Créer de la simplicité, pas de l’austérité
« Quelques semaines plus tard, par un autre après-midi de brouillard hivernal, Sara entra dans son petit salon et trouva Becky dans son fauteuil préféré au coin du feu (…) A bout de forces, elle dormait à poings fermés. On l’avait envoyée préparer les chambres pour la soirée. Elle aimait s’occuper des appartements de Sara en dernier, et admirer les tableaux, les livres et les objets indiens »
(A Little Princess, Frances H. Burnett)
Je ne m’appelle pas Becky ni Sara et on ne m’envoie pas préparer les chambres d’hôtel, mais je me suis sentie transportée dans l’univers de « La petite princesse », mon roman d’enfance préféré, sitôt ouvertes les portes de ma suite à Nanjing.
J’avais devant mes yeux les appartements de Princesse Sara au pensionnat londonien de Miss Minchin transposés à l’ère moderne avec un hall d’entrée en bois précieux foncé donnant sur un salon lumineux, une vaste chambre douillette, une large penderie où ranger mes affaires ainsi qu’une immense salle de bain en marbre richement pourvue en chaussons, serviettes et linges de bain moelleux. Le parquet était si lisse et brillant que c’était un plaisir chaque soir d’enlever mes chaussures pour marcher pieds nus.
Avant de me coucher, je me disais que c’était exactement le genre d’appartement qu’il me faudrait si j’étais amenée à vivre seule un jour. A l’austérité des intérieurs vides et immaculés, je préfère à présent le confort apporté par les matières naturelles, réchauffées çà et là de quelques touches colorées et je ne saurai résister à la douceur d’un tissu en velours, à la beauté du bois vernis, à l’élégance froide du marbre ni à l’épaisseur d’un matelas recouvert de draps blancs impeccablement tirés…
Ce que j’aime par-dessus tout quand je voyage, c’est gérer mon petit univers et il n’y a rien de mieux qu’une chambre d’hôtel pour s’exercer à vivre avec le minimum : deux robes, un pantalon, une jupe, un blazer, une veste chaude, deux paires de souliers, des sous-vêtements pour la durée du séjour, autant de collants et de chaussettes et une trousse de toilette. Ma valise pour Nanjing ne pesait pas plus de 16 kilos pour 7 jours alors que j’avais droit au double et elle contenait des cadeaux en plus !
Mon rituel de voyage est désormais bien rodé. Où que j’aille, j’emporte toujours avec moi un masque individuel (pas besoin d’un tube entier qui prend de la place) et une boule de bain Kokym, une marque suisse que je privilégie à Lush, pour un spa express. Je ne connais rien de plus délassant, quand j’ai froid ou que je suis fatiguée, que de plonger dans de l’eau chaude parfumée avant de me sécher et de m’emmitoufler dans un peignoir en éponge.
La simplicité pour moi n’est pas de me priver des choses que j’apprécie mais choisir et profiter avec intelligence des objets qui ont du sens pour moi et me débarrasser du reste. J’ai trouvé cet équilibre au moins quand je voyage !
* « Une action bobo bourge » remplace la catégorie « Une action minimaliste par semaine » afin de ne pas induire mes lecteurs en erreur. Je ne fais pas partie du mouvement minimaliste en général ni d’aucun mouvement en particulier et il m’a semblé que bobo bourge était ce qui me qualifiait le mieux :o)
En tout cas tu ne manques pas d’humour 😉 Cet hôtel avait l’air vraiment magnifique.
Je ne sais pas pour l’humour mais rien n’est vraiment très sérieux au final :o) L’hôtel était un vrai nid douillet ! Bisous.
C’est magnifique! Et tellement simple! J’adore! (Par contre bobo ça veut dejà dire BOurgeois BOheme! 😉)
Merci Aemi pour ta remarque. Je sais que Bobo veut dire Bourgeois Bohême mais j’ai gardé Bobo Bourge parce que c’est comme ça qu’un de mes lecteurs (troll ?) m’avait traitée un jour, je ne me rappelle plus pour quoi et cela m’avait amusée. Bises.
J’aime beaucoup cette ambiance, matières chaudes et naturelles, un style, à mon sens, intemporel. Rien à voir avec le blanc et l’austérité des intérieurs dits « minimalistes » qu’on voit un peu partout sur la toile en ce moment, qui n’est rien d’autre qu’une tendance à mon avis, jusqu’à… la prochaine !
Le confort est mon leitmotiv en matière d’aménagement, l’art de se faire du bien moralement et physiquement c’est l’essentiel, n’est ce pas D.Loreau ? 😉
Il y a eu les papiers peints à fleurs des années 70, les stickers de Valérie Damidot dans les années 90 et le blanc des années 2010 qui est effectivement une mode comme le taupe à une certaine période. Je pense qu’on peut très bien vivre dans un intérieur minimaliste et épuré orange pétant mais si ça fait plaisir aux gens de vivre dans du blanc, c’est tant mieux pour eux.
J’aime privilégier le confort et l’esthétique et rien ne me fait plus plaisir que de trouver ces deux aspects réunis comme dans ma très belle suite à Nanjing ! Bisous.
Je n’ai jamais lu La Petite Princesse. Mais j’ai envie de le lire, j’aime bien lire les livres qui ont marqués une personne. Petite fille, c’était l’Ours Paddington que j’ai lu et relu. Je conserve toujours une figure en plastique de ce petit ours grassouillet. J’ai vu le film mais j’ai été très déçu (ou trop vieille).
J’ai beaucoup aimé tes photos de la Chine. Je ne pensais pas que ce pays était si beau.
C’est une très bonne idée de partager les livres qu’on a aimés ! Je note de lire l’Ours Paddington un jour. Quant au film, je suis d’accord, il était franchement mauvais et Paddington n’était pas aussi mignon que dans les livres mais je dois aussi être trop vieille :o)
Quant à la Chine, je pense qu’on dit beaucoup de mal d’un pays immense à l’histoire extrêmement riche et millénaire ! La peur du communisme sans doute…