Je ne vais pas me livrer à un compte-rendu détaillé de notre passage à Tokyo mais me contenter de vous donner un aperçu de la ville en images. Autrefois connue sous le nom de Edo, Tokyo a été détruite deux fois au XXème siècle, lors du séisme de Kanto le 1er septembre 1923 et le 10 mars 1945 lorsqu’elle fut bombardée par les Américains, tuant 100’000 personnes au passage, d’où l’impression de cité moderne et flambant neuve à peine sortie de terre.
Une des plus belles vues sur la Tour de Tokyo depuis notre hôtel et sa chambre d’artiste « Lucky Cat » par Hyogo Mino, censée apporter la bonne fortune et l’argent. Hyogo Mino s’est inspiré de son chat Kone, disparu à l’âge de 13 ans, et lui a dédié un poème qu’il a écrit sur le plafond.Tout compte fait, c’était assez oppressant de dormir avec une armée de chats géants autour du lit ;o)
Logé dans une chambre très kitsch à Minato-ku, à deux pas de Ginza, le quartier chic de Tokyo, nous n’avons pas échappé au circuit touristique habituel : Marché de Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde, Senso-ji à Asakusa, le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo, le carrefour Hachiko dans le quartier de Shibuya avec ses célèbres passages cloutés et la statue de Hachi, le chien fidèle, le Palais impérial ou plutôt les jardins de l’Empereur, la résidence étant fermée au public, le Tocho (Tokyo Metropolitan Government Building), passage obligé pour la vue panoramique sur l’une des plus grandes agglomérations du monde (au dernière nouvelle, il semble qu’une ville chinoise l’a détrônée de la première place).
Le marché de Tsukiji est un bric-à-brac où l’on trouve de tout : de la vaisselle, des ustensiles de cuisine, du thé, des gâteaux et des spécialités séchées aux noms inconnus pour ceux qui ne lisent pas le japonais ;o)J’aurais pu acheter Hocho, mon couteau japonais au stand Aritsugu au marché de Tsukiji mais cela aurait été me priver du service et de la beauté de la boutique à Kyoto.Marché de Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde. Lui ne voulait pas y aller ; quant à moi, j’ai été un peu déçue. Le marché étant ouvert aux touristes à 10h, il n’y avait pas grand-chose à voir à part des emballages en polystyrène. Je crois que l’on peut s’inscrire à l’avance pour assister à la criée à l’aube mais j’ai regretté le marché aux poissons de Noryangjin à Séoul ouvert 24h/24 où l’on peut acheter son poisson encore vivant parmi toutes les créatures marines pour l’amener dans un des restaurants du marché où il sera apprêté à notre goût : cuit, cru, grillé, etc.
Un appareil pour fabriquer de la glace.
Ce que j’ai le plus aimé à Tokyo, ce sont ses petites ruelles où s’entassent les bars et les restaurants minuscules à la décoration surchargée, les carpes à grandes nageoires du jardin Koishikawa Kôrakuen, réputé dans tout le Japon pour sa beauté et tous les recoins moins lisses et moins maîtrisés cachés au regard par les hauts bâtiments des grandes avenues.
De la paëlla et des spécialités espagnoles reproduites dans une vitrine à Ginza. Olé ! :o)
Il y a certainement beaucoup plus de choses à dire, à voir ou à faire à Tokyo : la jeunesse japonaise en cosplay à Harajuku, les salons de thé à thèmes « Alice au Pays des Merveilles », « Prison » ou « Manoir » avec des serveuses déguisées en soubrettes, la vie nocturne et les karaoke boxes de Roppongi, les salles de Pachinko, croisement entre un flipper et une machine à sous à Shinjuku, mais partout où je vais, je préfère le calme et la nature au bruit et à la frénésie (des trucs de vieux, quoi ! ;o)).
On trouve des petits sanctuaires et des temples bouddhistes et shinto partout dans la Ville. Celui-ci était dédiée au dieu ou à la déesse du riz.La Gare de Tokyo, terminal des trains rapides Shinkansen.
Le Palais Impérial de Tokyo. Un espace immense et plutôt vide au coeur de Tokyo.
Les nénuphars du Jardin Koishikawa Korakuen.
L’arche du pont aurait dû former un cercle parfait avec son reflet dans l’eau qui était trouble ce jour-là.
Shibuya Crossing depuis le 2ème étage du Starbucks.
A Senso-ji à Asakusa, n’oubliez pas de retirer votre omikuji ou « loterie sacrée », une divination inscrite sur un papier, que l’on tire au sort au moyen d’un bâtonnet contenu dans une boîte en métal à secouer contre une pièce de 100 Yens.
Si l’omikuji est mauvais, il faut le nouer à un présentoir ou à un arbre près du sanctuaire et acheter une amulette de protection que l’on glissera dans son porte-monnaie. S’il est bon, c’est l’omikuji lui-même qui est un porte-bonheur ! Le mien faisait partie de la catégorie « Excellente chance » ! :o)
Ce qu’il y a de bien avec les larges métropoles comme Tokyo, c’est que tout le monde peut trouver son bonheur en matière de shopping tellement l’offre est titanesque ! Alors que certains rentrent du Japon avec des lunettes chauffantes pour les WC, poke Silent Joy ;o), des tenugui (fines serviettes à tout faire japonaises), des boîtes bento, des figurines Hello Kitty, Totoro et Sailor Moon, des mangas, des coques pour smartphones et autres gadgets trop kawaii chez Tokyu Hands, des sabres, des yukatas et des kimonos, de l’électronique dernier cri, etc., de la vaisselle et des services à thé, ma valise était presque aussi vide à l’aller (10 kg au lieu des 46 kg autorisés en Business Class) qu’au retour.
A l’exception de quelques menus cadeaux et biscuits pour mes proches, je n’ai ramené que quatre objets du Japon, tous emballés avec soin.
La faute à Voltaire ma décision de m’en tenir à « un achat par semaine » qui m’empêche tout achat spontané : En ai-je besoin ? Est-ce que ça me correspond vraiment ? Est-ce que je l’aime de tout mon cœur (si oui, est-ce que je vais m’en lasser rapidement) ? Est-ce de bonne qualité ?
Première boîte déballée : un papier d’emballage marine, une boîte en carton marron, un bloc en mousse, un morceau de carton pour recouvrir un autre morceau de carton (?) et enfin, l’objet avec trois feuilles explicatives !
Parfois, je me plante et c’est normal ! Mes goûts évoluent avec l’âge et je tâtonne beaucoup. Il y a aussi des expériences de la vie qui m’amènent à reconsidérer certains de mes critères : A quoi ça sert de dépenser une fortune pour des bijoux de pacotille ou une robe griffée alors qu’ils sont vite démodés, n’ont aucune valeur réelle et que mon désir de les obtenir est influencé par une campagne marketing agressive ou pire, par l’envie de paraître ? Ceci est une leçon posthume que j’ai apprise de mes parents qui investissaient dans autre chose que du vent et que j’essaie de mettre en application même si « j’ai toujours eu des goûts de luxe » comme me le reprochait maman.
Je me suis donc envolée pour le Japon avec une micro liste de choses à ramener que j’avais pris soin de bien documenter : qui, quoi, combien, où, etc. Dans cette liste, figurait un couteau de cuisine Santoku forgé à la main par la maison Aritsugu à Kyoto, une coutellerie parmi les meilleures du Japon qui fabriquait les sabres des samouraïs en 1560 déjà.
Mon couteau Aritsugu en train d’être gravé à mon prénom.
J’aurais pu acheter mon couteau Aritsugu au marché de Tsukiji à Tokyo mais j’ai préféré être dans la seule et unique boutique située dans le marché Nishiki à Kyoto pour choisir non pas un Santoku comme je l’avais prévu mais un Wagokoro Petty qui correspondait mieux à ma main et à l’usage que je voulais en faire. C’est important de « sentir » un objet et la vendeuse qui me conseillait en anglais et en français était top !
Le résultat. J’avoue que sur le coup, j’aurais préféré avoir un prénom japonais qui claque au lieu d’un Stéphanie plutôt banal ;o)
Ce couteau, qui est un cadeau d’anniversaire, a son prix qu’il faut régler sur place en espèces, les cartes de crédit n’étant pas acceptées. Ce n’est pas non plus n’importe quel couteau mais un magnifique instrument qu’il convient de bichonner en l’affûtant à la main une fois par mois en moyenne sur une pierre à aiguiser et en essuyant sa lame en fer, susceptible de rouiller, après chaque découpe quand on cuisine. Un entretien fastidieux mais qui en vaut la peine tant la coupe est nette et d’une précision chirurgicale.
Mon beau couteau s’appellerio Hocho* et je l’ai utilisé pour couper de la laitue et préparer du « tartare de tomate au basilic » de Dominique Loreau, du Dakgangjeong, une recette coréenne de poulet et de la saltimbocca alla romana. Je crois que grâce à lui, je vais enfin trouver l’envie de me mettre à la cuisine.
*Couteau en japonais. Pour mes lecteurs qui se souviendraient de mes couteaux suisses Wenger, sachez que je les garde très précieusement. Hocho nécessitant des soins particuliers, Grand Wenger et Petit Wenger me sont très utiles quand je n’ai pas envie de passer trop de temps en cuisine pour préparer un plat.
De retour en Suisse et sur mon blog, l’heure est venue de consacrer quelques articles sur mon voyage au Japon comme demandé par la majorité de mes lecteurs, soit 2 à 3 personnes ;o)
A part Pokémon, Dragon Ball Z, Final Fantasy, les consoles de jeux vidéos, mon appareil de photo numérique Sony, les anime Princesse Sara et Georgie (Georgie, Georgie, tu détiens un grand secret…), la fidélité légendaire de Hachiko l’Akita Inu, les films de Miyazaki et de Kurosawa, le Dernier Samouraï, 47 Ronin, Wasabi et Mémoires d’une Geisha (j’ai de sacrées références cinématographiques ;o)), les romans de Murakami et d’Amélie Nothomb, les sushis, sashimis, tsukiyaki, tonkatsu, shabu-shabu, udon et le bœuf de Kobe, les voitures Toyota, Honda et Mitsubishi et deux-trois mots (bonjour, merci, au-revoir), je ne connaissais rien du Japon !
Forêt de bambou non loin du sanctuaire Fushimi Inari Taisha à Kyoto
En revanche, j’ai visité assez de pays en Asie, dont la Corée, ma patrie d’origine, Singapour, la Chine (Nanjing et Hong-Kong), la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam pour savoir plus ou moins à quoi je devais m’attendre en débarquant à l’aéroport de Narita. A vrai dire et je crois que j’ai déçu pas mal de monde autour de moi qui attendait mon retour d’expérience, je ne peux pas dire que j’ai été surprise ni vraiment dépaysée par le Pays du Soleil Levant. Lui non plus, d’ailleurs, qui décrivait Tokyo en ces termes : « Bah, oui, c’est une grande ville asiatique » :o)
Notre hôtel, avec sa chambre d’artiste kitsch, à Minato-ku était situé à deux pas de Ginza, le quartier chic de TokyoGinza, paradis du shopping.
Attention, on a beaucoup aimé le Japon mais pas au point de vouloir y retourner au plus vite. D’ailleurs, si on devait planifier un autre voyage là-bas, ce serait probablement sur l’une ou l’autre des îles du pays même si le Japon est une île en soi, on est d’accord.
Shinjuku à Tokyo
Pour moi, il existe beaucoup de similitudes entre la Corée du Sud et le Japon et j’avais parfois du mal à ne pas répondre en coréen quand on me parlait. Je pourrais presque établir des parallèles entre certains arrondissements de Tokyo avec ceux de Séoul : Shinjuku et Gangnam-gu, Ginza et Songpa, Shibuya et Myeong Dong, Roppongi et Yongsan, etc. Les différences se situent au niveau de la circulation (les Japonais roulent à gauche), le courant est de 100 Volts et non de 220, la plupart des achats se règlent cash ce qui nécessite d’avoir une certaine somme d’argent sur soi, les restaurants ferment plus tôt qu’à Séoul où il est possible de manger à toute heure, on voit plus de sanctuaires shinto que d’églises (le christianisme est la religion no 1 en Corée) et surtout, il n’y a aucune Ajumma au Japon (femmes coréennes de 50-70 ans aux cheveux courts et frisés, vêtues comme Bozo le clown avec une visière géante et des vêtements de randonnée aux couleurs criardes qui s’arrogent le droit de faire ce qu’elles veulent quand elles veulent. Elles sont tolérées par la société coréenne car il s’agit d’une génération de femmes sacrifiées qui ont trimé dur pour élever leurs enfants et sortir le pays de la misère après la guerre de 1950 à 1953) et c’est tant mieux, même si ma mère coréenne en est une ! ;o)
Kinkaku-ji, le pavillon d’or de Kyoto
Dans les grandes lignes, voici ce que j’ai aimé au Japon :
La propreté et la sécurité que l’on retrouve dans toutes les grandes villes asiatiques de l’Est tout comme la politesse et le respect des autres : les métros sont impeccables, personne ne crie ou s’exprime trop fort dans les transports publics, personne ne pose ses pieds sur les sièges, bref, il y a une réelle éducation qui se perd malheureusement chez nous.
Le gentil Monsieur qui s’est proposé spontanément de nous amener à la gare de Shibuya et que nous avons remercié avec une barquette de cerises, le couple de retraités dans un restaurant au bord de la mer à Ito qui me conseillaient en japonais de remplir plus copieusement nos bols de riz afin de ne pas avoir à nous relever pour nous resservir (pas besoin d’être experts en kanji pour nous faire comprendre, le langage des signes est universel), la propriétaire du Yokikan Ryokan à Ito qui nous a fait nous sentir « comme à la maison » et la dame qui s’occupait de notre chambre, qui sous ses airs un peu brusques cachait un cœur en or, j’en suis sûre, le Monsieur au restaurant coréen à Kyoto qui nous suggérait de commander ce qu’il était en train de manger avec sa femme, pensant que j’étais japonaise ;o)
La discipline individuelle qui permet de faire la queue, tous sagement alignés les uns derrière les autres, sans chercher à remonter ou à doubler la ou les personne(s) qui précède(nt). Le lendemain de notre retour, je me suis mise dans une file d’attente pour acheter un poulet rôti et c’était vite le pétchi (= grand désordre, pagaille en français de Suisse romande) : un Monsieur devant, une dame à droite, une autre à gauche et moi qui ne savais pas trop où me placer jusqu’à ce que le rôtisseur demande : « C’est à qui le tour ? »
Brochette de boeuf de Kobe, grillée dans la rue à Shibuya.
La cuisine japonaise en général, les ramen et autres udon délicieux, de préférence dans des petits boui-bouis fréquentés exclusivement par des Japonais qui font tous slurp en aspirant bruyamment leurs nouilles, une coutume que les Coréens pratiquent aussi, qui est un signe de politesse et qui permet de ne pas se brûler la langue tout en profitant des arômes qui montent directement dans les fosses nasales. J’ai essayé de « slurper » moi-aussi mais sans succès. Lui a même dû m’apprendre comment avaler mes pâtes avec efficacité parce que je mettais un temps fou pour finir mon bol.
Une bière glacée et le meilleur bol de ramen de ma vie à Shibuya à Tokyo
Les glaces Cremia composée à 8 % de matière grasse de lait, de 12,5 % de lait de vache d’Hokkaido et de 25 % de crème fouettée (quand je disais que les Asiatiques consommaient du lait sans être forcément malades), les pâtisseries et autres gâteaux japonais ou français (j’ai eu de grosses envies de gâteaux au Japon alors que je m’en passe facilement en Suisse, sans doute pour contrebalancer les petits-déjeuners à base de poisson cru ;o)).
Ito, petit village en bord de mer dans la péninsule d’Izu
Les villages dans la campagne japonaise, à l’architecture plutôt moche et aux câbles électriques tout emmêlés accrochés n’importe comment sur des poteaux. Inesthétiques mais authentiques (idem en Corée) !
Les Ryokan avec Onsen et les yukatas (légers kimonos) que je ne savais pas attacher.
Je connaissais les bonsais miniatures mais pas en taille réelle. Je me demande si c’est une bonne idée au final car à force d’être tordu dans tous les sens, l’arbre a besoin d’être soutenu
Les jardins japonais où l’utilisation de la mousse vantée par Dominique Loreau prend tout son sens, les forêts de bambou, les rizières, les cascades et les carpes koi dans les étangs.
La ponctualité des métros et des Shinkansen (train à haute vitesse).
L’excellence de l’artisanat japonais traditionnel dont je vous reparlerais dans la rubrique « Un achat par semaine »
Les Kei-cars, ces mini voitures trop chou avec de toutes petites cylindrées qui ne sont malheureusement pas exportées hormis une brève tentative il y a quelques années. Je voulais en ramener une !
Les robinets à eau chaude pour le thé en libre-service dans les bars à sushis.
Mettre de la poudre de thé vert dans un gobelet en céramique, le placer sous le robinet à table en face de vous, le remplir d’eau chaude et c’est prêt ! J’ai apprécié que le gingembre (dans la boîte rouge sur la photo) ne soit pas rationné comme en Suisse. Quant aux sushis, c’était une merveille !
Les ruelles de Tokyo et de Kyoto et les petits restaurants la nuit.
A quelques exceptions près et hormis quelques femmes habillées de leurs beaux kimonos, le je-m’en-foutisme vestimentaire des Japonais qui m’a permis de circuler en ville sans me soucier de mon apparence ni du regard des autres.
Une des meilleures boutiques de gâteaux traditionnels de Kyoto. Je n’ai malheureusement pas retenu le nom vu que tout était écrit en japonais…
Quant aux aspects que j’ai le moins aimés, ils ne sont guère nombreux :
La surconsommation et le suremballage qui ont interrogé l’adepte de Dominique Loreau que je suis. Même si je peux concevoir que l’emballage est aussi important que le cadeau au Japon, j’ai été surprise par la quantité de sachets en plastique distribués à tire-larigot et l’utilisation massive des baguettes en bois jetables dans tous les restaurants (les Japonais consommeraient 200 paires de baguettes par an et par personne !). Par ailleurs, même s’ils pratiquent le recyclage à la maison et que le pays compte plus de bornes électriques que de stations d’essence, est-il nécessaire de recouvrir chaque sucrerie d’une tonne de cellophane et d’emballer des emballages ? Je sais, je n’ai pas mon mot à dire étant donné que je prends souvent l’avion mais cela n’empêche pas de réfléchir.
Le manque de fruits et de légumes dans les assiettes mais au prix du fruit (deux mangues à EUR 200, une petite grappe de raisin à EUR 40), on oublie les 5 fruits et légumes par jour ! ;o)
La regrettée Princesse Audrey, dont je suivais assidûment le blog avant qu’elle le ferme, avait pour habitude d’organiser des goûters chez Ladurée lorsqu’elle montait à Paris. Il faudra que je me décide à y aller un jour, même si je peux acheter les gâteaux et macarons, confectionnés dans le Canton de Fribourg avant d’être distribués dans le monde entier, dans la boutique à Lausanne ou dans le corner Ladurée à Globus chaque fois que j’en ai envie.
Angelina à Tivoli. Le faste somptueux à la française comme se l’imaginent les touristes
Le salon de thé Angelina est devenu un arrêt obligatoire chaque fois que je vais à Paris, que je sois seule ou accompagnée. Bien que trop touristique, la maison mère à Tivoli mérite le détour par son cadre Belle-Epoque très « Pompadour », adjectif que j’utilise à tort et à travers pour décrire un endroit, un style ou un objet élégant et raffiné, rococo et très vieille France.
Je ne résiste jamais aux deux classiques de la maison, à savoir le chocolat chaud crémeux et onctueux avec son pot de crème Chantilly servi à part et le célèbre Mont Blanc à base de crème de marrons que nous appelons « vermicelles » en Suisse, ce qui fait tout de suite moins chic.
Lors de mon dernier week-end à Paris, j’ai dérogé un peu à la tradition en allant bruncher, ou grand petit-déjeuner pour parler français, au café situé dans le Musée du Luxembourg, plus lumineux mais moins Pompadour qu’à Tivoli, dommage. Tant pis pour l’environnement minimaliste, concentrons-nous plutôt sur le menu aussi riche, complet que délicieux !
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Une sélection de viennoiseries à choix : croissant, pain au chocolat ou chausson aux pommes
Des petits pains bio Moisan accompagnés de beurre doux ou salé, de confitures et miel Angelina
Thé, café ou chocolat chaud (chocolat pour moi, bien sûr)
Un jus de fruits frais pressés : citron, orange ou grapefruit
Un plat chaud à choix : œufs Benedict et bacon dressés sur toasts. J’ai laissé les toasts de côté, cela faisait beaucoup de féculents et je ne suis pas une grande consommatrice de pain
Un dessert à choix : une salade de fruits au lieu de la brioche perdue pour apporter une touche de fraîcheur et contribuer à mon apport journaliser de 5 fruits et légumes ;o)
Il y a sans doute plein de bonnes adresses où bruncher à Paris, mais la proposition d’Angelina mérite le détour ! Prendre son temps pour déguster un repas décadent au calme et dans un joli environnement, c’est ce que j’appelle la belle vie.
La saison 8 de Top Chef sur M6 battant son plein (pourquoi « Fourchette » est parti ? Je l’aimais bien, moi), je colle à l’actualité pour une fois sur mon blog.
De passage à Paris il y a deux semaines, j’ai retrouvé avec plaisir le salon de thé Angelina, la Rive gauche et ses rues désertes, ce qui m’a surpris, ainsi que les petites terrasses chauffées où il fait bon prendre son temps en sirotant un verre ou deux. J’ai aussi constaté plus de pauvreté que d’habitude : les magasins de vêtements au kilo qui n’existent pas en Suisse et cet homme, un SDF sans doute, qui n’avait rien mangé depuis 2 jours et qui m’a demandé s’il pouvait prendre le pain que j’avais laissé sur la table ! Avoir faim dans un monde de surproduction et de surconsommation est un fléau que je ne supporte pas et je me souviendrai longtemps de sa joie et de mon embarras quand, émue par son sort, je lui ai donné un billet qui représentait tant pour lui et si peu pour moi.
Drôle d’introduction pour parler de mon déjeuner chez la Chef multi-étoilée Hélène Darroze, à l’image des impressions contrastées de mon week-end parisien. D’un côté le raffinement et l’excellence, de l’autre l’isolement et la misère. J’ai pensé aux romans de Dickens et de Zola.
C’est toutefois sans culpabiliser que j’ai savouré chaque préparation déclinée sous forme de « tapas » au Salon d’Hélène qui sont les mêmes plats que ceux servis dans le restaurant gastronomique mais en portions réduites.
Ma copine Madame et moi avons été accueillies très gentiment par une hôtesse vêtue d’une espèce de robe kimono et avons été introduites au fameux salon décoré comme il se doit de larges banquettes et canapés dissimulés derrière un paravent vitré renfermant de multiples papillons. On pourrait déceler un certain manque de cohérence à l’ensemble mais qu’importe, nous n’étions pas venues pour le décor mais pour la cuisine.
Nous avons choisi la formule dégustation à 4 tapas et 1 dessert avec un supplément pour le Pie, un feuilleté (très) chaud au ris de veau, homard et truffe.
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Impossible de retenir le nom et les ingrédients de toutes les assiettes choisies au bon vouloir du Chef, mais nous avons eu du Chipiron, riz noir, chorizo et parmesan qui figurait sur la carte ainsi que du Saumon en tartare et son jus froid fortement iodé, du Canard avec une délicieuse purée de carottes et du Bar accompagné d’une variation de chou-fleur dans tous ses états, grillé, en sauce, en purée qui était une vraie réussite !
Le Paris-Brest, noisette du Piémont, pomelos était délicieux avec la pointe d’acidité amenée par l’agrume parfaitement dosé.
Hélène Darroze mérite largement son étoile obtenue à Paris et je ne l’enverrais certainement pas en dernière chance ! Je n’irais cependant pas à dire que sa cuisine est exceptionnelle comme celle que j’ai pu goûter chez Anne-Sophie Pic, Alain Ducasse ou Jean-François Piège, un autre juré de Top Chef ;o) Le service à table était nonchalant et approximatif et j’ai parfois hésité à demander un peu de sel pour relever la saveur de certains plats, ce qui ne devrait pas arriver. Mis à part ces petites remarques, j’ai passé un très bon moment chez Chef Darroze même si je pense qu’il y a de meilleures tables à découvrir à Paris pour un prochain séjour dans la Ville Lumière.