Déjeuner au Salon d’Hélène à Paris

Restaurant Hélène Darroze
4, rue d’Assas

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La saison 8 de Top Chef sur M6 battant son plein (pourquoi « Fourchette » est parti ? Je l’aimais bien, moi), je colle à l’actualité pour une fois sur mon blog.

De passage à Paris il y a deux semaines, j’ai retrouvé avec plaisir le salon de thé Angelina, la Rive gauche et ses rues désertes, ce qui m’a surpris, ainsi que les petites terrasses chauffées où il fait bon prendre son temps en sirotant un verre ou deux. J’ai aussi constaté plus de pauvreté que d’habitude : les magasins de vêtements au kilo qui n’existent pas en Suisse et cet homme, un SDF sans doute, qui n’avait rien mangé depuis 2 jours et qui m’a demandé s’il pouvait prendre le pain que j’avais laissé sur la table ! Avoir faim dans un monde de surproduction et de surconsommation est un fléau que je ne supporte pas et je me souviendrai longtemps de sa joie et de mon embarras quand, émue par son sort, je lui ai donné un billet qui représentait tant pour lui et si peu pour moi.

Drôle d’introduction pour parler de mon déjeuner chez la Chef multi-étoilée Hélène Darroze, à l’image des impressions contrastées de mon week-end parisien. D’un côté le raffinement et l’excellence, de l’autre l’isolement et la misère. J’ai pensé aux romans de Dickens et de Zola.

C’est toutefois sans culpabiliser que j’ai savouré chaque préparation déclinée sous forme de « tapas » au Salon d’Hélène qui sont les mêmes plats que ceux servis dans le restaurant gastronomique mais en portions réduites.

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Ma copine Madame et moi avons été accueillies très gentiment par une hôtesse vêtue d’une espèce de robe kimono et avons été introduites au fameux salon décoré comme il se doit de larges banquettes et canapés dissimulés derrière un paravent vitré renfermant de multiples papillons. On pourrait déceler un certain manque de cohérence à l’ensemble mais qu’importe, nous n’étions pas venues pour le décor mais pour la cuisine.

Nous avons choisi la formule dégustation à 4 tapas et 1 dessert avec un supplément pour le Pie, un feuilleté (très) chaud au ris de veau, homard et truffe.

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Impossible de retenir le nom et les ingrédients de toutes les assiettes choisies au bon vouloir du Chef, mais nous avons eu du Chipiron, riz noir, chorizo et parmesan qui figurait sur la carte ainsi que du Saumon en tartare et son jus froid fortement iodé, du Canard avec une délicieuse purée de carottes et du Bar accompagné d’une variation de chou-fleur dans tous ses états, grillé, en sauce, en purée qui était une vraie réussite !

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Le Paris-Brest, noisette du Piémont, pomelos était délicieux avec la pointe d’acidité amenée par l’agrume parfaitement dosé.

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Hélène Darroze mérite largement son étoile obtenue à Paris et je ne l’enverrais certainement pas en dernière chance ! Je n’irais cependant pas à dire que sa cuisine est exceptionnelle comme celle que j’ai pu goûter chez Anne-Sophie Pic, Alain Ducasse ou Jean-François Piège, un autre juré de Top Chef ;o) Le service à table était nonchalant et approximatif et j’ai parfois hésité à demander un peu de sel pour relever la saveur de certains plats, ce qui ne devrait pas arriver. Mis à part ces petites remarques, j’ai passé un très bon moment chez Chef Darroze même si je pense qu’il y a de meilleures tables à découvrir à Paris pour un prochain séjour dans la Ville Lumière.

8 réflexions sur « Déjeuner au Salon d’Hélène à Paris »

  1. Une bonne adresse, merci de la partager! J’espère que ton séjour à Paris s’est bien déroulé 🙂 En effet la pauvreté à Paris est très flagrante. J’ai l’impression qu’elle l’est plus qu’à Londres par exemple (mon seul autre point de référence), et je m’interroge : est ce que c’est parce qu’il y en a simplement plus à Paris, ou parce qu’à Londres ils se font expulser par la police? Je me le demande…

    1. Mon séjour à Paris était bref mais réussi. Il y a toujours tellement de choses à faire à Paris, mon rêve est d’assister à une pièce de théâtre de la Comédie Française un jour. Ce qui m’a surprise à Paris cette fois, ce ne sont pas les personnes qui demandent de l’argent car on en a « l’habitude », hélas, mais quelqu’un qui voulait du pain car il n’avait pas mangé depuis 2 jours ! Ca m’a vraiment choquée, surtout quand je me suis dit que j’étais en France au 21ème siècle avec d’un côté les gens qui faisaient la queue devant la boutique de Pierre Hermé et de l’autre côté, une personne qui avait faim. C’est là où j’ai compris la gravité de la situation à Paris et pas au Yémen ou dans certains pays pauvres où je suis allée. En Suisse, il y a également de la mendicité, qui est interdite dans le Canton de Vaud, mais il s’agit plus de Roms venus des Pays de l’Est que d’indigènes et jamais personne n’est venu me quémander une tranche de pain :o( Bisous.

  2. Merci pour cette adresse. Je priviligierai donc les autres adresses que tu donnes.
    La pauvreté a énormément augmenté en France. Cela a été à toute vitesse. Les situations sont très différentes et beaucoup de gens font des amalgames. Je ne m’ennuie pas à mon travail mais il a perdu de son sens car nous ne pouvons plus suivre. Et encore, je travaille dans une petite ville à taille humaine. Je pense que le problème est dans toute l’Europe.
    Bises

    1. Effectivement, je pense que la pauvreté a augmenté un peu partout dans le monde et l’extrême richesse aussi. Certaines personnes sont aussi en situation de précarité en Suisse mais on les voit pas ou moins. Ce qui me révolte le plus, c’est que nous surproduisons de la nourriture jusqu’à la jeter et la gaspiller alors que des personnes ont faim autour de nous et je ne parle pas des pays africains. C’est parfaitement incompréhensible et je ne sais pas ce qui cloche et où ça cloche.

  3. Bonjour, ayant habité Paris pendant presque 30 ans, je peux dire que ça fait longtemps que la pauvreté existe, mais avant, les sdf n’étaient pas présents ou « visibles » dans certains quartiers. Petite, je me souviens de mon père leur donnant souvent quelques pièces et discutant quelques minutes avec eux, c’était souvent des hommes d’un certain âge. Ce qui me semble avoir changé depuis quelques années, c’est le grand nombre de jeunes et de femmes sdf…je pense que leur dire bonjour ou les aider dans la mesure de nos moyens contribue un peu à leur rendre la vie moins dure même si c’est très ponctuel.
    Je ne suis pas une cliente régulière des restaurants étoilés mais je n’apprécie pas tellement lorsque le personnel est « trop attentif » mais la nonchalance du service peut être aussi assez agaçante !
    J’adore le salon de thé Angelina…c’est toujours ma petite pause gourmande après avoir arpenté les rues parisiennes 🙂
    Bises

    1. J’ai vu une émission un jour où des comédiens faisaient mine de s’évanouir en public : tout le monde s’empressait d’aider la femme habillée d’une façon chic et personne ne venait en aide à celui qui ressemblait à un SDF. C’est parfaitement humain et je ne suis pas meilleure qu’une personne lambda. Il y a sans doute cette peur de devoir s’impliquer et de s’occuper de la personne qui en a vraiment besoin, une situation qui exige bien plus que quelques pièces de monnaie. Tout ça pour dire que c’est difficile de faire semblant d’ignorer la situation quand on a établi un contact d’humain à humain et que c’est tellement plus facile de passer son chemin ! Je garde cependant en mémoire quelques beaux échanges avec certains sans-abri comme celui de Paris qui était si heureux que je l’aide qu’il en perdait ses mots, le pauvre.

      Quant au service dans les restaurants, qu’ils soient étoilés ou non, c’est un vrai métier qui se perd, malheureusement. Et pour le salon de thé Angelina, ce sera le sujet de mon prochain article. Bisous.

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