L’amour est dans le pré, saison 16, les portraits 1/2

OMG, cela fait 16 ans que je regarde l’amour est dans le pré ! Enfin, non, ce n’est pas vrai, je n’ai pas vu les premières saisons et j’ai loupé quelques émissions en cours de route.

« Il y a du level, dis-donc, cette année !», me suis-je dit en franglais en voyant la présentation des cinq candidats. Ils sont tous bien habillés, ont toutes leurs dents, s’expriment correctement et habitent tous dans des maisons rutilantes de propreté à la décoration moderne. Où sont passés les nappes en toile cirée à fleurs, les murs pas terminés en parpaing, les rubans attrape-mouches, la collection de vaches en peluche et les décorations en macramé ? Stéphane Plaza est passé faire du home staging ou quoi ? Wow !

Moi, je voulais du Didier en short !

Avant d’entamer les présentations, je tiens à souligner que je trouve tous les candidats très courageux ou très désespérés pour chercher l’amour à la TV et de s’exposer ainsi à nos regards. Je n’ose pas imaginer l’image que je pourrais donner avec ma maîtrise hasardeuse du français quand je dis, par exemple, à ma collègue en visioconférence : « Je cherche le mot français pour schedule, ah, oui, planning ! ». Euh, okay…

Jolies lunettes et joli polo rouge qui lui va bien au teint. Impeccable cette année !

Ca commence très fort avec Hervé le Picard. La production ne nous a pas gâtés cette année car il y a deux Hervé et deux Vincent. Déjà qu’on avait de la peine à se rappeler des prénoms d’une année à l’autre, je sens que ça va être galère cette saison. J’ai remarqué tout de suite le petit chien tout chou et trop mignon (= Kindschenschema, rappelez-vous) aux pieds d’Hervé et croyais qu’il lui appartenait, mais en fait, c’était la chienne de Karine Le Marchand qui s’appelait Rose et qui s’est fait renverser par une voiture, c’est trop affreux, pauvre petite boule de poils :o( Cela fait quand même un atout séduction de moins pour Hervé parce qu’un homme à torse nu qui tient dans ses bras un lapinou, un chiot, une loutre de mer ou un bébé phoque du Groenland, c’est tellement craquant ! Surtout si en plus, il est pompier ou rugbyman et qu’il pose pour un calendrier destiné à une association qui permet aux enfants malades de réaliser leur rêve ! *__*

Hervé est un homme qui semble très gentil, doux, affable et paraît socialement bien intégré puisqu’il est maire adjoint dans la jolie petite mairie dans la prairie de son village. Il parle de lui en utilisant le pronom indéfini neutre « on » et habite depuis 42 ans chez ses parents qui veulent se débarrasser au plus vite de leur Tanguy de fils :

Karine Le Marchand aux parents d’Hervé : Vous seriez tristes s’il devait partir un jour ?

Maman d’Hervé : Ah non, non, non ! On n’en peut plus

Papa d’Hervé : Ah non, surtout pas ! On est à bout

Sachant qu’Hervé n’a pas pipé mot pendant toute la longue discussion avec Karine Le Marchand et ses parents, je me dis que les déjeuners en famille du dimanche doivent être trop sympas.

Lors de ses confidences, Hervé explique qu’il est « blanc comme une feuille de papier ligné avec une marge à gauche avant la dictée » ou « neuf comme le canapé en cuir acheté en promo chez Ikéa » ou « intact comme un magasin de porcelaines où l’éléphant ne serait pas passé », bref, on est puceau, on assume et on en est fier. C’est tellement beau de se préserver ainsi pour celle qui sera la femme de sa vie, sa confiture sur la tartine et sa gourde dans le désert. A 42 ans, il est temps de lâcher la bête ! Hervé a bien connu quelques amourettes mais elles datent de l’école primaire…

Prétendante idéale : « Salut, je m’appelle Domina et j’aime le bondage et le latex ».

Le rose est tendance en 2021, Nathalie a donc tout juste… euh…

La deuxième candidate, c’est Rose Perle. Elle s’appelle Nathalie, dite « Nanou », a 49 ans et élève des veaux sous la mère avec sa fille Samantha. Elles mettent plein d’huiles essentielles dans l’étable pour que ça sente bon parce que tu vois les vaches et les veaux, ça fait caca quand même et ça fouette. Je n’ose pas trop plaisanter avec Nathalie parce qu’avant sa période rose comme Picasso (bah oui, lui aussi), elle a vécu comme Cosette sans Jean Valjean et ça, c’est très très triste. Imaginez, la pauvrette naît dans une fratrie de sept enfants, le pain est rare, l’argent aussi, elle se marie avec un Ténardier qui la bat pendant 18 ans, elle souffre mais l’aime quand même car elle a le cœur aussi rose que son corps est bleu (quel sale type de chez pauvre type !!!) jusqu’à ce que sa fille Samantha, n’en pouvant plus, la force à partir au plus vite dans un mobil-home sur un bout de terrain avec une poignée de vaches et quelques veaux. Rose Perle fait des ménages et nourrit ses enfants en faisant appel aux Restos du Cœur.

Cette femme a tout mon respect et elle mérite de vivre heureuse avec un homme qui saura l’aimer et qui aime le rose et les bottes blanches. Ce qui m’inquiète, c’est que sa fille Samantha semble protéger sa mère de la dépendance affective. C’est elle qui lui a dit de s’enfuir et c’est elle qui commente encore : « Ma mère est nulle en amour », ce qui ne présage rien de bon.

Prétendant idéal : « Chère Samantha, je m’appelle Sigmund F. et j’aimerais bien devenir votre beau-père avec votre autorisation ».

Si lui est agriculteur, moi, je suis oto-rhino-laryngologue (ça y est, je l’ai écrit !)

Poursuivons avec Vincent le Provençal, organisateur de spectacles équestres. Lui, c’est l’erreur de casting. On ne comprend pas trop pourquoi il participe à l’émission : il n’est pas agriculteur, possède une maison immense et un domaine gigantesque et sillonne toute l’Europe avec ses chevaux qui lui obéissent au doigt et à l’œil (comprendre qu’il n’est pas souvent là et que vous serez seules, Mesdames). C’est peut-être lui le beau gosse de la saison puisqu’il y en a toujours un – chacun ses goûts – ou alors, les spectacles étant annulés à cause de la pandémie, il a pointé chez Pole Emploi qui lui a proposé un stage dans l’amour est dans le pré. On ne s’étonnera donc pas de voir un candidat restaurateur, hôtelier ou stewart chez Air France la semaine prochaine. Tant qu’ils savent manier une fourche, c’est bon.

Vincent Gomina, divorcé depuis une année, est le profil type du quadra qui cherche une jeunette de 25 ans. Il est « un peu macho, un peu dominateur, un peu jaloux » et souhaite une femme féminine (comprendre avec une mini jupe et des gros seins, Mesdames) qui se maquille avant d’aller à l’écurie à 6h du matin. Après les prétendantes qui désinfectent les pis des vaches en talons de 12, voilà le candidat qui veut de la Nabilla avec une bouche effet kiss lips qui claque, un look nude soft glam et un regard charbonneux intense, preuve qu’il n’est pas plus agriculteur que moi !

Tout le monde a droit à l’amour, même un homme qui raconte que quand il est amoureux, il « fond comme du beurre au soleil » et qui se le met ensuite dans les cheveux, miam.

Prétendante idéale : « Salou, Vincent lé millionnairrrre, yé m’apelle Claudia, yé souis étoudiante, yé oun bo countouring et yé cherche oun Sugar Daddy por boucoup amor toua ».

Couleurs sobres, vêtements seyants, rien à redire !

Sébastien, lui, cultive de la lavande après avoir construit des machines à glaces (moi je dis que la glace à la lavande, c’est pas mal). Il est le gentil nounours de cette saison avec l’accent chantant de Maïté, la cuisinière qui fracassait la tête des anguilles vivantes avant que PETA existe, sensible, serviable qui participe aux tâches domestiques en faisant semblant de nettoyer la cuisine qui n’a jamais servi et en passant l’aspirateur tout juste sorti de son emballage sur un sol immaculé (pourquoi le cordon n’est pas branché ?). Il est papa d’un petit garçon de 10 ans qui l’a fait pleurer pendant trois semaines après sa naissance tellement il était ému (rrroooooh, homme costaud qui pleure + bébé + pull lavande = keur) et ne veut plus être papa (comprendre que non, il ne changera pas d’avis, Mesdames) parce que les Kleenex en plus des Pampers, ça coûte cher.

Sébastien a pris conscience qu’il n’y avait pas que le travail dans la vie et aimerait une femme cultivée, calme, tendre, grande, avec des gros nichons. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui quand il répond à Karine Le Marchand ce qu’il entend par « pulpeuse ».

Prétendante idéale : « Bonjour Sébastien, je suis basketteuse et je fais un bonnet D ».

Je vous ai dit qu’ils avaient du style les agriculteurs cette année !

Après Vincent le millionnaire, il y a Vincent le vigneron qui, on le sent, recevra un peu moins de courrier que Vincent Gomina. D’ailleurs, Karine Le Marchand avertit les téléspectatrices de ne pas se tromper de Vincent quand elles écrivent à M6, histoire de taper un peu plus sur le clou d’une vie qu’on imagine déjà pas facile. Et c’est le cas, hélas : une rupture d’anévrisme l’a plongé six semaines dans le coma, il fumait trop, pesait 162 kg et en a perdu 50 grâce à un bypass. On se croirait presque dans un spin-off de l’émission « Opération Renaissance ».    

Vincent le vigneron, c’est quand même l’homme qui réussit à dire que « quand il n’est pas joyeux, il y a un problème ». C’est un peu le concept, Vincent.

Sinon, il a vécu deux longues histoires avec une femme qui a fini par le quitter après 13 ans de vie commune et avec une mère de deux enfants, qui a connu elle-aussi des problèmes de santé. Je lui souhaite vivement de rencontrer une compagne qui saura mettre un peu de gaîté dans la maison de son grand-père où il vit avec sa maman qui semble être aussi enjouée que lui (« Je ne serai pas toujours là ») mais on ne peut pas dire qu’il sait très bien se vendre : Il recherche une femme sociable, joyeuse, indépendante, etc., et « pas pénible » comme lui (comprendre qu’il est vraiment pénible, Mesdames).  

Prétendante idéale : « Salou, Vincent lé millionnairrrre, yé m’apelle Claudia, ah zout, yé mé souis trrrrompée dou Vincent ! »

Jean-Daniel et Pacotte

J’ai gardé le meilleur pour la fin, hopp Schwiiiiz, hissez le drapeau rouge à croix blanche, sortez le chocolat, les cloches et les billets de banque, M6 a trouvé Jean-Daniel, un Helvète Underground ! (ceux qui ne connaissent pas Lou Reed, je ne peux rien faire pour vous). C’est la première fois que « l’amour est dans le pré » pose ses caméras en Suisse, d’ailleurs, les producteurs de l’émission n’y connaissent tellement rien à la Suisse qu’il n’y a pas d’autre mention que « Suisse » sur la carte, pas de cantons, pas de villes, juste la Suisse, quoi.

Jean-Daniel, qui vient de la Neuveville, située dans le canton de Berne entre les lacs de Bienne, de Neuchâtel et de Morat pour un cours de géographie accéléré de notre beau pays, débarque à Paris et fait un bisou du coude à Karine Le Marchand qui lui demande :

Karine Le Marchand : Tu es Suisse ? (comme si elle ne le savait pas, tiens !)

Jean-Da : Oui. Je suis viticulteur.

Karine Le Marchand : Ah, tu fais du vin !

Jean-Da, dépité, se met à chanter du Johnny et du Mike Brandt… Pour qu’un Suisse commence à chanter du Johnny et du Mike Brandt comme ça, sans raison, c’est parce qu’il est au fond du bac.

Après l’image désastreuse de la Suisse à l’étranger laissée par l’ancien Président Johann Schneider-Amman qui s’exprimait sur le « rire qui est bon pour la santé », j’avoue que j’ai frémi en voyant le portrait de Jean-Da. Il faut l’entendre philosopher dans ses vignes en chantant du Johnny et du Michel Sardou :

« Les femmes, c’est comme la vigne ou les bêtes, il faut leur parler » (on a dit parler, pas chanter)

« Je travaille beaucoup avec la sensibilité et le tactile, il faut être sensuel et doux, comme avec les bêtes » (voilà, voilà)

On assiste ensuite à un remake de « la vache et le prisonnier » dans les rues de La Neuveville avec Jean-Da ému aux larmes de promener sa vache Pacotte qui « le suit comme ça » (peut-être aussi parce qu’il tient la corde). Jean-Da souhaite échanger sa vache contre une femme pour se balader avec parce que « ça ne vit pas très longtemps une vache de compagnie » et se met à sangloter. Bah, dis-donc, s’il pleure en promenant une vache, imagine quand il trouvera l’amour ! Le physique n’est pas important pour lui mais il ne veut pas d’une taille supérieure à 42 (comprendre la taille des vêtements, pas des chaussures, Mesdames) et il aime la lingerie (« J’ai toujours aimé la lingerie, mais pas pour moi ». Ouf, on est rassuré !). Jean-Da, il est à fond dans la dentelle tandis que « Coquin de sort », c’était le léopard. La mode change.

Il confie ensuite à Karine Le Marchand que cela fait quatre ans qu’il n’a pas montré son coucou et quatre ans sans sortir le coucou pour un Suisse, c’est long.

Prétendante idéale : « Adjeu, Jean-Da, j’aime les vaches et la dentelle de Saint-Gall !»

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