Prendre de bonnes habitudes

Dimanche passé, un des invités de mon voisin de palier W. a fait une entorse à son Carême pour goûter à ma mousse au Toblerone que j’avais apportée en dessert et qui a remporté un franc succès. J’avais oublié que l’Eglise imposait le Carême strict à l’époque : abstinence sexuelle, privation de viande, parfois d’œufs et de laitage, interdiction des mariages et des plaisirs pendant 40 jours, ce qui, traduit en langage 2.0, correspondrait à 40 jours de véganisme en période de confinement.

Il faut comprendre que depuis le Moyen-Age, la pratique a bien évolué car s’il était compréhensible qu’il ne restait pas grand-chose à manger en plein hiver pour la plupart des gens, à l’exception des nantis qui se gavaient de poissons, de castors (considérés comme des poissons puisqu’ils étaient amphibies, euh, oui) et de bernaches (qui n’étaient pas des oiseaux puisqu’elles ne se reproduisaient pas au moyen d’un œuf. Okay, il n’y avait pas de profs de biologie au temps de Jacquouille la Fripouille) pendant les jours maigres, on trouve tout ce qu’il faut de nos jours et en abondance dans les supermarchés malgré l’inflation.

Choucroute royale
Jacquouille la Fripouille était sot mais pas au point de confondre toute cette cochonaille pour de la poiscaille !

Certaines personnes ont donc décidé de marquer ce temps de privation et de pénitence en choisissant volontairement de se passer de plaisirs, de sucrerie, d’alcool (Carême est l’ancêtre du Dry January :P) ou de divertissements.

Comme je l’expliquais dans mon article précédent, Carême est pour moi l’occasion de prendre des bonnes habitudes. Il y a des choses que je fais naturellement et qui ne me coûtent aucun effort :

  • Supprimer la consommation d’alcool. Si je bois un verre de champagne ou de vin par trimestre, c’est déjà beaucoup. J’ai mis très longtemps à apprécier un verre de vin – blanc de préférence – et je trouve encore que l’alcool dans les chocolats ou dans les desserts, ça gâche tout.
  • Me passer de Nutella, bonbons, sucreries. Bizarrement, je n’ai jamais associé le sucre à quelque chose de réconfortant. Je crois que j’ai été dégoûtée à vie par tous les lapins en chocolat que je recevais à Pâques de la part de mes grands-parents, oncles et tantes et qui faisaient office de goûter, avec une tranche de pain, chaque après-midi quand je rentrais de l’école. Déjà que je ne raffole pas de pain, je vous laisse imaginer la joie que j’avais à prendre un goûter ;o) Quant aux affreuses souris de Noël en chocolat fourrées d’une improbable pâte rose dans des papiers d’aluminium argentés ou dorés, je frémis rien que d’y penser. Cela me fait le même effet que de me retrouver devant une assiette de boudin, de compote de pomme et de cornettes trop cuites (coquillettes en vf). Beurk. En fait, le sucre est plus synonyme de punition que de plaisir pour moi…
  • Arrêter la malbouffe et les fast foods. Je ne me rappelle plus quand je suis allée chez McDonald’s ou chez Burger King, même si je n’ai rien contre ces deux chaînes américaines de restauration rapide et que j’aime les frites, le Coca Zéro et le Royal Cheese Burger. Je n’y pense pas la plupart du temps.
  • Manger des fruits et des légumes. Ça, pas de souci ! Je ne pourrais pas vivre sans fruits ni légumes.
  • Ranger, trier mes affaires jusqu’à ce qu’il n’y ait aucun bazar qui traîne chez moi. Je déteste accumuler les choses et je traîne depuis peu une réputation de maniaque, hum. Je dirais que ça dépend des jours (je n’ai pas fait mon lit ce matin et Mizar et Kumba n’arrêtent pas de perdre leurs poils et de manger comme des petits cochons) mais oui, j’aime vivre dans un environnement propre et ordonné.

En revanche, je peux m’améliorer dans ces domaines :

  • Boire toujours de l’eau. Difficile de me sevrer du Coca Zéro mais la caféine est bonne pour moi étant donné que je ne bois pas de café et que j’ai une pression sanguine trop basse. Je privilégie l’eau au restaurant maintenant.
  • Prendre le soleil tous les jours. Cela dépend parce que je ne trouve pas très amusant de marcher sous la pluie ou sur des routes verglacées… Je peux faire des efforts car s’aérer est bénéfique pour le corps et l’esprit et ce n’est rien par rapport à se baigner en hiver dans l’eau glacée d’un lac, comme le fait ma cousine Mumu, brrrr.
  • Lire 20 minutes par jour. Lire des e-mails et des articles sur Internet, ça compte ?
  • Manger à heures fixes. Je mange uniquement quand j’ai faim, donc, c’est difficile pour moi de suivre des horaires précis, mon médecin nutritionniste me dit que cela ne pose pas de problème que je prenne mon petit-déjeuner à 15h et mon déjeuner à 22h, c’est juste un peu embêtant socialement parlant :o)
  • M’entraîner 3-4 fois par semaine pendant 20 minutes. Le sport et moi, ça fait deux, mais je me suis mis comme objectif de commencer tout petit avec des exercices qui ne me demandent aucun effort et de m’y tenir tous les jours : marcher ou faire 5 abdominaux ou 5 pompes ou 1 étirement si je n’ai rien envie de faire et augmenter la charge en fonction de mes progrès. Il faut que cela reste un plaisir pour que ça fonctionne sur la durée.
  • Dormir plus de 8h par jour. Là, c’est dur, je n’aime pas me coucher comme les enfants ni me lever comme les ados :o)
  • Prendre conscience de mes pensées négatives et les transformer en pensées positives immédiatement. Pas facile tous les jours mais je suis volontaire et de nature plutôt optimiste. Je ne crois pas qu’ « on est venu sur Terre pour souffrir » comme le disait grand-papa Louis :o)

Carême 2023

Chaque année, j’attends Carême avec impatience. Je ne suis pas bigote : la dernière fois où je suis entrée dans une église, c’était l’été passé avec tante Williamine et mes cousines pour leur montrer la chapelle où papa et maman se sont mariés dans le petit village où se trouve le chalet.

Toutes considérations religieuses mises à part, je teste chaque année une nouvelle approche dans ma façon de vivre et de consommer. Cette année, j’ai décidé de cuisiner sur la base des recettes données par Nathalie George dans son recueil « La cuisine du 6ème étage », de lancer des invitations à Montreux ou au chalet, d’écrire quelques articles sur mes meilleures adresses d’artisans bouchers, charcutiers, fromagers, boulangers, épiciers, primeurs, etc., et de faire découvrir quelques spécialités locales. J’éviterai autant que possible d’aller au restaurant sauf si je suis invitée pour une occasion spéciale ou pour un déjeuner professionnel.

Je vais également profiter de ces 40 jours avant Pâques pour faire un grand nettoyage de printemps, sortir toutes mes affaires des armoires et des placards, organiser mes espaces de rangement, amener au pressing les manteaux d’hiver, scanner tous les documents papier, dresser un inventaire de ce que je possède et de ce qui me manque afin que tout soit net et impeccable pour les beaux jours qui arrivent !

Je ne ferai pas d’achats non plus hormis les « produits de première nécessité » que nous connaissons tous maintenant après la pandémie.

Je suis maso, en fait, je veux vivre comme pendant le confinement ?!

Carême est sans doute le meilleur moment pour prendre des bonnes résolutions. Le temps est limité sur une courte période et s’achève avec le renouveau de la nature et le retour de la lumière (et la résurrection de Jésus si l’on est Chrétien) !

En Suisse, on se régale de différentes sortes de beignets appelés merveilles et cuisses de dames pendant Carnaval et à Mardi Gras mais comme je ne suis pas accro au sucre, j’ai acheté un taillé aux greubons, spécialité vaudoise faite de pâte feuilletée et de résidus de fonte de saindoux. Cela n’a rien à voir mais c’est gras :o)

Un achat par semaine nos. 1 à 7

Je reprends mon blog après une longue absence avec une catégorie que je ne voulais plus alimenter : Un achat par semaine. Je n’ai pas cédé à la fièvre acheteuse, non, mais apparemment, c’est une rubrique qui plaît.

Aujourd’hui, je pars du principe que l’objet le moins cher, le plus local et le plus écologique est celui que l’on n’achète pas. Je ne considère plus le shopping comme un loisir et je réfléchis beaucoup avant toute nouvelle acquisition.

Achat de la semaine no. 1. Des vacances en Thaïlande

En janvier, j’ai passé deux merveilleuses semaines de vacances à Bangkok puis à Phuket en Thaïlande où il faisait 30 degrés. On ne peut pas dire que j’ai choisi les vacances les moins chères, les plus locales ni les plus écologiques mais c’est difficile de se déplacer de Suisse en Thaïlande en train ou en bateau quand on a 5 semaines et 3 jours de vacances par année.

Achat de la semaine no. 2. Des produits de beauté thaïlandais

J’hésite toujours à compter les produits de consommation comme les cosmétiques dans la liste de mes achats par semaine car je me débarrasse des contenants vides une fois que j’ai fini de les utiliser. J’ai acheté de la poudre translucide Srichand Gen 1 qui contient du thanaka, une substance végétale pour la protection de la peau contre le soleil, un tube d’aloe vera à appliquer comme après soleil, un flacon de talc Snake Brand Prickly Heat qui contient de l’huile essentielle rafraîchissante et un savon aux herbes naturelles de Mme Heng contre les boutons, les taches solaires et les points noirs.

Achat de la semaine no. 3. Un eyeliner Too Faced Better than Sex

J’adorais l’eyeliner They Are Real de Benefit qui ressemblait à un stylo mais ils ne le font plus à mon désespoir et je suis à la recherche d’un eyeliner qui pourrait le remplacer. Celui de Too Faced n’est pas « better than sex » (quel nom débile) à mes yeux, au sens propre et figuré, son tracé est fin et précis mais je ne le rachèterai pas car il n’est pas mon Nirvana.

Achat de la semaine no. 4. La cuisine du 6ème étage de Nathalie George

L’histoire de cette grande Dame de la Bourgeoisie parisienne, passée des salons chics de sa grand-mère Gilberte « Gigi » à une puis deux minuscules chambres de bonne de 6,5 m2 chacune en raison d’un redressement fiscal, m’a touchée par son élégance, son optimisme et son savoir-vivre. Les recettes sont soit basiques (un oeuf coque, une omelette) soit difficiles à réaliser (désosser l’arrière-train d’un lapin sans lui trouer la peau) mais il y a énormément de beurre et de tendresse derrière chaque ligne.

Nathalie George est devenue une vraie source d’inspiration et de motivation pour moi : « Vous vous sentez un peu isolé parce que la vie est plus difficile, parce que c’est un peu la merde, plutôt que d’acheter des antidépresseurs, il vaut mieux aller au marché discuter avec le chaland et bien manger et  partager une bonne salade de patate avec des amis avec une boîte de sardines. » Tout est dit.

Achat de la semaine no. 5. Un mini compresseur 12V Kraftwerk

J’envoie du rêve avec mes achats ! :o) Il n’empêche qu’après avoir réussi à dégonfler un pneu sur ma voiture avec un compresseur d’une station-service en plein hiver alors que je voulais corriger la pression, j’ai préféré plus prudent d’acheter un mini compresseur simple d’utilisation qui se branche sur l’allume-cigare.

Achat de la semaine no. 6. Des charentaises « Cattelle » Le Slip Français

Toujours dans la catégorie « J’envoie du rêve avec mes achats », j’ai acheté des charentaises que j’aime d’amour, preuve que j’ai des goûts vraiment douteux. En cette période de crise énergétique où le Conseil Fédéral (gouvernement suisse) recommande de mettre un couvercle sur la casserole pour faire bouillir l’eau des pâtes (sic), je n’ai trouvé rien de mieux que ces chaussons tout doux, souples, légers, doublés de laine de mouton et qui ne font aucun bruit quand je marche pour garder mes pieds au chaud.

Moi qui pensais que les charentaises étaient un mot d’argot pour désigner des pantoufles, j’ai appris que leur nom provenaient de la Charente où elles sont fabriquées.

Achat de la semaine no. 7. Des escarpins JEAN Högl

Après avoir souffert le martyre toute une journée au travail sur des talons de 12 cm, je me suis jurée que l’on ne m’y reprendrait plus et j’ai choisi ces escarpins en cuir de la marque autrichienne Högl qui sont d’un confort inégalé pour des chaussures de ville. Je trouve que c’est compliqué de trouver des marques à la fois éthiques et esthétiques de confection européenne et dans des gammes de prix raisonnables.

Etre maître de mes finances

J’ai des grands objectifs dans la vie : être maître de l’univ… euh, non, de mon univers comme je l’ai expliqué dans mon article précédent et être maître de mes finances, deux aspects de ma vie sur lesquels j’ai un minimum de pouvoir contrôle :o)

Comme je l’ai expliqué dans plusieurs de mes posts traitant de « confiture de pognon », de « boule de neige » et de « cigale et de fourmi » (il ne s’agit pas de haute finance ;o)), j’ai la chance de posséder plus mais aussi moins que beaucoup de personnes, ça dépend où on fixe le curseur.

Mon but n’a jamais été d’être riche, d’avoir des toilettes et des robinets en or fin ni de me nourrir exclusivement de champagne, de truffes et de caviar (bof, à part les truffes) mais de posséder suffisamment pour me faire une belle vie sans avoir à me soucier du lendemain.

Pour y arriver, il n’y a pas de miracle, il faut avoir une source de revenu qui sera plus ou moins importante en fonction du mari des études que l’on aura faites – un diplômé de l’IMD recevra un salaire plus conséquent qu’un Doctorant universitaire dont le sujet de thèse est « Obélix pourrait-il s’intoxiquer ? Ou les maladies transmissibles du sanglier à l’homme » (je n’invente rien) et investir intelligemment (non, les souliers et les sacs à main ne sont pas des investissements mais une carte Magic Gathering Black Lotus de la série Alpha, oui).

Pour investir, il faut économiser, là non plus il n’y a pas 36’000 moyens ou alors il faut faire des trucs chelous comme l’Arnaqueur de Tinder, Anna S., Christophe R. ou Bernie M. (lui, c’est le Boss ultime de fin de niveau) mais souvent on passe par la carte prison comme au Monopoly et on n’a plus d’amis parce qu’on les a volés, ce qui est mal.

A la suite d’une Story sur Instagram, on m’a parlé du mouvement américain FIRE de l’acronyme « Financial Independence Retire Early », qui d’après ce que j’ai lu, consiste plus ou moins à sacrifier sa jeunesse en se privant de tout (sorties, voyages, restaurants, loisirs, voire de relation amoureuse et d’une famille pour les plus extrêmes qui vivent chez papa-maman pour épargner un loyer) pour continuer à vivre avec parcimonie jusqu’à la fin de sa vie, le but étant de prendre sa retraite à 40 ans.

En Suisse, Postfinance estime qu’il faut CHF 2 millions de capital à 40 ans pour être FIRE, hors crash boursier et catastrophes majeures entraînant une récession mondiale, en prenant en compte que le coût de la vie est le plus cher du monde (classement de 2020) et que l’espérance de vie est de 80 ans environ (85,1 ans pour les femmes et 81 pour les hommes). Papa disait avec raison qu’en Suisse, être millionnaire ne signifie pas forcément être riche.

Tout n’est cependant pas à jeter dans les conseils donnés par les adeptes FIRE et je pense qu’il y a matière à puiser çà et là quelques bons conseils… ou pas.  

  • Cuisiner, cesser d’aller au restaurant et de se faire livrer la nourriture chez soi. C’est vrai qu’à l’époque de mes grands-parents, on cuisinait beaucoup et on allait au restaurant pour fêter quelque chose de spécial. On n’y allait pas par flemme de se préparer à manger. Je n’ai pas d’avis sur le sujet. Maman et papa aimaient découvrir les tables des grands Chefs de la région et on allait goûter dans un salon de thé chaque fois qu’on faisait les courses en ville avec maman, un rituel que je perpétue d’ailleurs.
  • Se payer en premier, mettre de côté tout l’argent qu’on reçoit en plus chaque année. C’est vrai que si je compare mon salaire actuel à celui que je gagnais au tout début de ma carrière professionnelle, ça fait peur tout l’argent que j’ai dépensé ! Pour les frugalistes, c’est plus facile de continuer à vivre avec ce que l’on possède à 20 ans sans jamais vouloir autre chose plutôt que de goûter à mieux et de renoncer à plus : plus d’espace d’habitation, plus de confort, plus de qualité, plus de services, etc. En cela, ils n’ont pas tort mais ça fait du bien aussi de se lâcher et de faire des folies, surtout quand on est jeune ! Je ne suis pas partisane du fait de tout remettre à plus tard : « Quand j’aurai 40 ans », « Quand je serai à la retraite », « Quand je serai mariée », « Quand j’aurai des enfants » car si ça se trouve, on n’en aura plus l’envie ni l’énergie quand le moment sera venu et je pense que c’est important d’expérimenter, de se tromper, de se relever, de recommencer, bref, de vivre !
  • Faire un budget, régler ses dettes et acheter en espèces quand on a l’argent. Ne pas avoir de dettes devrait être LA base. Quant à acheter tout en espèces, certaines choses ne peuvent se commander qu’avec une carte de crédit comme les billets d’avion, la réservation d’hôt… Suis-je donc bête, un frugaliste ne voyage pas ou si, dans son pays et chez des gens qui l’hébergent !
  • Profiter des activités gratuites. Se balader, pique-niquer, marcher dans la forêt, en montagne, sur la plage, donner des rendez-vous dans la nature plutôt que dans un bar. Très bonne idée ! J’adore mes balades avec ma cousine Mumu en Valais et j’ai un super souvenir de la fondue cet hiver au soleil au bas des pistes de ski de Verbier.
  • Avoir un objectif à atteindre comme acheter une maison à la campagne avec un jardin et des animaux. Je ne peux pas dire le contraire. Posséder son propre logement devrait être une priorité dans la vie. Il faut cependant avouer qu’en Suisse, l’accès à la propriété est un rêve quasi inaccessible pour la majorité des gens.
  • Vivre en colocation ou chez ses parents jusqu’à 40 ans. Faire la Tanguy pour mettre de l’argent de côté ? Même pas en rêve !
  • Garder les sacs en plastique et les emballages que l’on nous donne pour les réutiliser. Je ne suis pas adepte de garder les choses « qui peuvent servir un jour ». On les oublie et ils s’entassent souvent dans un coin, créant du désordre. Autant les refuser ou s’en débarrasser tout de suite.
  • Habiter en ville, utiliser les transports publics et se passer de voiture. C’est un choix mais je ne pourrai pas me passer de voiture. C’est bien trop compliqué d’amener Kumba et Mizar au chalet en transport public (taxi, 2-3 trains et car postal) mais on n’est pas obligé d’avoir une résidence secondaire ni des chats d’ailleurs :o) Si j’étais frugaliste, je n’aurais pas d’animaux car ça coûte cher en nourriture et en frais de vétérinaire ces petites bêtes.
  • Acheter des vêtements en seconde main. Je n’ai pas encore franchi ce pas même si je trouve louable de lutter contre la pollution produite par l’industrie textile. C’est psychologique mais l’idée de mettre des chaussures déjà portées me dégoûte. J’aime aussi aller dans une belle boutique et en ressortir avec un emballage préparé avec soin. Ce n’est pas qu’un vêtement que j’achète mais un service, une architecture d’intérieur, un éclairage, une présentation, soit un moment qui flatte tous les sens. Tout le contraire de la Fast Fashion.
  • Remplacer les produits de nettoyage, de beauté et de soins quand ils sont vides. Tout à fait d’accord, je ne stocke rien parce que je déteste être envahie d’objets.
  • Réduire son budget alimentaire et acheter moins cher chez les Hard Discounters. Manger pour EUR 10 par semaine en achetant 2 bananes, 3 champignons et 1 carotte quand on a les moyens est inutile et pas souhaitable. Les vitamines, c’est important. Par ailleurs, je ne sais pas ce qu’on obtient comme qualité de produit avec EUR 10 par semaine et je veux éviter à tout prix tout ce qui est issu de l’élevage intensif et en batterie qui est interdit en Suisse.
  • Supprimer tous les abonnements et comparer les offres de téléphone et d’assurances. Je n’ai pas la patience de comparer chaque année les tarifs des opérateurs de téléphonie. Je ne me préoccupe pas non plus de mon assurance maladie car elle est prise en charge par mon travail. J’ai un abonnement à Netflix que je compte garder même si je vais passer en version standard (CHF 18.90) au lieu de Premium (CHF 24.90. En Suisse, on paie CHF 78 annuel de plus que les autres pays européens, sans raison ! On va d’ailleurs voter une loi sur Netflix en mai), un abonnement au fitness que je vais résilier et un abonnement à WordPress pour éviter les encarts publicitaires sur mon blog.
  • Observer un moratoire de 30 jour avant chaque achat. Oui si on est un acheteur compulsif ce qui n’est pas mon cas.
  • Renoncer à acheter des boissons, des jus de fruits, des chips, des pâtisseries et des gâteaux. Elle est chouette la vie des frugalistes à l’eau, au thé et au café ! :o) Je suis mauvaise langue, ils recommandent de faire tout maison. Certes, on peut préparer soi-même son pain mais cela ne vaudra jamais celui d’un maître boulanger ! C’est un métier d’être cuisinier, boulanger, pâtissier, chocolatier, confiseur… Je voulais aussi fabriquer mes yogourts moi-même mais quand j’ai lu que je devais les laisser fermenter pendant 10h à 70 degrés, je me suis dit que la consommation énergétique n’en valait pas la peine.
  • Allumer le four pour cuire plusieurs plats et le laisser ouvert pour réchauffer la maison. On peut cuire un gigot d’agneau ET une tarte aux pommes en même temps ?
  • Vivre sans chauffage en hiver. Cela dépend où on vit mais ce doit être extrêmement inconfortable en Suisse.

Je n’ai rien trouvé sur la beauté ni les soins esthétiques mais j’imagine que les rendez-vous chez le coiffeur, manucure, masseur sont considérés comme superflus.

En conclusion, le plus important pour moi est de savoir quels objectifs on veut atteindre. Les miens ne sont clairement pas de cesser de travailler ni de me serrer la ceinture pour accumuler des millions. Le travail peut être épanouissant et je ne vois pas la retraite comme un idéal de bonheur absolu à atteindre. J’ai trouvé intéressant de me documenter sur le frugalisme et le mouvement FIRE mais je suis hédoniste et préfère la mesure à l’extrême. Pas de gaspillage des ressources, oui, mais renoncer au confort, au plaisir et à la qualité de vie, non.

Un frugaliste ne voyage pas en avion ni ne séjourne dans un Palace, comme l’Alhambra Palace à Grenade en Espagne.
Un frugaliste n’achètera pas d’animaux chez un éleveur. J’ai toujours acheté mes chats en fonction de mon style de vie. Ce n’est pas à un animal de s’adapter à moi mais à moi de lui fournir tout ce dont il a besoin. Les Ragdolls comme Kumba sont des parfaits chats d’intérieur, doux, gentils, paisibles et câlins.

Etre maître de mon univers

A défaut d’être maître de l’Univers, je veux être maître de mon univers. J’ai réalisé il y a une semaine que je voulais sérieusement m’installer chez moi à Montreux et pas juste poser mes valises en provoquant les changements comme je me suis employée à le faire pendant ces deux dernières années.

Cette prise de conscience est arrivée sans fracas et à petits pas : en écoutant mon amie A. me parler de son appartement comme de son cocon, en admirant les couchers de soleil somptueux tous les jours devant mes fenêtres (je sors parfois sous la pluie pour contempler la vue époustouflante depuis mon nid d’aigle), en prenant du plaisir à nettoyer le plan de travail de ma cuisine après avoir refermé mon laptop sur une dure journée de travail, en regardant Kumba et Mizar se promener nonchalamment, tels des fauves miniatures, le long des 10 mètres de mon corridor.

Ce fameux samedi quand je me suis réveillée la tête dans les nuages, j’ai regardé distraitement le temps qu’il faisait à travers la fenêtre en attendant que le lait chauffe pour mon latte et j’ai réalisé tout à coup que non seulement ce moment était parfait mais aussi que je pouvais le reproduire à l’infini car tout était à moi : la cuillère en argent, le mug en verre, la casserole blanche, la plaque de cuisson en vitrocéramique, le bar dans la cuisine, le canapé dans le salon, le balcon, ses bacs à lavandes et ses arbustes chétifs, le paysage dominant le lac et le château de Chillon, tout ! Je possédais vraiment un petit bout de Montreux !

Signer le contrat chez le notaire était une bonne chose mais je n’ai pas éprouvé de joie particulière à acquérir mon appartement : tout s’est passé trop vite (15 jours entre la visite et la vente), je ne savais pas ce que j’achetais réellement à part que c’était un excellent investissement (j’en étais à demander à l’ancienne propriétaire s’il y avait un lave-vaisselle parce que je ne l’avais pas vu :o)) et j’étais dans l’expectative de savoir si Montreux allait me plaire après avoir grandi et vécu à Lausanne et ses environs toute ma vie, exceptées mes 5 premières années à Séoul.

Même si j’adore passer des moments avec mes amis et mes proches, je me suis rendu compte que je pouvais aussi être à l’aise et sereine quand je suis seule et mon appartement y est pour beaucoup ! Chaque jour, c’est un bonheur de vivre dans un intérieur baigné de lumière où le soleil est si chaud que j’allume à peine le chauffage (seulement 3 radiateurs sur 7 fonctionnent en plein hiver même quand les températures sont négatives). J’étire mes jambes, bien calée dans les coussins sur le canapé, m’enroule dans un plaid pour un supplément de confort, écoute les ronrons de Mizar qui vient dormir sur mes genoux et soupire de satisfaction en me disant que je pourrais passer toute ma vie comme ça.

Mon chez moi n’est pas une question d’immobilier, ni de mobilier de designers ou d’Ikea, ni de nombre de pièces ni de surfaces calculées en m2, ni de lit placé la tête au nord et les pieds au sud. Il est constitué de toutes les heures nécessaires qu’il a fallu pour que je prenne possession des lieux, établisse des routines et automatise mes gestes (Qu’est-ce que cet interrupteur allume ? Où se trouve les prises pour charger mon téléphone ? A quoi sert ce bouton ?), repère ses défauts (les fourmis à l’intérieur, ce n’est plus possible, ma sonnette d’entrée ne fonctionne plus, je dois changer le nom sur ma boîte à lettres et la poignée de la fenêtre de la chambre qui est cassée) et constate que je ne suis pas obligée de faire tous les travaux en une fois pour me sentir bien.

Mon chez moi est en fait mon univers, le reflet intangible de ce que je suis et de ce que je veux bien y mettre, l’atmosphère que je veux créer qui enrobe le tout et qui est, paradoxalement, cet endroit immatériel où je peux me reposer et me détendre et je l’ai enfin trouvé (en plus du chalet, bien entendu ;o)) !