
La triste actualité en ce début d’année 2015 en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, ne m’incite pas à faire l’apologie d’une religion quelconque et je tiens à garder mes distances par rapport à ces déferlements de violence imbécile et absurde.
Si je tiens à faire Carême chaque année, ce n’est pas en tant que chrétienne, même si j’ai été élevée dans cette religion par mon cher papa et ma chère maman et que j’ai accompli ma scolarité de 5 à 18 ans à l’institut catholique Mont-Olivet, une école privée suisse fondée en 1916 par les Soeurs de la Présentation de Marie. J’avais aussi des camarades de classe musulmanes, juives et orthodoxes, originaires de tous les pays ou presque, et nous nous entendions à merveille. Je ne saurais d’ailleurs jamais remercier assez mes parents pour tous les efforts et l’investissement financier qu’ils ont consentis afin de transformer la petite fille coréenne adoptée que j’étais en une bobo bourge adulte bien dans sa peau et libre de faire ce qu’elle veut de sa vie.
Non, si je tiens à faire Carême, c’est pour ses origines populaires et ancestrales où l’on observait des jeûnes qui duraient de 7 à 42 jours, voire plus, à l’instar des Babyloniens qui respectaient un jeûne de 40 jours chaque année il y a 4’000 ans. Nul n’est besoin d’être érudit ou perspicace pour comprendre que cette période est comprise entre la sortie de l’hiver, quand les vivres commencent à manquer (enfin, pas à la Migros ni à la Coop), et le printemps lorsque la nature s’éveille. N’offre-t-on pas d’ailleurs des œufs, symbole de la naissance et du renouveau, à Pâques ? Et aussi des chocolats Giscard de Wuthrich, du vinaigre de chocolat Dürig et un bouquet de pivoines mais ça, ce n’est pas la tradition, c’est moi ;o)
Mon Carême 2015 ne sera pas végétarien comme celui de l’année passée, qui, faute de diversités gustatives dans mon assiette et de résultats significatifs pour ma santé, ne m’a pas convaincue à passer à un régime sans viande (y compris poissons, crustacés et fruits de mer que les flexitariens, les pesco-végétariens ou les bovino-pesco-lapinou-vegan s’autorisent. Loin de moi l’idée de critiquer, les gens font ce qu’ils veulent !), mais je m’imposerai les quatre contraintes suivantes :
- Ne rien acheter de personnel pendant les semaines 9 à 14, hormis les articles de première nécessité comme la nourriture, les besoins du ménage et les produits de soins et de beauté à remplacer.
- Observer une journée vegan le Mercredi des Cendres, le Vendredi Saint et chaque vendredi avant Pâques. Ce n’est pas parce que je suis omnivore que je consomme de la viande à tous les repas ;o)
- Me contenter d’une soupe au restaurant dans la mesure du possible (j’ai des déjeuners professionnels où je ne peux pas choisir le menu) et éviter les desserts. Verser le montant équivalent à mes dépenses au restaurant à une ou des personnes dans le besoin à l’issue de mon Carême.
- Profiter des 40 jours pour faire un grand ménage de printemps, à savoir virer un maximum de choses et nettoyer/ranger ce qui doit l’être.
Je ne devrais pas rencontrer trop de difficultés à suivre mon Carême dans sa globalité même si je ne vais rien respecter de ce que j’ai écrit plus haut (point 2 et point 3, partiellement) le week-end qui vient à Lisbonne où Lui et moi, nous partons pour fêter notre Saint-Valentin ! Je me vois mal ne commander qu’une soupe (miam, caldo verde) dans les somptueux restaurants de la capitale portugaise et rentrer les mains vides (j’ai souhaité retourner à Lisbonne pour la Xème fois rien que pour la nourriture et la porcelaine Vista Alegre). Ma foi, tant pis, cela ne fera que décaler la date de reprise de mes achats hebdomadaires ;o)
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