a reproché mon inexpérience – forcément, puisque j’étais fraîchement diplômée de l’école d’art de Lausanne et que j’avais suivi des cours du soir de secrétariat avec option juridique – et m’a demandé sans plaisanter si je savais utiliser une photocopieuse… Ma foi, oui et je sais même allumer un ordinateur, truc de dingue !) et rencontrer Lui dans un avion au retour de la Tunisie alors que, le cœur meurtri, je ne voulais plus entendre parler de relation avec un homme !

Pour avancer, je dois renoncer à plein de choses, voire à une partie de moi-même : mon confort et ma sécurité, ma routine quotidienne, mon couple qui ne fonctionne plus même si on s’aime encore et qu’on s’apprécie toujours, un appartement idyllique ainsi que la nostalgie d’un passé révolu. Je sais aussi par expérience qu’il est vain de s’accrocher à un amour perdu à moins de vouloir se faire du mal (c’est un choix que je respecte pour être passée par là car il s’agit plus d’un mal pour un bien. On en ressort grandi) et que je n’ai aucune envie de vivre une vie tiède et sans saveurs. J’ai tellement mieux à faire que de me laisser paralyser par mon inaction par peur d’avoir peur ! Je suis aussi persuadée que la vie est une somme d’expériences et je ne veux pas me réveiller un jour en constatant qu’il est trop tard pour développer tout le potentiel qui sommeille en moi. Pourquoi passer à côté de mon histoire personnelle alors que quoique je fasse, la mort est au bout du chemin ? Autant vivre à fond et ne rien regretter !

Il y a aussi un autre aspect de la séparation qui me fascine et qui m’effraie à la fois et que je vois comme un challenge à relever : vaincre définitivement ma peur de me retrouver seule et lutter contre mes pensées limitantes dues au vide affectif qui ne sont que des visions de l’esprit. Je vais y arriver parce que je suis riche d’une très belle et longue relation avec un homme qui m’a guérie de ma dépendance affective, que j’ai confiance en la vie et en l’amour et aussi parce que je « sais » que j’ai l’ouverture d’esprit et la curiosité nécessaires pour découvrir chaque jour de quoi demain sera fait. Je veux apprivoiser mes peurs et les considérer comme des signaux positifs pour progresser plutôt que comme des éléments perturbateurs pour excuser mon manque de courage et de volonté.

En fait, le plus dur est derrière moi.