Un achat par semaine no 4. A Monk’s Guide to a Clean House and Mind

Les possibilités de se divertir étant limitées en période de pandémie comme je l’écrivais dans mon article précédent, je me suis retrouvée assez vite à court de choses à faire à la maison. J’avais déjà réduit bon nombre de mes achats (un achat par semaine) et de mes possessions, mes vêtements étaient triés et pliés au carré, mes komono étaient stockés dans des boîtes façon ©Konmari, j’avais brossé mon corps, bu du thé en regardant la pluie tomber ;o) et pris un bain chaud comme Dominique Loreau, dans quelle autre activité pouvais-je donc bien me lancer ?

« Stéphanie, tu pourrais peut-être arrêter de t’agiter et prendre le temps de profiter de la vie » me conseillait maman. Je suis sûre qu’elle avait raison mais je n’ai toujours pas compris ce qu’elle entendait par « profiter de la vie. » J’ai l’impression que je profite de la vie tous les jours en m’accordant mes petits et mes grands plaisirs. Apprendre, expérimenter et avancer font partie de mon ADN, je crois.

Après le tri, le rangement et le brossage du corps, il était temps que je découvre les « joies » du nettoyage, une activité que j’ai longtemps sous-traitée à la femme de ménage quand j’habitais à Pully. Je me suis demandé s’il était possible d’aimer exécuter les tâches ménagères comme de faire du sport et de courir un marathon, synonymes pour moi de nécessité (sauf pour le marathon) et de beaucoup de souffrance.

J’ai donc acheté le livre « A Monk’s Guide to a Clean House and Mind” (en anglais uniquement. Je lis indifféremment en français ou en anglais) du moine bouddhiste Shin japonais Shoukei Matsumoto (je n’ai pas trouvé de titre similaire écrit par une mère au foyer ou un moine trappiste de l’Ordre des Cisterciens). Les moines japonais passent environ 2h chaque jour à nettoyer, ce qui garantit une sacrée expérience dans le domaine. Ce qui m’a intéressée, c’est leur rituel de nettoyage et le lien entre la concentration nécessaire pour effectuer la plus infime de leur tâche – la plus importante étant le nettoyage des toilettes – afin d’arriver à une purification de l’âme et à une tranquillité de l’esprit. Autrement dit, plus tu manies ta panosse (= serpillière en vf), plus ton intérieur reluit et plus tu es content !

Il y a des éléments que je ne vais pas retenir comme par exemple, l’achat d’un costume Samue en coton, d’une serviette Tenugui à nouer sur la tête et des sandales Setta fabriquées en iguesa, matière utilisée pour la confection des tatamis, parce que je ne suis ni nonne ni japonaise. Je ne vais pas me raser la tête non plus ni me nourrir dans un set de six bols Orioky. Je vais également garder mon armée de petits robots et continuer à utiliser mes produits d’entretien habituels (Jemako, mon amour) même si les moines bouddhistes n’utilisent que de l’eau, du bicarbonate de soude et un peu de savon pour nettoyer leurs temples.

En revanche, il y a plein de conseils qui me parlent, comme par exemple :

  • Nettoyer et ranger chaque jour ce que j’ai utilisé dans la journée (bon, maman me disait ça aussi).
  • Garder les jours contenant les chiffres 4 et 9, appelés Shikunichi, pour réparer ce qui est cassé et ceux finissant en 3 ou en 8 pour nettoyer les endroits auxquels on ne pense pas ou qui sont difficiles d’accès comme les lampes ou le haut des armoires. Pourquoi ces chiffres, je l’ignore.
  • Ouvrir les fenêtres avant de commencer chaque session de nettoyage qui est un bon moyen pour se connecter à la nature. Les jours de pluie, on nettoie l’intérieur de la maison et on s’occupe de l’extérieur (balcon, terrasse, jardin, allées) quand la météo le permet, ce qui est d’une logique imparable.
  • Célébrer les saisons en changeant de garde-robe deux fois par année le 1er juin et le 1er octobre, le mot garde-robe n’étant pas tout à fait approprié pour un moine puisqu’ils reçoivent trois tenues en tout et pour tout, une d’été et une d’hiver : une pour le ménage, une pour la vie de tous les jours et une pour les cérémonies. Je peux me plier à cette coutume en observant la date des soldes en Suisse, par exemple, solde d’été (23 juin – 20 juillet) et solde d’hiver (12 janvier – 8 février) :o) Oui, je suis bassement matérialiste.
  • Porter des vêtements blancs par-dessus des sous-vêtements blancs pour une sensation de fraîcheur et de netteté comme si « le vent frais soufflait sur le corps » (sic), ce qui oblige les moines à faire la lessive tous les jours, ce qui ne sera pas mon cas (vive les machines à laver le linge !). Je n’exclus pas la possibilité de porter des sous-vêtements en dentelle noire ou colorée pour élever mon degré de sexytude mais il est évident que les moines n’en portent pas.
  • Pratiquer la pleine conscience quand je me brosse les dents et fais ma toilette, prépare mes repas en lavant et en rangeant les ustensiles au fur et à mesure que je les utilise, fais pipi-caca en m’émerveillant sur les extraordinaires fonctionnalités de la machine merveilleuse qu’est mon corps qui s’auto-nettoie tout seul (je ne plaisante pas, il y a un chapitre sur le sujet ;o)).
  • Dédier une place pour chaque objet que je possède. Le moine Shoukei Matsumoto préconise aussi « d’écouter les objets » comme Mari Kondo « parce qu’ils savent ce qui est bon pour eux » (oui, oui, l’étincelle de la joie, tout ça). L’animisme doit être un concept très japonais. Je pense que si on doit communiquer avec les objets après la communication avec les humains, les esprits et les animaux, on n’est pas rendu ! ;o)
  • Être plus attentive à la nature et à mon environnement en humant l’air qui change en fonction des saisons, en écoutant le chant des insectes et des oiseaux qui nous indiquent quelle heure il est dans la journée (attendez, il est rouge-gorge moins le quart), en ressentant sur ma peau les bienfaits du froid et de la chaleur, en me nourrissant en fonction de ce que la terre veut bien nous donner et en ne gaspillant pas les ressources.
  • Procéder à un nettoyage de printemps une fois par année (les moines japonais le font en décembre). Pour cela, j’aime beaucoup le rituel du grand nettoyage de la maison avant Pessah, la Pâque juive, où on met tout sens dessus dessous, rien ne reste à sa place, on vide tous les placards de la cuisine de tous les aliments et on nettoie tout jusqu’à la moindre petite poussière !

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce petit guide, joliment illustré, qui expose la vie quotidienne dans un monastère bouddhiste avec simplicité et humilité. J’ai aussi enfin compris pourquoi ma mère coréenne versait de l’eau dans son bol de riz avant de le boire après avoir terminé son repas, ce que je trouvais déroutant ! Cela vient d’un rituel bouddhiste qui consiste à gratter avec une spatule les miettes des récipients qui ont servi à se nourrir, du plus grand contenant au plus petit contenant, pour les boire ensuite en y versant de l’eau ou du thé. Rien n’est gaspillé et on peut ensuite essuyer le bol avec un linge propre avant de le ranger.

Un achat par semaine no 1 en 2021. Home Sweet Home

Dans une autre vie quand une équipe de TV de Korean Broadcasting System (KBS, rebaptisée KGB par maman qui a participé à deux tournages :o)) nous interviewait mon Frangin et moi pour savoir « où étaient nos racines », je me souviens qu’on avait ri comme des baleines (la vache qui rit, rit, d’accord, mais les baleines ? Encore une expression cocasse de la langue française) en préparant les questions. Nous étions fatigués d’avoir cette équipe de tournage sur le dos 7/7 et H24 et nous nous amusions à inventer des réponses absurdes :

« Mes racines ? Elles sont dans un pot en terre cuite, bien sûr ! »

A 20 ans, je ne savais pas comment répondre à cette question. Je suis née et j’ai vécu à Séoul jusqu’à l’âge de 5 ans et demi puis à Lausanne et ses environs depuis mon adoption. A 20 ans, je voulais découvrir le monde, ce que j’ai fait par la suite en voyageant sur les cinq continents, mais je ne souhaitais en aucun cas m’enraciner quelque part.

Je crois que je n’ai toujours pas envie de m’enraciner quelque part, je préfère l’idée de déposer mes valises quelque part, une conséquence sans doute de mon adoption qui m’a appris que le monde peut s’écrouler en une fraction de seconde et que l’on peut perdre à jamais ses parents, sa famille, son pays, son identité, sa langue et même son nom. Le côté positif, c’est qu’une fois qu’on a tout perdu, on n’a plus peur de rien ou presque.

L’achat de mon appartement, qui me paraît toujours invraisemblable en raison de sa rapidité, est parti d’une réflexion consciente et pragmatique comme je vous l’expliquais dans mon article précédent : pourquoi dépenser CHF 1’850.- par mois pour un appartement qui ne m’appartient pas et que je veux changer pour le mettre à mon goût (cuisine, carrelage et salle de bain) alors que j’ai les moyens d’acheter beaucoup plus grand en payant moins de mensualités ?

L’équation étant assez simple à résoudre (et surtout parce que j’avais les fonds propres nécessaires, soyons réalistes), me voici propriétaire d’un appartement de 102,5 m2 comprenant une entrée avec la possibilité d’y mettre une salle d’eau, un dressing ou une buanderie (= mon choix. Je vais faire installer une colonne de lavage, même s’il y a deux buanderies communes dans l’immeuble et une penderie pour les chaussures et les vêtements d’extérieur), une salle de bain avec baignoire avec la possibilité de faire une deuxième salle de bain/douche (je vais utiliser la salle de bain pour commencer et je verrai par la suite si j’ai besoin d’une autre salle d’eau), 2 chambres, un dégagement pour un bureau (pas besoin, j’installe mon laptop partout du moment que j’ai la Wifi et une prise électrique), une cuisine avec un bar, un séjour/salle à manger de 47 m2 avec une sortie sur le grand balcon, une grande cave sur le même étage, ce qui est super pratique et surtout, ce que le dossier ne mentionne pas, une vision à 180 degrés sur le lac Léman sans aucun vis-à-vis !

Mon appartement se trouve à 5 minutes en voiture et à 15 minutes à pied du centre-ville de Montreux, la ville sur la Riviera réputée pour son microclimat doux et méditerranéen, le festival de jazz en été et le marché de Noël en hiver, sa statue de Freddie Mercury (6 albums de Queen ont été enregistrés à Montreux) et sa promenade le long du lac bordée de fleurs, de palmiers et de bâtiments de style Belle-Epoque !

Cela va me faire un grand changement de déménager de Lausanne et de la région lausannoise où j’ai toujours vécu mais il est certain que je ne vais pas regretter les rangées d’immeubles en béton (pour ça, je ne commettrais plus l’erreur de vivre dans un quartier au-dessus de la gare de Lausanne, j’aime trop le lac et sa proximité) rendus encore plus gris et tristes cet hiver par la pandémie qui tue à petit feu non seulement les personnes vulnérables mais aussi tous les commerces, les cafés, les restaurants et la vie culturelle. Je ne coupe pas non plus tous mes liens avec le chef-lieu du Canton de Vaud puisque je vais continuer à y aller 3 jours par semaine pour y travailler quand les autorités le permettront, ce qui me donnera l’occasion d’aller au cinéma (j’ai un abonnement annuel Pathé suspendu jusqu’à nouvel ordre) et dans les musées, de déjeuner sur le pouce au Café Nespresso ou au BG Café à Saint-François avec mes copines, d’acheter mon beurre de cacahuètes favori Koeze Company chez Globus, du chocolat chez Blondel et de l’excellente viande chez Hermida à Montchoisi, à la Bouche qui Rit et chez Maillefer au Mont-sur-Lausanne, de boire un latte chez Sleepy Bear et Ca passe crème et de retourner au Beau-Rivage Palace pour un Singapore Sling ou un Moscow Mule, mes deux cocktails préférés, au BAR, un menu shabu-shabu ou un teppanyaki de homard au Miyako, un plateau de fruits de mer au Café Beau-Rivage, des déjeuners d’affaires à l’Accademia, un brunch à la Terrasse, un repas gastronomique chez la chef étoilée Anne-Sophie Pic et un dîner croisière sur un bateau Belle-Epoque de la CGN sur le Léman !

Bien entendu, je resterai aussi fidèle à mes chères Danijela du Salon Red Room pour la coiffure et Jessica de Beauté Attitude pour la manucure ainsi qu’à mon dentiste et à mon médecin qui me suivent depuis des années et que je vois heureusement très peu (le dentiste et le médecin, pas Danijela et Jessica) !

Ce n’est pas parce que je travaille à Lausanne que je suis obligée d’y vivre et je me réjouis de découvrir bientôt les nouvelles adresses à Montreux où je sais d’ores et déjà qu’il y a une très bonne fromagerie et un salon de thé, une herboristerie, une chocolaterie, une parfumerie, des boulangeries, des cafés et des restaurants dont le Fouquet’s du Chef multi-étoilé Pierre Gagnaire, le Montreux Palace et un McDonald’s au Forum ;o)

Il y a également plein de belles balades à faire dans la région, ce qui est important pour moi parce que j’aime me promener dans la nature et parce que je dois m’entraîner pour faire le bisse du Levron avec ma cousine Mumu cet été ;o). Danijela m’a montré plein de photos de sentiers dans la forêt où elle va cueillir de l’ail des ours au printemps et des champignons en automne, organiser des pique-niques improvisés le long d’un ruisseau en été, etc., tout ce côté champêtre qui fait aussi partie de ma personnalité.

C’est un nouveau chapitre de ma vie qui commence et je sais qu’il sera riche et beau (on dirait que je parle d’un homme, là, haha ;o)) parce que je vais faire en sorte qu’il le soit !

La Riviera vaudoise et ses vignobles en terrasse de Lavaux, patrimoine mondial de l’UNESCO
Montreux a accueilli de nombreuses célébrités dont Freddie Mercury, le chanteur de Queen qui y a sa statue : les compositeurs Piotr-Ilych Tchaikovsky et Igor Stravinsky, le poète et le conteur danois Hans Christian Andersen, les écrivains Léon Tolstoï, Ernest Hemingway, Vladimir Nabokov, Francis Scott Fitzgerald, Rainer Maria Rilke, Lord Byron, Jean-Jacques Rousseau, Alphonse Daudet et Sissi, Impératrice d’Autriche.
Vue depuis mon appartement avec la Tour d’Ivoire à droite, le plus haut bâtiment de Montreux situé au centre-ville

Limiter mes déchets pendant 46 jours

Je vous expliquais dans mon article https://koyangi.org/2020/02/05/un-achat-par-semaine-no-1-en-2020/ que cette année, je suivrais les conseils de Béa Johnson pour faire mon Carême sans déchets ou presque. Presque, parce que c’est mal parti depuis le 26 février dernier.

Déjà, parce que j’ai pris l’avion pour passer un week-end de trois jours à Londres comme une méchante Suissesse qui vole trop souvent car je bénéficie d’un pouvoir d’achat élevé et d’une bonne qualité de vie (c’est bien connu qu’en Suisse, nous sommes tous riches ;o)).

Ensuite, parce que je remets en cause l’achat du livre Zéro Déchet de Béa Johnson. Je vous avais parlé dans cet article de ce que nous devrions faire dès maintenant pour avoir une action réelle et concrète sur le climat : https://koyangi.org/2019/10/30/agir-sur-lenvironnement/. Je m’attendais à trouver certains de ces éléments dans son ouvrage mais les chiffres et les statistiques semblent la barber. C’est bien gentil de se maquiller au cacao et au jus de betterave, d’amener des bocaux vides chez le boucher (en voiture certainement parce que ça pèse lourd les bocaux, expérience vécue) et de se contenter d’un seul soutien-gorge déniché en seconde main mais il me semble que cela sert surtout à se donner bonne conscience car le problème est ailleurs.

Ce qui pollue le plus, ce n’est pas le dentifrice conditionné en tube ni le pot de crème vendu au supermarché, c’est la surconsommation d’énergie produite par les centrales nucléaires et les centrales au charbon, le transport en général, le train étant à peine moins polluant que l’avion qui représente entre 2 % à 5 % du rejet de CO2 annuel dans l’atmosphère, le chauffage des logements mal isolés (éteindre la lumière en sortant d’une pièce n’aura aucun impact positif si la maison est chauffée au mazout), Internet qui nécessite des serveurs fonctionnant 24/24 et 7/7 pour que l’on puisse poster et regarder des vidéos à tout heure sur les réseaux sociaux, l’industrie et l’agriculture intensive, etc.

Or, Béa Johnson n’en parle pas ou très peu, sauf pour dire qu’il faut bien vivre quand ça l’arrange. A quoi ça rime de faire des théories sur les 5 R (Refuse, Reduce, Reuse, Rot, Recycle) si c’est pour continuer à faire ses courses au supermarché en voiture, de donner des conférences en avion dans plus de 70 pays (moi-même qui voyage beaucoup, j’en suis à moins de 50), d’être une « icône des réseaux sociaux avec plus de 500’000 followers » (ce n’est pas moi qui le dis, c’est sur son site Internet) et d’inciter les gens à acheter tous les produits qu’elle recommande sur Amazon ? Franchement, ça me dépasse !

Béa Johnson se vante aussi de produire un bocal de 1 litre de déchets par année avec toute sa famille (4 personnes) mais je ne peux m’empêcher de tiquer quand elle préconise de jeter les brosses à dents en bois, les disques démaquillants en coton, le fil dentaire en soie, etc., dans le compost ! Je rappelle que les règles pour faire un bon compost sont d’y mettre que les matières vertes (épluchures, marc de café, pain, restes alimentaires cuits – pas partout en Suisse, cela dépend des communes -, coquilles d’œufs broyées, feuilles, herbes, plantes), les matières brunes (feuilles mortes, petites branches broyées, coquilles de noix, papier, carton), la viande, le fromage et le poisson en très petites quantités car ils attirent les rats et les parasites en se décomposant très lentement. Un compost n’est pas une poubelle ! Produire 1 kg de déchets annuel est louable mais cela ne veut pas dire faire n’importe quoi n’importe comment. Ce qui m’effraie, c’est que des gens suivent ses conseils sans se poser de questions et ça, c’est grave.

C’est pour ça que j’ai décidé de donner le livre Zéro Déchet de Bea Johnson qui est clairement une erreur d’achat. Je tiens à être lucide dans ma démarche de produire le moins de déchets possible pendant la période de Carême et de réfléchir par moi-même à ce que je peux faire en fonction de mes moyens et de ma façon de vivre. Je n’ai pas d’autre ambition que de changer certaines de mes habitudes et de chercher des manières alternatives de consommer. Je suis parfaitement consciente que je vais polluer quoique je fasse mais je vais essayer d’améliorer ce qui peut l’être et ne pas culpabiliser pour le reste.

La période de Carême durant 46 jours, je ferai la liste de mes 46 « bonnes » actions une fois par semaine. Voici les six premières :

No 1. Me passer de Coca Zéro. J’adore le Coca Zéro mais je me suis dit que je pouvais arrêter ma consommation d’une bouteille de 0,45 litres par jour. Cela fait une bouteille quotidienne de PET en moins à recycler. Je compte en boire après Carême lors de sorties ou au restaurant mais plus par habitude.

Je vais garder la jolie boîte Ladurée pour y mettre du thé en vrac quand je l’aurais terminée.

No 2. J’ai remplacé le Coca Zéro par du thé froid maison que je prépare avec les thés que j’ai déjà : du Genmacha japonais que je bois sans sucre, le thé Marie-Antoinette de Ladurée (je sais que beaucoup l’apprécient mais j’ai de la peine avec les arômes d’agrumes associés à la rose, puis je préfère les thés non parfumés artificiellement). Je fais aussi des Chai Latte chaud avec le thé Chai Mariage Frères. J’imagine que Madame Béa achète son thé en vrac pour ne pas faire de déchets au détriment de la variété des goûts.

No 3. J’ai acheté local à Londres, dont un parapluie dans la merveilleuse boutique John Smith and Sons. D’habitude, je n’ai qu’une pièce de chaque, mais il pleuvait des hallebardes ou plutôt des chiens et des chats dans la capitale anglaise et j’ai dû faire sans mon parapluie Burberry en réparation aux Bonnes Combines à Prilly.

No 4. J’emporte toujours le minimum avec moi quand je pars en voyage. Le poids de la valise pour Londres pour 2 personnes était de 7 kg, poids de la valise inclus, et je n’ai pas pris de sac à main : 1 pull-over, 1 pantalon, 1 robe noire, 1 écharpe, 1 paire de souliers, 1 trousse contenant mes affaires de toilettes, des sous-vêtements, collants et chaussettes et c’est tout.

La laine Brusca est composée de 50 % de laine de moutons Saloia, originaires de la région de Lisbonne et de Setubal au Portugal et réputés déjà au XIXe siècle pour leur laine et leur lait et de 50 % de moutons mérinos blancs et noirs. En plus du tricot, je m’amuse aussi à faire des latte.

No 5. Je tricote avec de la laine de moutons portugais achetée à la boutique Retrosaria Rosa Pomar à Lisbonne. Cette laine provient d’anciennes races de moutons, dont certaines remontent même à l’époque des Romains (!). Rosa Pomar met un point d’honneur à rencontrer elle-même les éleveurs réunis dans deux associations ACRO et ANCORME qui luttent pour conserver la diversité des races ovines au Portugal. Une autre boutique de laine que je privilégie est la Filature du Valgaudemar à Saint-Firmin en France. Je ne connais pas de filature en Suisse, le commerce de la laine n’étant pas rentable dans mon pays : CHF 2 pour le producteur alors que la tonte coûte CHF 5.

Un achat par semaine no 1 en 2020

Zéro déchet, 100 astuces pour alléger sa vie, Béa Johnson

Comme vous semblez apprécier ce genre d’articles, c’est avec plaisir que je vous montre mes achats matériels que je vais effectuer tout au long de l’année. Par matériel, je veux dire un objet physique et pas des expériences comme les spectacles, les repas au restaurant, les foirées (= foire + soirée) ou les voyages, bref, quelque chose qui reste.

Vous trouverez de tout dans mes achats de la semaine, des choses pas glamour comme un robot lave vitre qui sera probablement mon deuxième achat de la semaine, une houppette à poudre qui est un article difficile à trouver et peut-être un jour un sac Lady Dior, que sais-je ?

Je me suis baladée dans les rayons d’une librairie en réfléchissant à l’expérience que je voulais mener pendant la période de 40 jours de Carême cette année (souvenez-vous, j’ai mangé végétarien, testé les recettes pas terribles de Dominique Loreau, dépensé uniquement pour le strict nécessaire et fait d’autres bêtises dont je ne me rappelle plus). Deux ouvrages m’ont sauté aux yeux : un sur la diète sans sucre (hum, oui, pas prête. En plus, je suis contre toutes les théories alimentaires qui écartent un pan entier de l’alimentation) et sur le livre Zéro déchet de Béa Johnson qu’on ne présente plus puisqu’elle est au recyclage du déchet ce que Marie Kondo est au pliage de vêtements en carré, l’étincelle de joie en moins.

La couverture sobre (en papier recyclé ?) a tout de suite attiré mon regard car je le trouvais joli. Je me rappelle très bien avoir feuilleté la version précédente et renoncé à l’acheter pour trois raisons :

  1. L’objet livre avec la photo de l’auteure, la mise-en-page brouillonne et bâclée avec quelques coquilles dans le texte ça et là, l’épaisseur des pages ainsi que la police de caractère ne me plaisaient pas.
  2. Le côté extrémiste de la dame m’avait refroidie illico quand j’avais lu ses recettes de maquillage avec les ingrédients de cuisine. Je tremble à la perspective de vivre 40 jours avec de la Maïzena (fécule de maïs) mélangée à de la poudre de cacao en guise de poudre de visage ! O_o Je veux bien que les Romaines se noircissaient les yeux avec de la cendre et du safran (elles n’avaient pas le choix, le mascara n’existait pas) et que la dernière tendance en matière de beauté à New York est de se faire des masques à partir de déjections de rossignol comme les geishas (après le sperme de baleine, le venin de serpent et la bave d’escargot, yum !), mais naturel ne signifie pas forcément que c’est bon pour la peau.
  3. J’ai détesté l’idée de rendre les cadeaux aux invités si ceux-ci avaient le malheur de ne pas correspondre aux critères environnementaux de la dame. C’est un geste tellement agressif envers l’autre et un manque total de savoir-vivre : « mon bocal d’un litre et mes convictions écologistes sont plus importantes que toi et tes goûts, en fait. »

Je ne pars donc pas complètement conquise ni emballée par mon achat mais pour moi, c’est toujours positif d’aller au-delà de mes préjugés, de sortir de ma zone de confort et de savoir de quoi je parle. Je suis sûre également que j’y piocherai de bonnes idées ici et là. Une expérience que je vous invite à partager avec moi, à partir du mercredi 26 février, sur Instagram et sur mon blog !

Gérer son budget avec la méthode boule de neige

Comme vous le savez, je suis plus fourmi que cigale et je contrôle mes dépenses au franc près. J’ai très peu lu sur la gestion du budget et je préfère passer à l’action plutôt que de passer mes soirées à tourner les pages de livres rédigés par des économistes dont le but est de gagner plus d’argent en vendant leurs livres justement.

Par ailleurs, l’argent pour moi n’est pas « sale » dans le sens où je ne le méprise pas pour me donner un genre : « je vis dans un monde enchanté, je suis au-delà des basses préoccupations matérielles, fi ! ». Je n’ai pas non plus de compte caché et la provenance de mes biens est tout à fait légale :o)

Je vous ai parlé de la confiture de pognon © mon Frangin qui consistait à mettre la monnaie dans des bocaux en les triant par leur valeur : 5 centimes avec les 5 centimes, 10 avec les 10, 20 avec les 20, 50 avec les 50, etc., et je préparais ma confiture jusqu’à ce que je reçoive Twaeji Chokumton, mon cochon tirelire dont je vous parlais ici : https://koyangi.org/2015/02/16/largent/

Je continue à économiser chaque semaine mais je me suis fixé quelques objectifs supplémentaires. Ce qui est bien quand on commence à épargner (quand on le peut, bien sûr !), c’est qu’on voit les montants s’additionner et je trouve cela rassurant et motivant.

En surfant sur Internet, je me suis rendu compte que la plupart des économistes (et Dominique Loreau) prônaient de :

  1. Constituer un fonds d’urgence de 1000 (CHF, EUR, USD, peut-être pas des Yen japonais ni des Won coréens car 1000 Yen (CHF 10) ou 1000 Won (USD 1) ne valent pas grand-chose) > Fait.
  2. Economiser de 3 à 6 mois de salaires en cas de coups durs > Fait.
  3. Investir 10 % à 15 % du salaire pour la retraite. Je ne connais pas les systèmes de retraite à l’étranger mais en Suisse, nous avons le 2ème pilier ou LPP obligatoire, où les cotisations sont réparties entre l’employeur et l’employé pour tout revenu d’au moins CHF 21’330 annuel à partir de la 25ème année. On peut également constituer un 3ème pilier individuel mais l’argent est bloqué sur ce compte jusqu’à la retraite ou pour financer l’achat d’un bien immobilier de type résidence principale > Fait.

Je consacre également chaque mois un montant fixe pour couvrir les frais imprévus pour la voiture (panne, accident, etc.) et pour les études universitaires de ma nièce coréenne Su-In si elle vient un jour en Suisse (je vois large car elle fêtera ses 7 ans en 2020 :o)).

J’ai aussi détourné la stratégie boule de neige à mon avantage. Cette méthode s’applique normalement au remboursement des dettes, ce qui n’est heureusement pas mon cas, mais je la trouve très pratique. Je vous explique :

  1. Commencer tout d’abord par lister toutes les dettes que vous avez avec les montants correspondants (aux USA, la dette des ménages américains s’élevait à plus de USD 13’950 milliards fin septembre 2019 ! O_o On assisterait à un crash boursier sans précédent si les banques réclamaient leur dû. Ce serait peut-être le moment de ne plus vivre à crédit…).
  2. Payer ce que vous pouvez pour la plus petite dette et payer le minimum pour les autres dettes. Imaginons que vous avez 4 dettes :
  • Dentiste : 100.
  • Robe en solde trop géniale : 250.
  • Marteau piqueur : 869.
  • Ferrari 458 V8 4.5 Italia : 220’000.

La plus petite dette étant de 100, on se dépêche de payer le dentiste, on paie ensuite le montant minimum pour chaque autre dette, soit 10 pour la robe en solde trop géniale, 10 pour le marteau piqueur et 10 pour la Ferrari, quoique le montant minimum à payer pour la Ferrari en leasing doit être au-dessus de 10 par mois, il ne faut pas rêver.

Vous devez bien entendu, régler les dettes prioritaires en premier : loyer, assurance maladie pour les Suisses, eau et électricité pour ne pas vous trouver à la rue.

Répéter l’opération jusqu’à ce que chaque dette soit payée en totalité :

  • Dentiste : 0.
  • Robe en solde trop géniale : 110 (reste à payer : 130).
  • Marteau piqueur : 10 (reste à payer : 849).
  • Ferrari 458 V8 4.5 Italia : 10 (reste à payer : 219’980).

Le mois d’après, vous aurez à payer :

  • Dentiste : 0.
  • Robe en solde trop géniale : 110 (reste à payer : 20).
  • Marteau piqueur : 10 (reste à payer : 839).
  • Ferrari 458 V8 4.5 Italia : 10 (reste à payer : 219’970)

Etc., etc.

Vu que je n’ai pas de frais de dentiste, ni de robe en solde trop géniale, ni de marteau piqueur, ni de Ferrari à rembourser (ouf !), j’ai listé quelques achats que j’aimerais faire et mets chaque mois de l’argent de côté selon la méthode boule de neige :

Lister mes envies avec les prix :

  • Pantalon en cachemire Nanushka : 300.
  • Sandales Chiara Sophia Webster : 699.
  • Manteau en cachemire blanc : 2500.
  • Sac Lady Dior : 4000.

Pour calculer rapidement combien de temps il faudra que j’économise avant d’acheter le sac Lady Dior, j’ai téléchargé l’application Debt Free Journey Action Plan (http://www.debtsnowballcalculatorapp.com/) que je trouve très bien faite et qui calcule automatiquement les mensualités à payer avec les taux d’intérêt s’il y en a.

Je n’aurais peut-être plus envie des sandales Sophia Webster ni du sac Lady Dior d’ici là, mais j’aime prendre le temps de réfléchir à mes futures acquisitions. Je pourrais bien sûr assouvir une pulsion immédiate en me précipitant samedi prochain dans les belles boutiques de la rue du Rhône à Genève pour en sortir avec l’objet convoité, mais « l’attente est en proportion du bonheur qu’elle prépare » (Michel Dupuy) et je compte bien organiser une belle journée pour fêter l’arrivée de mes futurs amis « qui provoqueront l’étincelle de joie » © Marie Kondo ! :o)

Manteau en cachemire (c) Max Mara. Cela peut être un autre modèle, mon choix n’est pas arrêté.
Sac Lady Dior (c) Dior. Aucune idée pour la couleur, j’aviserai en temps voulu.
Chaira (c) Sophia Webster.