J’étais donc au Paradis.
Au Paradis, comme par miracle (normal, puisque c’était le paradis ;o)), j’ai tout oublié : la nouvelle année, les cartes de vœux, les listes des choses à faire, le travail, les personnes à voir ou à rappeler, la vie sociale, les journaux et les émissions de TV, le monde… ou enfin presque.
Alors que Paris et la France se retrouvaient meurtries par des attaques barbares et sanguinaires et que les réseaux sociaux se couvraient de noir en abandonnant temporairement toute futilité car l’heure était à la gravité, je me suis dit qu’au contraire, c’était tous ces instants insignifiants et non essentiels qui faisaient que la vie méritait d’être vécue.
La lumière vacillante des bougies…
Une fleur de frangipanier…
Un cocktail Mai Tai…
De la musique chill out…
Une partie de billard…
Les bulles d’un jacuzzi…
Un matelas confortable et bien épais…
Un petit parasol rose en papier sur un verre…
Toutes ces choses sont non essentielles mais sans elles, l’existence serait terne, sans joie et sans couleurs à l’image peut-être de ces assassins qui s’en sont pris à des dessins, non essentiels eux-aussi.
Au Paradis, j’ai compris et mesuré toute la valeur du non essentiel : une bière fraîche avec des noix de cajou grillées au sel et piment, une pile de linge fraîchement lavé et repassé, un parquet ciré où il fait bon marcher pieds nus, des serviettes de table en tissu artistiquement pliées, des fleurs dans l’eau du bain et des pancakes à la banane.
Au Paradis, j’ai décidé que ma seule résolution de 2015 serait de chérir chaque jour les petits et grands plaisirs et, si j’ai le sourire aux lèvres depuis que je suis rentrée de la sublime Nirvana Villa à Koh-Samui en Thaïlande, c’est parce que je sais que dans nos contrées glacées par l’hiver, il y a des crêpes à la Chandeleur, des bains thermaux par 0°C, du talc parfumé pour se faire une peau douce comme un bébé, du thé à la bergamote et des toasts de pain anglais à la marmelade d’orange, des gros pulls en maille dans lesquels se lover et « un chocolat à s’en faire mourir, moelleux, velouté, parfumé, grisant » (G. de Maupassant).




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